Cancel culture (l’importation d’une politique)


 

Le terme « cancel culture » est apparu dans le monde universitaire francophone au tournant des années 2020. L’on est spontanément tenté de le traduire littéralement par « culture de l’effacement » ou « culture de l’annulation », mais cette traduction n’est sans doute pas la plus appropriée ; ce dont atteste l’explicitation des origines du phénomène dans le monde culturel et universitaire anglophone, où elle prend de l’ampleur depuis plusieurs années après des débuts qui ont pu paraître, à l’époque, anecdotiques.

Pourquoi l’anglais, en effet ? Les pratiques que le terme désigne se sont développées dans le courant des années 2010, tant dans les universités nord-américaines que dans le monde de la culture (théâtre, cinéma, arts visuels…). Elles ont ceci de paradoxal que, portées par des militants luttant contre les discriminations liées au sexe, à l’orientation sexuelle, à la race, elles prônent des méthodes qui s’opposent diamétralement aux revendications portées une génération auparavant par la sensibilité progressiste, c’est-à-dire le droit du public à accéder librement aux œuvres, le refus de la censure. Jouant sur des manifestations d’indignation appuyées, elles donnent lieu à des polémiques fortement médiatisées qui fournissent une publicité accrue aux mouvements dont elles se réclament.

Qu’il s’agisse de l’Amérique du nord ou de la France, ces « affaires » ont fait l’objet de nombreux articles de presse, émissions audio-visuelles et tribunes par des intellectuels, ce qui suffit à en faire un phénomène intrinsèquement « public ». Mais c’est avant tout leur médiatisation par les réseaux sociaux qui leur fournit la plus efficace chambre d’écho, s’agissant tant de l’information quant à ces pratiques que des débats qu’elles suscitent. Cette importance des réseaux sociaux témoigne en outre d’un phénomène fortement marqué sur le plan générationnel : tant la pratique de la « cancel culture » que son écho dans l’espace public semblent concerner principalement les jeunes, notamment à travers la culture estudiantine. Celle-ci possède d’ailleurs une vieille tradition de « chahuts étudiants » ; mais à la différence de ceux qu’on a pu connaître jadis, les protestations actuelles relevant de la « cancel culture » présentent trois spécificités : premièrement, la force inédite fournie par la technologie des réseaux sociaux ; deuxièmement, la justification publique de ces troubles par des motifs politiques ancrés dans des mouvements pré-existants ; et troisièmement, la participation non seulement d’étudiants mais aussi de militants extérieurs à l’Université ainsi que, dans certains cas, d’enseignants.

Pour comprendre ce que signifie cette « cancel culture », il faut donc revenir à ce qu’on a pu appeler les « politiques de l’identité » outre-Atlantique (Dubreuil, 2019), puis préciser le type de causes défendues, ainsi que les méthodes utilisées par leurs défenseurs – et nous verrons que les unes et les autres peuvent se révéler antinomiques. In fine, cela permettra de recadrer ce phénomène grâce à une traduction propre à le rendre plus intelligible.

 

Politiques d’identité à l’américaine

Les pratiques qualifiées de « cancel culture » s’inscrivent à la fois dans la continuité du mouvement de la « political carrectness » des années 1980-1990 et, plus récemment, de ce qu’on nomme outre-Atlantique (États-Unis et Canada) les « identity politics », les « politiques de l’identité » ou, en termes plus critiques, « politiques identitaristes », axées sur la défense d’une « communauté » définie soit par la « culture », soit par la couleur de peau ou « race », soit par le sexe ou « genre » (selon un autre anglicisme adopté dans les universités françaises), soit par l’orientation sexuelle, soit par la religion (Heinich, 2018). En « effaçant » ou « annulant » des discours jugés attentatoires à l’identité de la communauté concernée, il s’agit de défendre celle-ci non seulement contre toute discrimination, mais aussi contre toute « appropriation », toute prétention de quiconque n’en serait pas membre à « représenter » (au sens sémiotique : décrire, dépeindre) telle ou telle communauté sans l’accord de ses « représentants » (au sens politique).

En Amérique du Nord, le développement de cette cancel culture est donc allé de pair avec l’apparition d’une autre nouveauté linguistique, « cultural appropriation » : l’« appropriation culturelle » est le motif d’accusation justifiant les interdits de mises en mots ou de mises en images, dans toutes sortes de domaines – mode, show-biz, cinéma, fiction… C’est ainsi par exemple que, en 2017, la cinéaste Kathryn Bigelow s’est vue dénier le droit à représenter les émeutes raciales de 1967 dans son film Detroit au motif qu’elle n’est pas afro-américaine, de même que la plasticienne Dana Schutz lorsqu’elle a exposé un tableau représentant la victime noire d’un lynchage, tandis qu’une association d’étudiants hindouistes réclamait l’interdiction d’un cours de yoga à l’université d’Ottawa. Toutefois on ne signale pas encore, à l’inverse, de demandes d’interdiction des enregistrements de la cantatrice afro-américaine Jessye Norman (1945-2019) interprétant cette œuvre-phare de la culture européenne que sont les derniers Lieder (1948) de Richard Strauss (1864-1949)…

Cette essentialisation des identités, visant à empêcher – au besoin par la force – qu’un individu outrepasse les limites de sa « culture d’origine », entraîne une double exacerbation des antagonismes : en premier lieu, par une dérive quasi guerrière de leur défense, instituant d’emblée leurs présumés agresseurs en ennemis, qu’il ne s’agit pas de convaincre mais, plus radicalement, de faire taire ; et, en second lieu, par ce qu’on pourrait appeler une « identitarisation » des victimes, dès lors que le fait d’être considéré comme victime en vient à être revendiqué comme une identité en soi, fondée sur le sentiment d’une blessure morale (d’où l’invention des « safe spaces », espaces réservés au sein des universités où peut trouver abri toute personne s’estimant victime d’une atteinte à son identité ou à ses valeurs). Aussi est-ce une sorte de « guerre culturelle » qui a éclaté dans les milieux universitaires et artistiques, principalement sur les réseaux sociaux, à travers la montée en puissance de la cancel culture (Heinich, 2010).

 

Des causes progressistes

Ce qu’on nomme outre-Atlantique – autre néologisme – l’esprit « woke », c’est-à-dire l’éveil permanent aux injustices, a gagné certains campus et scènes françaises à la fin des années 2010, par l’action d’universitaires ou de militants familiarisés avec la gauche radicale américaine. Ceux-ci se sont fait connaître par des opérations visant à interdire des cours, des publications, des spectacles (Barbéris, 2019). Le mouvement dit « décolonial », qui affirme et dénonce la persistance des discriminations issues de la colonisation, en est un acteur privilégié : ainsi, en 2018, la représentation de Kanata, spectacle théâtral consacré aux autochtones canadiens et signé du metteur en scène engagé Robert Lepage, invité à Paris par la metteuse en scène Ariane Mnouchkine, a dû être différée en raison des protestations contre le fait que les acteurs n’étaient pas eux-mêmes des Amérindiens – on a invoqué à son sujet la notion de « complicité d’appropriation culturelle ».

Ce « décolonialisme » constitue une inflexion du nouvel anti-racisme, qui diffère de celui apparu dans les années 1980 (notamment avec le mouvement « Touche pas à mon pote ») en ce qu’il vise non plus à suspendre ou à neutraliser les différences raciales, conformément au programme de la gauche républicaine universaliste mais, au contraire, à les affirmer pour mieux les combattre (Taguieff, 2020). C’est dans cette perspective que certains militants « décoloniaux » pratiquent eux aussi la cancel culture. Ainsi, en mars 2019, une représentation des Suppliantes d’Eschyle à la Sorbonne ‒ dont la mise en scène était signée de Philippe Brunet, un helléniste réputé ‒ a-t-elle dû être reportée à la suite de menaces de perturbation par des militants arguant que cette mise en scène serait « colonialiste, afrophobe et raciste » en raison du maquillage des acteurs, assimilé à du « black face » (maquillage noir d’acteurs blancs sur les scènes américaines).

Autre mouvement dérivé de l’anti-racisme, l’anti-« islamophobie » motiva plusieurs tentatives d’annulation. Ainsi, en 2017, la pièce de Charb (collaborateur de Charlie Hebdo) intitulée Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes fut déprogrammée à l’université de Lille par crainte des débordements, ainsi qu’au festival off d’Avignon, et à l’université Paris-Diderot (Paris 7) ; il dut être présenté sous protection policière. En octobre 2019 la présidence de la Sorbonne annula la formation que devait y donner l’essayiste Mohamed Sifaoui (auteur en 2019 de Taqiyya ! Comment les Frères musulmans veulent infiltrer la France) sur le thème « Prévention de la radicalisation : compréhension d’un phénomène et détection des signaux faibles » ; alors même que la Mosquée de Paris s’était associée au projet, qui devait former plus d’une centaine d’imams dans toute la France, cet intitulé fut jugé « problématique » par l’intersyndicale de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne « dans le climat national délétère marqué par une forte stigmatisation de la communauté musulmane », et les étudiants de l’organisation d’extrême-gauche Le Poing levé protestèrent contre des « attaques islamophobes ». Dans la même mouvance, en novembre 2019, le président du Centre d’analyse du terrorisme (CAT), Jean-Charles Brisard fut privé d’intervention à la Sorbonne et son colloque intitulé «Terrorisme : quelles menaces et quels enjeux après la chute du califat ? » fut transféré dans un amphithéâtre de l’École militaire et non, comme prévu, dans un auditorium de Jussieu (Université Pierre et Marie Curie, Paris 6) : des étudiants d’extrême-gauche ayant jugé l’intitulé « islamophobe » et l’organisateur ayant refusé de céder à leur demande de supprimer du titre le mot « terrorisme ».

Plus frappantes encore puisqu’elles ont lieu dans l’espace public se sont produites, aux États-Unis et en Grande-Bretagne puis en France, des demandes voire des opérations de « déboulonnage » ou de destructions de statues représentant des personnalités censées avoir été compromises dans l’esclavagisme, tel Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) parce qu’il avait édicté en son temps le « code noir », ou – plus paradoxalement – Victor Schoelcher (1804-1893), dont la statue fut déboulonnée en juillet 2020 à Cayenne, qui fut pourtant un abolitionniste de l’esclavage. Il s’agit dans tous ces cas d’ « effacer » de l’espace public des outils mémoriels de célébration des grands hommes.

La lutte contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle alimente elle aussi la cancel culture : ainsi, toujours à l’automne 2019, l’Université Bordeaux-Montaigne annulait-elle une « Conférence Montaigne » de la philosophe Sylviane Agacinski qui devait intervenir sur le thème « L’être humain à l’ère de sa reproductibilité technique », programmée dans un cycle destiné à « promouvoir un usage critique des savoirs qui permettent de penser ensemble notre monde et ses enjeux ». Cinq organisations LGBT, estimant dans un communiqué que la conférencière serait une « homophobe notoire », avaient menacé de « se mobiliser contre sa venue au sein de leur lieu d’étude » et de « mettre tout en œuvre afin que cette conférence n’ait pas lieu ».

Enfin, le mouvement féministe, dans ses nouvelles inflexions « néo-féministes » (elles aussi marquées par le différentialisme, c’est-à-dire l’affirmation des différences plutôt que leur suspension, dans l’esprit du féminisme communautariste américain), pratique aussi volontiers la cancel culture. Ainsi trois associations étudiantes réclamèrent-elles, par tract, l’annulation d’un événement organisé par l’UFR Droit et science politique de l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, le 27 février 2020 : la projection (suivie d’un débat avec un historien, une sociologue et une juriste) du J’accuse, le film de Roman Polanski (2019), au motif que celui-ci avait été accusé de viols et que, par conséquent, « l’organisation de cette projection moque, dénigre et rejette leur viol » (sic). Et c’est pour le même motif que, toujours en février 2020, une enseignante de l’Université Paris-8 Vincennes-Saint-Denis fut empêchée de donner un cours sur les représentations de l’affaire Dreyfus, où il devait être question du J’accuse de R. Polanski, par un groupe de féministes qui envahirent la salle de classe avec l’appui de certaines de ses étudiantes et d’une chercheuse au CNRS, affirmant qu’elles étaient là pour « empêcher la discussion » – ce qui advint.

 

Des méthodes autoritaires

Ce qui frappe dans ces différents exemples est le contraste entre le caractère progressiste des causes défendues (lutte contre les discriminations et abus de tous ordres) et le caractère fortement autoritaire, et assumé comme tel, des méthodes employées, fondées sur la menace de violence physique et sur l’interdit de parole ou de représentation, voire sur la prétention à contrôler les contenus des enseignements et publications universitaires, au mépris de la liberté académique (Heinich, 2021a).

Cela introduit une innovation majeure par rapport aux clivages politiques habituels, puisque des causes réputées appartenir à la culture « de gauche » sont défendues avec des méthodes associées aux pratiques « d’extrême droite », expérimentées dans les années 1920 par les groupuscules fascistes et dans des années 1930 par les organisations nazies. Cette similitude fut d’ailleurs relevée au cours des débats suscités par le fait que des militants d’extrême-gauche brûlèrent le livre Répondre à la crise démocratique (2019) que l’ancien président de la République François Hollande devait présenter à l’université de Lille en novembre 2019 – ce qu’il fut empêché de faire.

Ce brouillage des lignes politiques entraîne des prises de position à front renversé : ainsi ce sont les censeurs, adeptes de la cancel culture et, plus généralement, de ce qu’on a nommé le « politiquement correct », qui occupent des positions réputées de gauche, tandis que leurs détracteurs de droite les critiquent au nom du refus de la censure – un paradoxe qui aurait plongé dans des abîmes de perplexité les héritiers plutôt libertaires de Mai 68… Cette situation atypique provoque d’ailleurs des fissures au sein même du camp progressiste : en juillet 2020 par exemple, une centaine d’intellectuels américains a publié dans le Harper’s Magazine une tribune dénonçant la cancel culture, tandis qu’en France, de plus en plus de voix s’élèvent à gauche contre les excès des mouvements radicaux à l’université (Galland, 2021 ; Heinich, 2021b).

En effet, ces critiques soulignent que de telles pratiques s’apparentent ni plus ni moins à de la censure sauvage. Car quelle que soit la légitimité des causes ainsi défendues, les méthodes utilisées sont considérées par leurs détracteurs comme inacceptables en régime démocratique, puisque ce ne sont pas des instances élues par les citoyens ou nommées pour leur compétence qui décident de ces mesures d’interdiction, mais des groupes de pression ne représentant qu’eux-mêmes. Outre-Atlantique, de tels militants peuvent se sentir légitimés du fait que, en vertu du Premier Amendement de la Constitution américaine ou de l’article premier de la Charte canadienne des droits et libertés, il est impossible au gouvernement d’entraver le droit à la liberté d’expression, de sorte que ce sont les citoyens eux-mêmes qui se chargent de censurer par la force – et non par le droit – les opinions qui leur déplaisent, à coups de mobilisations collectives. Mais en France, où la liberté d’expression est encadrée par la loi (interdiction de l’injure ou de la diffamation, de l’incitation à la haine raciale, de l’appel au meurtre, de la discrimination, du négationnisme…), toute censure exercée par d’autres que les représentants de la loi est réputée illégitime et illégale. Et si depuis la loi Gayssot (loi nᵒ 90-615 du 13 juillet 1990 tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe), les négationnistes sont interdits de parole, c’est au nom du peuple tout entier et du respect dû aux victimes d’un crime contre l’humanité, et non pas au nom d’un courant de pensée, d’un parti politique ou d’une communauté.

En l’absence de toute justification juridique, les méthodes autoritaires de la cancel culture sont fortement vulnérables à la contestation, quelle que soit par ailleurs la légitimité des causes défendues. Le problème est rendu d’autant plus critique par l’existence des réseaux sociaux, qui amplifient dans des proportions inédites ce qui relève, de fait, du contrôle social tel qu’il se pratiquait naguère sous la forme du commérage, visant par exemple à détruire la réputation d’une femme à coups de rumeurs sur sa vie sexuelle. En portant atteinte à ce fondement des démocraties qu’est la liberté d’expression, et à ce fondement de la science qu’est la liberté académique, la cancel culture se voit accusée de renouer avec les méthodes des régimes totalitaires : ce pourquoi la seule traduction pertinente de ce terme devrait être, tout simplement, « culture de la censure », dans la mesure où les pratiques en question privent objectivement le public de l’accès à certaines œuvres de l’esprit (Dury, 1995 ; Heinich, 2020 ; Krémer, Pozzuoli, 2007).


Bibliographie

Barbéris I., 2019, L’Art du politiquement correct, Paris, Presses universitaires de France.

Dubreuil L., 2019, La Dictature des identités, Paris, Gallimard.

Dury M., 1995, La Censure, Paris, Éd. Publisud.

Galland O., 2021, « L’université française face à la cancel culture », Telos, 5 janv. : https://www.telos-eu.com/fr/societe/luniversite-francaise-face-a-la-cancel-culture.html

Heinich N., 2010, Guerres culturelles et art contemporain. Une comparaison franco-américaine, Paris, Hermann.

Heinich N., 2018, Ce que n’est pas l’identité, Paris, Gallimard.

Heinich N., 2020 « La « Cancel culture » n’a rien à faire sur notre territoire », Le Monde, 8 août : https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/07/la-cancel-culture-est-la-consequence-du-sous-developpement-juridique-nord-americain_6048344_3232.html.

Heinich N., 2021a, Ce que le militantisme fait à la recherche, Paris, Gallimard.

Heinich N., 2021b, « La militantisation de la recherche, et ses ravages », Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires, 4 mars : http://decolonialisme.fr/?p=3077.

Hollande Fr., 2019, Répondre à la crise démocratique, Paris, Fayard.

Krémer J.-P., Pozzuoli A, 2007, Dictionnaire de la censure, Paris, Éd. Scali.

Sifaoui M., 2019, Taqiyya ! Comment les Frères musulmans veulent infiltrer la France, Paris, Éd. de l’Observatoire.

Taguieff P.-A., 2020, L’Imposture décoloniale. Science imaginaire et pseudo-antiracisme, Paris, Éd. de l’Observatoire.

Auteur·e·s

Heinich Nathalie

Centre national de la recherche scientifique Centre de recherches sur les arts et le langage École des hautes études en sciences sociales

Citer la notice

Heinich Nathalie, « Cancel culture (l'importation d'une politique) » Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics. Mis en ligne le 17 mai 2021. Dernière modification le 20 mars 2024. Accès : https://publictionnaire.huma-num.fr/notice/cancel-culture-limportation-dune-politique.

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