La notion de Lecteur Modèle (Lettore Modello) a été élaborée par le sémiologue italien Umberto Eco (1932-2016) pour désigner un destinataire idéal, prévu et construit par un auteur empirique et inscrit dans un texte narratif.
Elle a été théorisée dans Lector in fabula ou la coopération interprétative dans les textes narratifs (Lector in fabula. La cooperazione interpretativa nei testi narrativi), paru en Italie en 1979 et traduit en France en 1985. Tournant important dans le parcours intellectuel d’U. Eco, cet ouvrage représente le point d’arrivée d’un travail de recherche de longue haleine sur le moment de la lecture, de l’interprétation, de la collaboration de la part du destinataire d’une œuvre d’art. L’auteur y reprend et développe des réflexions qui étaient en germe dans son livre L’Œuvre ouverte (Eco, 1962), et qui, pendant les années 1970, avaient donné lieu à un ensemble de travaux sur la mécanique de la coopération textuelle. Avec Lector in fabula la réflexion échienne accueille de nouveaux apports théorico-méthodologiques s’ouvrant à la sémiose interprétative de Charles S. Peirce (1839-1914) et aux outils de la narratologie, de la pragmatique, de la logique des mondes possibles. Cet ouvrage constitue ainsi le point de départ de nouvelles recherches sur la sémiotique de la réception qu’U. Eco (1990) développera par la suite. Par ailleurs, un an après la parution de Lector in fabula, U. Eco publie son premier roman, Le Nom de la rose (Eco, 1980), et, dès lors, son activité d’écrivain va de pair avec ses théorisations sur l’interprétation des textes narratifs.
Comme U. Eco (1990) le précise, à la fin des années 1970, la notion de Lecteur Modèle circulait sous d’autres dénominations et, avec plusieurs différences, chez divers auteurs. Le chercheur identifie à ce propos deux filiations majeures. Premièrement, l’analyse du lecteur que l’auteur aurait en vue au moment de la conception de l’œuvre, trouve son chemin au sein – et à côté – du paradigme structuraliste dominant, développé dans le domaine des études linguistiques et littéraires, notamment par Algirdas Julien Greimas (1917-1992), et centré sur un travail sur les principes de cohérence interne censés structurer les textes. Cette filiation sémiotico-structuraliste remonte à l’« Introduction à l’analyse structurale des récits » de Roland Barthes (1915-1980 ; 1966) et aux théories des « voix narratives » de Gérard Genette (1930-1918 ; 1972) et elle inclut, entre autres références, la notion d’« archilecteur » du linguiste et théoricien de la littérature, français, Michael Riffaterre (1924-2006 ; 1971) dans Essai de stylistique structurale et celle de « lecteur virtuel ou idéal » de la sémiologue italienne Maria Corti (1915-2002 ; 1976) dans Principi della comunicazione letteraria. Deuxièmement, les réflexions du sémiologue italien se relient à la tradition herméneutique et notamment à la notion de « lecteur implicite » proposée par le théoricien de la littérature allemand Wolfgang Iser (1926-2007 ; 1972 ; 1976) dans Der implizite Leser et L’Acte de lecture. Théorie de l’effet esthétique.
La notion de Lecteur Modèle naît donc dans un contexte scientifique où la volonté de démonter les « machines esthétiques » pour en comprendre le fonctionnement prime sur les visées de la critique littéraire d’évaluer les qualités des auteurs et de leurs œuvres tout comme sur les objectifs de la philologie ancienne et de l’histoire littéraire centrés sur les rapports auteurs-œuvres. Comme U. Eco (1990 : 26) le précise, dès les années 1960, les théories de la réception sont nées aussi
« comme réaction (i) aux durcissements de certaines méthodologies structuralistes qui prétendaient pouvoir analyser les œuvres d’art ou le texte dans son objectivité d’objet linguistique ; (ii) à la rigidité des sémantiques formelles anglosaxonnes qui visaient à faire abstraction de toute situation, circonstance d’emploi ou contexte dans lequel les signes ou les énoncés étaient émis […] ; (iii) à l’empirisme de certaines approches sociologiques ».
Dans Lector in fabula – avec son style toujours clair et brillant – à travers l’analyse d’une nouvelle d’Alphonse Allais (1854-1905 ; 1890) Un drame bien parisien, et par l’examen d’une grande variété d’exemples, littéraires ou non – allant de l’horaire de chemin de fer aux écrits de Dante (1265-1321), James Joyce (1882-1941), Edgar A. Poe (1809-1849) jusqu’aux lettres rédigées par le président de la Démocratie Chrétienne et ancien premier ministre italien Aldo Moro (1916-1978) après son enlèvement et avant son assassinat par les Brigades Rouges –, U. Eco s’attache à étudier les mécanismes de l’interprétation et les opérations diverses que le lecteur est censé accomplir pour coopérer à l’actualisation des significations d’un texte. Il montre notamment en quoi l’action d’interpréter implique la volonté de reconnaître le rôle attribué au Lecteur Modèle et d’emprunter les pistes de lecture programmées et inscrites dans le texte.
Le lecteur dans la fabula
Le titre de l’ouvrage Lector in fabula est un clin d’œil à la locution latine lupus in fabula car, tout comme le loup est une figure récurrente dans les fables, le lecteur d’un texte l’est aussi. Plus précisément, comme l’affirme U. Eco (1994), alors que le loup peut ne pas être là, le lecteur est au contraire omniprésent, il est une composante essentielle de la fabula en tant que schéma narratif qui place les actions et les personnages dans un ordre spatio-temporel. Comme il l’écrira plus tard (Eco, 2003 : 59), la fabula est la « séquence chronologique des événements que le texte peut “monter” selon une intrigue différente ».
D’après U. Eco (1979 : 65), « un texte est un produit dont le sort interprétatif doit faire partie de son propre mécanisme génératif ». Sur la base de cette hypothèse, il soutient qu’au moment de la création de son œuvre, chaque auteur met en place une « stratégie textuelle » assumant que l’ensemble des compétences auxquelles il se réfère est le même que celui auquel se référera son lecteur. C’est pourquoi l’auteur prévoit « un Lecteur Modèle capable de coopérer à l’actualisation textuelle de la façon dont lui, l’auteur, le pensait et capable aussi d’agir interprétativement comme lui a agi générativement » (ibid. : 67).
Concevoir un Lecteur Modèle implique, d’après U. Eco, non seulement une opération de préfiguration, d’anticipation des compétences et des mouvements du lecteur, mais aussi un véritable travail de production de ces compétences et mouvements : « Prévoir son Lecteur Modèle, précise le sémiologue italien, ne signifie pas uniquement “espérer” qu’il existe, cela signifie aussi agir sur le texte de façon à le construire. Un texte repose donc sur une compétence, mais, de plus, il contribue à la produire » (ibid. : 69). La prévision de la part de l’auteur d’un destinataire idéal à qui adresser son texte va de pair avec un effort performatif visant à forger de nouvelles compétences et à orienter les interprétations du texte. Ainsi la lecture constitue-t-elle une action où des compétences linguistiques et littéraires sont à la fois mobilisées et développées.
Si tout texte est « un artifice tendant à produire son Lecteur Modèle », il existe, d’après U. Eco, différentes manières de construire la relation avec le lecteur. Dans certaines œuvres contemporaines le rapport avec l’interprète est délibérément institué comme libre et imprévisible. Il s’agit de ces œuvres caractérisées par l’« indétermination » et l’« interminabilité » que le sémiologue italien qualifie d’« ouvertes » comme les œuvres de Franz Kafka (1883-1924) où le procès, le château, la métamorphose ne sont pas des situations à envisager dans leur signification littérale. Le Livre de Stéphane Mallarmé (1842-1898) sans commencement ni fin obligés ou le Finnegans Wake de J. Joyce avec ses jeux sémantiques constituent d’autres modèles exemplaires d’œuvres « ouvertes ». En revanche les œuvres « fermées » – telles que, par exemple, la plupart des romans policiers – présentent des règles restrictives qui limitent fortement la liberté interprétative du lecteur. Mais c’est toujours l’auteur qui décide « jusqu’à quel point il doit contrôler la coopération du lecteur, où il doit la susciter, la diriger, la laisser se transformer en libre aventure interprétative » (ibid. : 75).
Lecteur Modèle, lecteur empirique, Auteur Modèle, auteur empirique
U. Eco distingue la notion de Lecteur Modèle de celle de lecteur empirique par laquelle il désigne l’individu en chair et en os qui, via sa lecture, réalise (ou est censé réaliser selon la stratégie prévue par l’auteur) des activités complexes et multiples afin de coopérer à l’actualisation du sens d’une œuvre. Dans son expérience concrète de la réception, le lecteur empirique émettrait des conjectures sur le type de lecteur postulé par le texte et accomplirait pragmatiquement ses opérations interprétatives suivant le dessein élaboré par l’auteur et soutenu par le texte.
Pour ce dernier (1979 : 77), « le Lecteur Modèle est un ensemble de conditions de succès ou de bonheur (felicity conditions), établies textuellement, qui doivent être satisfaites pour qu’un texte soit pleinement actualisé dans son contenu potentiel ». Persuadé du lien inextricable entre la sémantique et la pragmatique et considérant le texte comme un « artifice syntaxico-sémantico-pragmatique » (ibid., 42), il reprend ici l’idée du philosophe analytique britannique John L Austin (1911-1960) selon laquelle une énonciation performative parvient à faire ce qu’elle est destinée à faire si des conditions de réussite (« felicity conditions ») sont remplies. Donc en transposant cette idée dans le domaine de la sémantique, U. Eco affirme que les conditions de réussite pour qu’un texte soit interprété de la façon dont l’auteur l’avait prévu sont données dans le texte lui-même.
À côté de la figure du Lecteur Modèle, U. Eco (1994 : 21) postule l’existence, à l’intérieur de toute œuvre littéraire, d’une autre figure, celle de l’Auteur Modèle. Il s’agit d’une seconde « stratégie textuelle » utilisée par l’auteur empirique pour tenter de guider dans le sens voulu l’activité interprétative du lecteur empirique. L’Auteur Modèle serait ainsi une voix qui traverse le texte, et qui « se manifeste comme stratégie narrative, comme ensemble d’instructions nous étant imparties pas à pas, auxquelles on doit obéir lorsque l’on décide de se comporter en Lecteur Modèle » (ibid.). Parfois ces consignes orientent explicitement le lecteur, comme dans l’incipit du roman d’Italo Calvino (1923-1985 ; 1979) Si une nuit d’hiver un voyageur : « Tu es sur le point de commencer le nouveau roman d’Italo Calvino, Si une nuit d’hiver un voyageur. Détends-toi. Recueille-toi. Chasse toute autre pensée de ton esprit. Laisse le monde qui t’entoure s’estomper dans le vague. Il vaut mieux fermer la porte ; là-bas la télévision est toujours allumée… ». Dans d’autres cas, les instructions de l’Auteur Modèle sont moins claires et le travail de coopération interprétative que le lecteur doit accomplir se révèle ardu.
La notion de Lecteur Modèle dans la recherche info-communicationnelle
Dans Lector in fabula, l’analyse de l’auteur se focalise sur des textes narratifs. Pourtant, dans la sémiotique interprétative de U. Eco, la notion de « texte » recouvre un champ vaste et ses propositions théoriques aspirent, avec les ajustements nécessaires, à être applicables à d’autres productions, non littéraires et non verbales. Comme il le précise (Eco, 1979 : 10), « reste donc ouvert le problème de la coopération interprétative dans la peinture, le cinéma, le théâtre ».
De manière programmatique, la notion de Lecteur Modèle se prête ainsi à de multiples déclinaisons. Sa fécondité épistémologique se manifeste, depuis les années 1980, en France et ailleurs en Europe lorsque la sémiotique de la réception, attentive à la prise en compte des publics et des usagers dans le processus de conception, s’impose et élargit son champ d’analyse. Divers auteurs utilisent alors la notion de Lecteur Modèle en l’appliquant à l’étude de productions relevant d’autres domaines de la culture et des médias. Ainsi se dessinent les notions de Visiteur Modèle, Spectateur Modèle, Usager Modèle, Audience Modèle, Joueur Modèle, et, plus largement, de Public Modèle : publics et usagers idéaux auxquels les auteurs/producteurs se référeraient en cherchant à en définir les compétences et les dispositions afin d’anticiper et guider les modalités de visite, de réception, de jeu, d’usage qui seraient inscrites en amont dans les productions culturelles et médiatiques.
Analyser la manière dont ces anticipations et orientations des actions des publics et usagers sont présentes dans des objets info-communicationnels n’exclut pourtant pas l’étude des interprétations de ces objets dans des situations et contextes précis. L’enjeu est notamment de saisir un « potentiel sémantique » qui pourra s’actualiser ensuite, de manière plus ou moins accomplie, à travers l’action d’individus particuliers. Dans le domaine patrimonial et de la médiation culturelle, par exemple, Jean Davallon (2000 : 132) identifie un « Visiteur Modèle » qu’il définit « par opposition au visiteur empirique, comme un ensemble de compétences virtuellement attendues ou contenues dans l’exposition ». En se référant aux théories du sémiologue italien, J. Davallon (ibid. : 19) montre notamment en quoi l’intention « de rendre accessibles des choses à des gens » doit se traduire par la création d’un « Visiteur Modèle proposant au visiteur concret une participation destinée à assurer le succès de la rencontre de ce dernier avec les choses ».
Perspectives critiques
Le caractère normatif de la notion de Lecteur Modèle, tout comme la possibilité de saisir une « signification objective » des textes, ont fait l’objet de nombreuses critiques auxquelles U. Eco (1992) ne s’est pas soustrait. Dans les débats en critique littéraire sur les théories de la lecture, la stratégie textuelle du Lecteur Modèle a notamment été questionnée en tant que système de contrôle et d’injonctions incitant le lecteur au respect de normes prévues par l’auteur. En particulier, d’après le théoricien de la littérature états-unien William Ray (1984), la théorie d’U. Eco semble vouloir fermer les portes à la pratique de la lecture. W. Ray reconnaît que la théorie échienne du Lecteur Modèle évite les pièges du pur objectivisme et du pur subjectivisme : pour l’auteur italien le texte n’est pas une structure immuable qui transcende l’instance individuelle, mais il n’est pas non plus tout ce que son lecteur veut faire de lui. Pourtant, si adhérer à la figure du Lecteur Modèle est une condition nécessaire à l’interprétation correcte qui consisterait à emprunter les pistes de lectures programmées et inscrites dans un texte, alors qu’en est-il du rôle effectif du lecteur empirique ? Son acte de lecture subjectif serait, soumis aux règles du texte, et la pratique de la lecture serait réduite à un jeu d’attentes, de prévisions et d’inférences dont le lecteur peut vérifier la justesse dans le texte lui-même.
D’après W. Ray (1984 : 138), « comme sa focale est centrée sur les mondes possibles que le ‘texte finalement n’admet pas’, [Eco] déplace son investigation du sens à l’admissibilité ». Dans cette optique, U. Eco renoncerait donc implicitement à élaborer un paradigme de la « génération du sens » en proposant plutôt un paradigme de l’« évaluation du sens ». Au lieu de décrire la sémiose « en action », le sémiologue italien s’intéresse en effet à pointer les déviations des prescriptions textuelles avec le risque de réintroduire une perspective objectiviste et de réduire le rôle de la sémiotique à celui de la critique évaluative traditionnelle.
La situation de la lecture en présence (Gumbrecht, 2004), ainsi que les actions effectivement accomplies par les lecteurs empiriques ne rentrent pas dans la focale analytique choisie par U. Eco. En plaçant le lecteur dans la fabula, les recherches fondées sur la notion de Lecteur Modèle se sont ainsi souvent tournées vers la description formelle des textes et vers les stratégies de signification inscrites dans les textes, négligeant les expériences cognitives, affectives, intellectuelles suscitées par la lecture et la part de l’apport personnel du lecteur dans le vécu de l’interprétation (Jouve, 2005).
Les prolongements de l’approche « texte-lecteur »
La notion de Lecteur Modèle demeure néanmoins une ressource majeure pour les études sur la réception qui, combinant analyse textuelle et recherche empirique, se donnent « un objet qui n’est ni la psychologie du spectateur individuel, ni la cohérence structurale du texte, mais la nature de la relation entre texte et lecteur » (Dayan, 1992 : 144). À ce propos, il faut noter que l’intérêt pour les interprétations des lecteurs empiriques n’est pas tout à fait étranger à l’approche d’U. Eco, comme le démontre son enquête sur l’interprétation de la nouvelle d’A. Allais (1890) par un ensemble de lecteurs. Un drame bien parisien, raconte l’histoire de Raoul et Marguerite, qui, amoureux et jaloux, reçoivent chacun un billet anonyme : elle apprend qu’il sera le soir à un bal masqué, déguisé en « Templier », pendant qu’il est informé qu’elle s’y rendra sous le masque d’une « Pirogue congolaise ». Au cours du bal, le « Templier » et la « Pirogue » font tomber leur déguisement et poussent en même temps un cri de stupeur, en ne se reconnaissant ni l’un ni l’autre : « Lui, ce n’était pas Raoul. Elle, ce n’était pas Marguerite ». Après cette mésaventure, Raoul et Marguerite, décident de ne plus se disputer. L’analyse échienne de cette nouvelle fait émerger la présence de stratégies textuelles qui poussent le lecteur vers le paradoxe et le non-sens. Une des annexes de la version italienne de Lector in fabula (omise dans la traduction française) intitulée « Le Lecteur Modèle du “Drame” : un test empirique » présente les résultats d’une enquête menée par U. Eco auprès d’un groupe de lecteurs pour vérifier dans quelle mesure son analyse critique correspondait à la compréhension du texte proposée dans des résumés rédigés par les lecteurs. Ce « test empirique » peut être envisagé comme une première tentative – en « format modeste » pour reprendre les mots du chercheur – d’associer l’analyse des textes à celle des processus interprétatifs mis en œuvre par les publics.
Ce premier « test empirique » anticipe ainsi les développements théorico-méthodologiques des travaux fondés sur le modèle « texte-lecteur » dont l’enjeu est d’examiner comment l’engagement des individus dans une action interprétative, qu’elle soit littérale, critique ou créative, peut être favorisé ou entravé par le texte lui-même. Dans le domaine de la recherche sur les médias, les réflexions échiennes sur le Lecteur Modèle ont été prolongées notamment par la chercheuse britannique Sonia Livingstone (1990 : 23) qui, à propos de l’interprétation des textes audiovisuels, écrit :
« La structure du texte, la relation expérimentée entre le spectateur et le texte, l’interprétation faite du texte et les conséquences du visionnage sont toutes liées de manière complexe […] la question fondamentale concerne l’interrelation entre les deux (texte et spectateur) : comment les individus donnent-ils un sens aux textes et aux événements structurés ; comment les textes orientent-ils et restreignent-ils les interprétations. »
Cette approche soulève à son tour de nouvelles questions sur la manière dont les individus interprètent, détournent, résistent, se conforment ou recréent des significations dans leurs processus d’engagement avec de formes variées de textes et de technologies médiatiques allant de l’audiovisuel à l’internet (Livingstone, 2004).
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