(Contre-)enquêtes Osint


 

À travers le monde numérique, des individus et des collectifs récoltent des informations librement accessibles sur l’internet, et les recoupent afin de mener des enquêtes. Ces pratiques reposent sur des méthodologies dites Osint, pour open source intelligence, traduit en français par l’acronyme Roso, pour Renseignement d’origines sources ouvertes. Ces enquêtes sont rendues possibles par les multiples traces numériques (Alloing, 2018) laissées par les utilisateurs, ainsi que par l’importance des données accessibles en ligne telles que les données géographiques, les documents de littérature grise – désignant les documents diffusés en marge des circuits classiques d’édition et de diffusion – et autres rapports et documents officiels, quand il ne s’agit pas de leaks. Ces enquêtes viennent ainsi « rendre visible “l’invisible” du numérique » (Estecahandy, 2023). Parmi d’autres cas, elles documentent l’avancée des chars russes aux premières heures de l’invasion de l’Ukraine en 2022, témoignent des « violences policières systémiques » lors des manifestations des Gilets jaunes en France (2018-2019 ; Mercier, 2020), lors de l’arrestation de citoyens Noirs américains, comme lors de la mort de Georges Floyd (1973-2020), ou encore attestent de l’utilisation d’armes françaises par l’Arabie Saoudite lors de la guerre civile au Yémen (depuis 2014) grâce à un travail d’hybridation de méthodes d’investigation traditionnelle et en sources ouvertes. D’autres enquêtes adoptent une tonalité plus ludique et, par exemple retrouvent les lieux exacts où ont été prises diverses photographies trouvées sur les médias sociaux.

Si ces méthodologies d’enquêtes se fondent sur une exploitation des données disponibles en ligne, elles se distinguent néanmoins de la sociologie computationnelle. L’Osint relève d’une approche qualitative selon laquelle il s’agit de relier avec une granularité fine des documents entre eux, quand la sociologie computationnelle s’exerce dans une aspiration de données de masse afin d’en tirer des traits génériques. Cela ne signifie pas que l’une et l’autre ne peuvent pas partager leurs outils mais, ici, sera évoquée plus spécifiquement la méthodologie de l’Osint.

C’est au sein des services de renseignements militaires – comme le rappelle l’acronyme français Roso –, que se trouvent les prémices de l’Osint (Le Deuff et Roumanos, 2021). Elle s’ajoute à un ensemble d’autres sources de renseignements : l’Humint (renseignement humain), le Geoint (renseignement géospatial), le Masint (renseignement de mesure et signature), le Sigint (renseignement d’origine électromagnétique) ou encore le Techint (renseignement technique). Chacun de ces acronymes représente une source particulière d’informations sur laquelle se bâtissent des méthodologies dans le but de traiter et analyser des données, qui à l’état brut ne signifient rien. Néanmoins, l’Osint a dépassé le champ du renseignement militaire et se trouve utilisée par des collectifs citoyens, des journalistes et des artistes afin de soutenir d’autres buts. Dans le cadre français, en décembre 2023 à la Gaîté Lyrique de Paris, s’est tenu le premier festival Osint, organisé par des universitaires et l’association de journalistes OpenFacto : s’y sont retrouvés des journalistes, des artistes, des chercheurs, des membres des services de renseignement et du ministère des armées, des analystes économiques, et un ensemble d’autres profils socioprofessionnels.

Ce type d’enquêtes voit des publics se constituer derrière lui, publics qui en font un support de revendication sur des questions comme les violences d’État, les crimes de guerre ou les enjeux géostratégiques d’influence entre États. La grammaire visuelle mobilisée par ces enquêtes est de plus en plus familière au sein de l’espace public, à tel point qu’une certaine naturalisation de cette dernière risquerait d’empêcher la mise à distance nécessaire face à toute production médiatique prétendant retranscrire la réalité des faits.

En l’espèce, on s’intéressera d’abord aux enquêtes en sources ouvertes de manière générale, avant de se pencher sur ce qu’elles représentent pour le journalisme contemporain. On s’attachera ensuite à la grammaire visuelle de ces enquêtes et aux risques de récupération de cette dernière par des mouvances complotistes se revendiquant de la « contre-enquête ». Enfin, on dressera un rapide panorama des pratiques Osint dans d’autres domaines d’applications, plus particulièrement dans le champ artistique.

 

Les enquêtes en sources ouvertes

Si, par le passé, la représentation et le cadrage de la réalité par les images étaient l’apanage d’une élite disposant des outils de production des images et du contrôle (toujours partiel) de la circulation de l’information, toute personne munie d’un téléphone portable et d’une connexion internet peut aujourd’hui poster en ligne des vidéos de soi dans une manifestation, témoigner de violences policières, etc. Au panopticon de Jeremy Bentham (1748-1832), analysé par Michel Foucault (1926-1984 ; 1975), figure d’un pouvoir centralisé disposant des outils de la surveillance et de la représentation, semble s’être substitué un catopticone (Ganascia, 2009) et une collaboration démocratique et non totalisante des représentations. En cela, l’État n’aurait alors plus la préemption du cadrage de la réalité (Boltanksi, 2009), si tant est qu’il l’ait un jour possédée de manière incontestée. En effet, face à son service limité de production d’images, la société Domo estime en 2022 qu’environ 500 heures de vidéo sont publiées chaque minute sur YouTube, 66 000 photos et vidéos sur Instagram, et cela sans compter les nombreuses autres plateformes et médias sociaux comme Facebook, WhatsApp, Telegram, pour ne citer que les plus connus en Occident. Il va sans dire que toutes ces vidéos et photos n’ont pas comme objectif de modifier les cadrages dominants sur un ensemble de problèmes publics, néanmoins cette quantité ouvre la potentialité à l’expression de nombreux points de vue différents.

Auparavant, l’absence d’images, qui n’ont pu être capturées photographiquement lors d’événements, a été une préoccupation centrale des théories du cinéma (Didi-Huberman, 2004 ; Lindeperg, 2012), ainsi qu’un problème éthique important. Aujourd’hui, en opposition à ce manque matériel, on peut estimer être face à une masse incommensurable d’images, produites et diffusées chaque jour, au sein de laquelle nous avons à chercher à produire un « complexe iconique » leur donnant sens (Weizman, 2017, 2021). C’est-à-dire un assemblage d’images et d’informations, de sources potentiellement diverses et variées, permettant une meilleure compréhension, ou une reconstitution, des évènements produits. Cela nécessite alors un méticuleux travail de recherche et de sélection au sein d’une masse informationnelle gigantesque.

C’est à partir de cette masse d’informations (visuelles, textuelles et sonores) que des collectifs se sont fondés, d’abord amateurs avant de se professionnaliser progressivement, jusqu’à mettre au point et perfectionner des méthodologies permettant de naviguer dans ces masses de données et d’y mener des enquêtes. On peut citer deux collectifs, pour l’importance qu’ils ont prise dans l’imaginaire de l’enquête numérique : Bellingcat et Forensic Architecture. Néanmoins, ces collectifs ne sont pas nés ex nihilo, ils sont héritiers d’une histoire du journalisme d’investigation, du journalisme de données et de fact-checking ainsi que d’un ensemble de pratiques militantes.

Bellingcat est un collectif de journalistes citoyens chapeauté par le Britannique Eliott Higgins qui se fait connaitre du grand public en 2018, en s’opposant au discours de la Fédération russe et en démontrant l’implication de cette dernière dans le crash de l’avion MH17 de la Malaysia Airlines en 2014. Pour ce faire, ces journalistes ont mené une enquête exclusivement en ligne, naviguant par exemple entre les images satellites de Google Earth et les forums de mères de soldats russes. Ils arrivent ainsi à suivre le chemin du char ayant abattu l’avion, à connaitre l’identité des soldats à l’intérieur, ainsi qu’à situer le lieu de l’attaque et les missiles utilisés. Comme celles qui l’ont précédée, notamment sur les crimes de guerre du gouvernement de Bachar el-Assad durant la guerre en Syrie (depuis 2011), et celles qui l’ont suivie, par exemple sur la tentative de meurtre de l’opposant politique russe Alexeï Navalny (1976-2024 ; 2020) par le Kremlin, cette enquête a été racontée en détails dans un livre écrit par E. Higgins (2021). Néanmoins, en 2023, la justice néerlandaise décide de suspendre les investigations sur le crash du MH17 car, après neuf ans d’enquête, elle considère ne pas posséder suffisamment de preuves pour poursuivre les charges à l’encontre du pouvoir russe (Maupas, 2023). En cela, on constate déjà comment les enquêtes Osint peuvent entrer en tension avec d’autres régimes de véridiction. Il ne s’agit pas de hiérarchiser les discours de l’Osint et des instances judiciaires, mais de toujours se rappeler de l’existence de régimes de véridiction et d’administration de la preuve différents. Cela se retrouve aussi dans de nombreuses enquêtes portant sur les violences policières françaises, où le discours de l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) se place à un niveau différent des « contre-enquêtes » citoyennes. Si le régime de véridiction de l’IGPN a plus de ressort dans le cadre juridique, empêchant par exemple la condamnation ou les sanctions à l’encontre des policiers incriminés, celui de la contre-enquête Osint, par la viralité des médias sociaux et la polarisation des positions sur un tel sujet, vient enrichir le répertoire des modes d’action collective (Le Mazier, 2020) et pourrait bousculer les cadrages médiatiques dominants. On propose alors d’appeler contre-enquêtes des enquêtes Osint qui revendiquent de contredire des discours officiels et/ou institués, qu’elles soient réalisées dans le cadre du journalisme professionnel, de démarches citoyennes, du cinéma documentaire ou de l’art contemporain (Deneuville, Hernández López et Rasmi, 2022). Cependant, comme nous le verrons, il serait erroné de voir dans ces contre-enquêtes uniquement un ensemble de discours émancipateurs. En effet, la grammaire visuelle attachée à l’Osint est aussi mobilisée au sein de groupes attachés à l’extrême droite, au complotisme (Dard, 2018) et au conspirationnisme numérique.

Comme le rappelle Eyal Weizman, directeur du laboratoire et du collectif Forensic Architecture basé à l’université Goldsmith de Londres, il y a un lien intrinsèque entre les pratiques Osint et la Loi, ce à quoi le nom du collectif fait écho. En effet, le terme forensique, qui est utilisé indifféremment avec celui d’Osint par certains pour qualifier ces pratiques, renvoie à la médecine légale et aux sciences dites légales dans leur ensemble – on parle par exemple de computer ou digital forensic (Casey, 2010), ainsi que de linguistic forensic (Coulthard, 2010). Pour E. Weizman, il s’agit plutôt d’envisager la forensique en se référant à son étymologie latine (forensis), qui évoque le forum, ce lieu de la cité où circulaient et étaient débattues les informations. E. Weizman propose alors un triptyque pour mieux comprendre la notion de forensique. Il s’agit d’un lieu (physique ou virtuel) où un objet (un texte, une vidéo, une image, des métadonnées – bref, un document) est mis en lien avec d’autres objets et discuté par un expert ou un groupe d’experts (journalistes, architectes, juristes, universitaires, collectifs citoyens) afin de faire parler cet objet à un public – le forum (une cour de justice, un centre d’art, un média). Cette idée renvoie d’ailleurs à la forensique médico-légale où un expert (le médecin légiste) fait parler le corps d’une victime (l’objet) pour un public/forum (la cour de justice). Ces liens entre Osint, contre-enquête et forensique ne sont pas anodins : ils permettent de comprendre l’histoire de ces pratiques marquées par un rapport intrinsèque à la matérialité. Comme le fait E. Weizman, on peut ainsi remonter aux pratiques forensiques militantes autour des activités d’excavation des fosses communes des dictatures de Francisco Franco (1892-1975) en Espagne ou d’Augusto Pinochet (1915-2006) au Chili, par exemple. Forensic Architecture appelle, comme son nom l’indique, à une architecture forensique, c’est-à-dire à faire parler les constructions à travers une analyse architecturale nourrie de sources ouvertes. Le collectif a ainsi traité de nombreux cas de violences survenues dans le cadre de la colonisation des territoires palestiniens par Israël, de l’exécution de l’opposant politique vénézuélien Óscar Alberto Pérez (1981-2018 ; Deneuville, 2020), de frappes aériennes en Syrie, de désastres écologiques en Amérique latine, etc. À chaque fois, il s’agit pour le collectif de faire parler des objets grâce à leur expertise en architecture, en balistique, en analyse de données, auprès d’un forum, leur site web sur lequel on retrouve toutes leurs enquêtes, mais aussi des cours de justice comme la CPI (Cour pénale internationale), ou encore des centres d’art et des biennales d’art contemporain.

L’héritage de ces deux collectifs est central pour comprendre le paysage de l’Osint. Bellingcat a développé de nombreuses méthodologies et mis en place de multiples formations, ayant ainsi influencé une grande partie des journalistes travaillant au sein des rédactions d’organes de presse les plus importantes. Pour sa part, Forensic Architecture a permis la mise en place d’une analyse spatiale des données en sources ouvertes par l’utilisation de spatialisations 3D et d’analyse balistique. C’est ainsi que, pour faire parler les documents tels que les photos ou les témoignages, les contributeurs reconstituent les environnements et construisent des modalisations permettant de mettre en lien différents documents. En cela, et par leur fréquent recours au format vidéo – contrairement à Bellingcat –, ils ont contribué à façonner une grammaire visuelle partagée de la contre-enquête en sources ouvertes. De nombreux collectifs, passés par le laboratoire de Forensic Architecture, se sont créés à sa suite, comme Forensic Oceaonography (Heller et Pezzani, 2020) et Borders Forensic, travaillant sur les violences aux frontières, ou comme INDEX (2022) travaillant sur les violences policières en France. Par leur importante présence dans le champ de l’art contemporain, ils ont également servi de modèle à un ensemble d’artistes et de cinéastes (Lacurie, 2023) qui emploient des méthodologies Osint.

« Gold Mining and Violence in the Amazon Rainforest (English) ». Source : Forensic Architecture sur YouTube.

 

Osint et journalisme

L’Osint dans le journalisme semble hériter à la fois du journalisme de données, mais également du journalisme de fact-checking (Bigot, 2017). Selon Olivier Le Deuff et Rayya Roumanos (2021), l’Osint, dans sa dimension de contre-enquête, permet aux journalistes des grands organes de presse de réarborer le blason de quatrième pouvoir dans un contexte de crise de confiance entre les citoyens et les médias traditionnels (Newman et al., 2023). Ainsi voit-on apparaître de nombreuses enquêtes journalistiques contrebalançant les discours politiques officiels. Par exemple, Le Monde publie des enquêtes portant sur les violences policières lors de la période de protestation sociale du mouvement des Gilets jaunes (Ballufier et Schirer, 2019), sur les affrontements lors de la journée de protestation contre les méga-bassines à Sainte-Soline en 2023 (Carpentier et al., 2023), sur les coups portés par la police sur des journalistes lors de manifestations (Carpentier et Longueville, 2021) ou encore sur les violences aux frontières (Rafenberg et al., 2022 ; Pascual et Statius, 2022), qui reviennent tels les marronniers de l’horreur de la crise de l’hospitalité européenne. D’ailleurs bien que les journalistes utilisent l’expression « violences policières », les gouvernements français et européens refusent toujours pour leur part de reconnaître l’existence de ces formes de violence. De son côté, Mediapart, poursuivant la tradition d’investigation constitutive de son identité éditoriale, enquête en sources ouvertes sur la présence de militaires néonazis dans l’armée française (Bourdon et al., 2020), tandis que le média d’investigation en ligne Disclose s’intéresse aux ventes d’armes françaises à l’Arabie Saoudite, utilisées dans la guerre au Yémen (depuis 2014) et débouchant sur une grave crise humanitaire – alors que la ministre française des Armées Florence Parly niait la vente de ces armes (Disclose.ngo, 2019). Dans ces deux derniers cas, l’investigation en sources ouvertes vient augmenter le répertoire des techniques d’investigation journalistique traditionnelles. La mise en place de ces enquêtes permet de positionner les organes de presse en tant que contre-pouvoir, ce que l’on constate non seulement par le choix des sujets d’investigation, mais aussi par la mise en place d’une grammaire visuelle, employée par l’Osint en journalisme, qui donne à voir pas à pas la construction de l’enquête. Les vidéos Osint montrent les documents textuels ou visuels trouvés, et explicitent comment les journalistes sont arrivés d’un point A à un point B, donnant de la sorte aux spectateurs l’impression de pouvoir refaire l’enquête. Cela peut s’expliquer par un besoin de légitimer cette nouvelle façon d’enquêter, en montrant les tenants et les aboutissants de la méthodologie, mais se fonde aussi sur le principe de reproductibilité de l’enquête, cher aux démarches Osint. Cela prend également place dans un contexte de défiance des publics envers les médias, mais aussi d’un renouveau de l’investigation avec l’institutionnalisation de consortiums internationaux pour des enquêtes où le nombre de documents, dans le cas des papers ou des leaks, dépasse la possibilité de travail d’une seule et unique rédaction.

L’utilisation de la vidéo, souvent employée pour rendre compte des documents trouvés en ligne, permet aussi une forte indexicalité et un régime de preuve par l’image (Lavoie, 201 Ledoux et Zabunyan, 2023) renforçant une certaine « transparence » de l’enquête. Néanmoins, cette grammaire visuelle partagée par les journalistes et d’autres groupes se réclamant de l’Osint ou de la contre-enquête, ne garantit pas en elle-même la vérité ou la factualité des démonstrations. Il demeure en outre une certaine autorité (Broudoux, 2022) confiée à tel ou tel média, en fonction des aspirations politiques et idéologiques de chacun. On remarque aussi que l’éditorialisation différente de mêmes contenus leur donne une nouvelle signification selon telle ou telle enquête (Vitali-Rosati, 2016 ; Wrona, 2021).

 

Le risque de la récupération d’une grammaire visuelle de la véridiction

Un des risques que l’on voit apparaitre est le développement de contre-enquêtes de contre-enquêtes, c’est-à-dire de dispositifs et de réalisations reprenant l’esthétique de l’Osint, à des fins qui ne sont pas l’éclairage des faits survenus mais un cadrage subjectif et improbe de la réalité. Par exemple, lors de la guerre en Ukraine, on a vu circuler, sur des chaines prorusses du média social Telegram, des vidéos contre-enquêtant sur une investigation du New York Times portant sur le massacre de Boutcha, entre le 27 février et le 31 mars 2022. En reprenant la vidéo et les images de l’enquête Osint du New York Times, des militants prorusses, présumément supervisés par le Kremlin, ont disséqué et proposé un autre montage et une autre analyse des mêmes images, afin de tenter de montrer qu’il s’agissait d’un coup monté du régime ukrainien (Deneuville, 2024). Pour la chercheuse en études cinématographiques Aurélie Ledoux (2022), le lien entre Osint et visée critique est central dans un geste méthodologique de recherche qui appréhende l’information comme une « empreinte polysémique ». Elle est alors ouverte aux interprétations et mises en récit dans des discours qui déjouent les effets d’autorité.

Cela doit mettre en garde contre toute forme de séduction par les images, qui pourrait emprisonner la grammaire visuelle de l’Osint dans de potentielles stratégies d’influence (Courbet, 2015). Nous proposons d’appeler cette esthétique « grammaire visuelle de la véridiction », dans le sens où elle prétend dire le « vrai » par l’utilisation d’un ensemble de schèmes visuels mettant en scène une réalité prétendument incontestable (Deneuville, 2024). Cette grammaire visuelle se compose d’un ensemble de traits reconnaissables dans la forme vidéo des enquêtes, tels que l’utilisation de lignes temporelles (timeline), la modélisation 3D, les écrans fractionnés (split-screen), la superposition ou mosaïque d’images, la voix-off, etc. Dans leur ouvrage, Investigative Aesthetics, Matthew Fuller et E. Weizman (2021) rattachent l’Osint et la pratique forensique à un ensemble de formes d’enquête que l’on retrouve dans les mondes de l’art, où l’on constate une surproduction d’enquêtes sous différentes formes, qu’il s’agisse du documentaire ou de l’institutionnalisation de la recherche-création. Les auteurs rappellent que, selon eux, cette esthétique de l’investigation reste sceptique à l’égard de la notion de vérité, et ils refusent de tomber dans un positivisme scientifique.

Néanmoins, dans une partie des enquêtes et contre-enquêtes Osint, on pourrait se demander si une méthodologie et une éthique de la recherche scientifique, que l’on retrouve déjà dans la volonté de reproductibilité de l’enquête en Osint, ne permettraient pas de poser des garde-fous face à la séduction par la grammaire visuelle. Derrière les images, doit résider une méthode et une éthique sur lesquelles il est important d’insister, car n’importe qui, en reliant des images et des données trouvées sur l’internet, peut prouver tout et n’importe quoi, selon le principe du cherry-picking, c’est-à-dire d’une collecte sélective de données amenant nécessairement à une conclusion prédéterminée par pétition de principe. Un tel danger se trouve dans des vidéos volontairement conspirationnistes, mais guette aussi n’importe quel enquêteur, professionnel ou amateur, dès lors qu’il veut prouver ce qu’il pense et quel que soit son sujet d’investigation. Comme l’écrit E. Weizman (2021 : 16), il s’agit également de lutter contre un certain « positivisme négatif » en référence au tournant matérialiste des discours négationnistes cherchant à mettre en doute, par une prétendue absence de preuves matérielles suffisante, la possibilité même d’établir les faits de manière suffisamment fiable.

Cela conduit à poser la question de la place que le monde universitaire accorde à l’Osint et celle de la place des procédures de validation par les pairs, auxquelles pourrait aboutir cette méthodologie de recherche. En effet, si la logique de la reproductibilité de la méthode et la traçabilité des données sont au cœur de la méthodologie Osint, pourquoi ne pas imaginer des dispositifs où les données sont confiées à des journalistes ou à des universitaires spécialistes des sujets en question par exemple, afin de mettre en place des évaluations des enquêtes permettant leur perfectionnement ? De plus en plus de rédactions tendent vers cette pratique lorsqu’elles font expertiser leurs enquêtes par d’autres journalistes, souvent en interne, mais pourquoi ne pas imaginer une diffusion plus large et une institutionnalisation de cette démarche ? L’enquête du journal Le Monde et de dix-sept partenaires, portant sur « les polluants éternels » dits PFAS (pour l’acronyme anglophone de « substances per- et polyfluoroalkylées »), a par exemple été soumise à une évaluation par les pairs (Dagorn et al., 2023).

 

D’autres contre-enquêtes

Ces liens de l’Osint avec le journalisme et le monde universitaire ne sont que la face émergée d’un iceberg de méthodes et d’enquêtes que l’on retrouve aussi dans les mondes de l’art, les pratiques amateures en ligne ou encore les démarches de surveillance étatique. On retrouve par exemple les formes et la grammaire visuelle de l’Osint dans le cinéma expérimental qui attire l’attention des jeunes chercheurs et artistes (comme le collectif Après les Réseaux Sociaux ou la revue Débordements par exemple). De nombreux films ont été réalisés ces temps derniers en réutilisant des contenus générés par les utilisateurs, afin de mener des investigations et d’envisager l’enquête comme un motif en soi plus qu’une démarche devant aboutir à l’élucidation d’un problème. Tel est le cas du film Forensickness de la réalisatrice Chloé Galibert-Laîné (2020), qui conduit une enquête à partir d’un film du réalisateur Chris Kennedy sur les attentats de Boston (2017), composé d’images et de captures d’écran trouvées sur un forum Reddit où les internautes cherchent le responsable de ces attentats en décrivant les images et en laissant libre cours à leurs biais interprétatifs. Le film propose ainsi, à travers la forme d’une enquête en sources ouvertes, une réflexion sur la production de la vérité à l’heure du numérique. On peut encore évoquer le film La Mécanique des fluides de Gala Hernández López (2022) dans lequel la réalisatrice effectue des recherches sur la communauté numérique des incels, de jeunes hommes « célibataires involontaires » misogynes. Composé de captures d’écran et de visualisations 3D, le film tente de comprendre les liens entre des communautés masculinistes en ligne et les algorithmes de fonctionnement des applications de rencontre. On retrouve aussi des productions proposant des enquêtes avec reconstitution 3D, reprenant l’esthétique développée par Forensic Architecture, pour contre-enquêter sur des événements réels, comme la catastrophe de Hillsborough dans le film This Means More de Nicolas Gourault (2019). Cette dernière démarche artistique forensique est néanmoins à distinguer de celle de l’Osint à proprement parler car, même s’il y a une démarche de contre-enquête, elle n’est pas entièrement fondée sur des sources ouvertes, bien qu’elle en réutilise un certain nombre de schèmes visuels. On retrouve aussi de nombreuses démarches d’enquêtes Osint dans des œuvres poétiques réutilisant les contenus générés par les utilisateurs (Barda, 2022 ; Deneuville, 2023a).

Ces démarches d’investigation en sources ouvertes sont également présentes dans les pratiques dites amateures et dans un ensemble de vidéos sur des plateformes telles YouTube ou Odysee. À ce titre, on peut citer les vidéos du youtubeur G Milgram, qui propose par exemple une enquête sur la vente de formations au métier de coach de développement personnel (G Milgram, 2022). À partir de données disponibles sur le média social professionnel LinkedIn, il démontre l’existence de ce qui semble être une pyramide de Ponzi. Ce genre d’enquêtes peut en outre devenir viral, comme en témoigne la vidéo The mystery of « MICHAELSOFT BINBOWS» de Nick Robinson (2021), qui cumule en 2023 environ 2,5 millions de vues sur la plateforme YouTube. Dans cette vidéo, le créateur de contenus retrouve le lieu d’origine d’une image, devenue un même, grâce à une enquête Osint.

« The mystery of “MICHAELSOFT BINBOWS” ». Source : Nick Robinson sur YouTube.

 

Les pratiques amateures permettent aussi d’éclairer une certaine face sombre de l’Osint rimant avec stalking et surveillance. Un ensemble de vidéos disponibles en ligne portent des titres aussi explicites que « How to Stalk People Effectively and Legally Through Osint » (« comment traquer les gens efficacement et légalement grâce à l’Osint » ; Sumsub, 2022), s’appliquant à démontrer les possibles usages malveillants de l’Osint. Sur un versant plus humoristique, bien que tout aussi grinçant, on peut par ailleurs penser aux différentes tentatives de l’extrême droite états-unienne pour troller (Gomez-Mejia, 2017) l’acteur Shia Labeouf, depuis reconverti en artiste. Avec des données disponibles sur l’internet, ils ont réussi à retrouver un drapeau flottant dans les airs filmé en direct dans le cadre d’une installation de l’artiste, ou encore à localiser une cabane en Finlande dans laquelle résidait l’acteur pour une performance artistique. Ces exemples permettent de révéler le pharmakon de l’Osint, pour reprendre le concept de Jacques Derrida (1930-2004 ; 1972). Le pharmakon est cette substance qui, selon le dosage, nous dirions ici selon le contexte, se transforme en poison ou en remède. De ce fait, l’Osint peut tout aussi bien se situer du côté d’un combat pour l’émancipation contre le joug étatique qu’être mis au service de la surveillance.

En effet, l’Osint a permis la mise en place de collectifs citoyens, mais elle est également enfermée dans une ère de surveillance du numérique ubiquitaire (Aïm, 2020; Tréguer, 2021), la transformant en une arme à double tranchant. Si, diffusé depuis une manifestation, un live-stream peut capturer numériquement une scène de violences policières, dans un autre contexte, la même vidéo peut également permettre aux forces de l’ordre d’identifier les personnes participant à cette manifestation et, en recoupant les informations, de suivre leurs trajets. En outre, on peut évoquer l’article 154 de la Loi de finances 2020, qui autorise, de manière expérimentale et pour une durée de trois ans, les administrations fiscales et douanières à investiguer sur les médias sociaux pour obtenir des informations sur les citoyens français. Ceci conduit à penser que si les outils de ces enquêtes restent des à-penser, ils contribuent à renforcer et naturaliser une certaine vision de la surveillance, comme dans le cas des enquêtes portant sur les frontières (Deneuville, 2023b).

L’Osint offre ainsi une méthodologie performante pour collecter des informations et mener des contre-enquêtes citoyennes, mais elle pose également un ensemble d’enjeux politiques et éthiques qui doivent être pris à bras-le-corps par ses acteurs, conscients des enjeux d’influence au sein desquels elle peut se retrouver mobilisée. Grâce à une démarche rigoureuse de reconstitution des enquêtes et à l’utilisation d’une grammaire visuelle singulière et particulièrement élaborée, l’Osint facilite l’émergence de nouveaux publics qui reçoivent et échangent autour de ces formats d’informations. On observe aussi l’essor de vastes communautés en ligne qui s’auto-forment à ces méthodologies et échangent ensemble sur diverses thématiques d’investigation potentielle. Ces dernières, bien que très hétérogènes, mériteraient une étude approfondie d’un point de vue ethnographique et sociologique afin de mettre en lumière leurs spécificités et d’analyser les enjeux citoyens et démocratiques qu’elles recèlent.


Bibliographie

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Auteur·e·s

Deneuville Allan

Médiations, informations, communication, arts Université Bordeaux Montaigne

Citer la notice

Deneuville Allan, « (Contre-)enquêtes Osint » Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics. Mis en ligne le 12 juin 2024. Dernière modification le 03 octobre 2024. Accès : https://publictionnaire.huma-num.fr/notice/contre-enquetes-osint.

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