Les radios de mobilisation peuvent être définies comme des outils/supports médiatiques filaires et/ou hertziens de contenus sonores – surtout informationnels – diffusés par des organisations sous forme de flux (linéaire) ou stock (podcast). Elles sont mises en place par des personnes physiques ou morales (commerciales, associatives ou publiques) en vue de mobiliser, de façon plus ou moins intense et régulière, des publics (le « grand public » ou des publics spécifiques : travailleur·euses, militant·es, habitant·es…) dans le temps et l’espace pour certains objectifs (politiques, économiques, sociaux, écologiques, urbanistiques, sanitaires, militaires, religieux).
Rares sont les radios qui consacrent tout leur temps à la mobilisation pour des causes, mais les divertissements peuvent être utiles pour cela (Leyris, Pinet-Le Bras, 2024) : attirer et maintenir l’attention (du « temps de cerveau humain disponible », selon l’expression formulée en 2004 par Patrick Le Lay [1942-2020], alors PDG de TF1), créer de l’attachement, de la confiance, de l’émotion, développer une identité, une culture commune. En effet, tout programme (musiques, journaux d’information, jeux), quel que soit le modèle économique de la radio, participe de la description et de l’interprétation du monde et donc, de la mise en agenda et du cadrage de narratifs, normes, idées, informations, valeurs, patrimoines, idéologies, projets, langues.
Toutefois, nous nous focaliserons ici sur les radios qui mobilisent plus explicitement les publics. Celles-ci peuvent être distinguées en deux grands types en fonction de leurs dirigeants puisque cela peut changer les moyens (mode d’organisation et de contrôle, ressources) et les objectifs (intérêt privé, commun, général, caché, souverain, commercial) : les radios publiques et privées. Cette distinction est possible du fait du processus historique non linéaire et complexe (Flichy, 1991) de démonopolisation de l’audiovisuel : si l’État français – notamment son armée à l’instar du « Plan » du général Gustave Auguste Ferrié (1868-1932 ; Amoudry, 2011) – est à l’origine du développement de la radio en France dans la continuité du télégraphe, on observe globalement une démilitarisation/désétatisation, c’est-à-dire une civilisation/privatisation des médias. L’État continue tout de même à largement financer et réguler ce secteur. En effet, il soutient presque totalement les radios publiques, majoritairement les radios associatives, et en partie les radios commerciales, via de la communication sociale pendant la publicité. Il régule grâce à la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), la Commission nationale de la communication et des libertés (CNCL), le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) ou l’Autorité de régularisation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom).
Cette évolution est parallèle à celle de la notion de « mobilisation ». Dans sa première acception, étatique et militaire, la mobilisation consiste à assembler des troupes et du matériel afin de préparer une guerre ou répondre à une crise. Dans l’acception plus récente et civile, il s’agit de rassembler autour de causes sociales, écologiques, inclusives. En sciences sociales, elle « désigne le processus d’émergence d’une cause publique qui aboutit à la constitution d’un groupe d’individus agissant en sa faveur » (Carlino, Mabi, 2015). Les radios de mobilisation sont l’un des outils du « répertoire d’action collective » qui amplifie et accélère par des « performances contestataires » (Tilly, 2008) la constitution de ce groupe fait de bénévoles, militant·es, activistes, politiques. Au-delà de ce groupe, elles se veulent des actrices de l’espace public (Habermas, 1962) pour tenter de modifier ou d’agir sur l’opinion publique. Compte tenu de la proximité entre le « champ politique » dominant et le « champ médiatique » dominant (Bourdieu, 1996), elles sont des enjeux de tous les « entrepreneurs de cause » (Becker, 1963). Ces « manifestation[s] de papier » (Champagne, 1984 : 28) « médiactivistes » (Cardon, Granjon, 2010) coproduisent les mouvements sociaux (Neveu, 1996) en mettant en mouvement les publics avec des objectifs idéologiques progressistes, conservateurs (Mort, 2024) ou réactionnaires. Ce qui est vu comme un « progrès » par les un·es est une « régression » pour les autres, et réciproquement, ces mouvements entrent en contradiction – une conflictualité consubstantielle à la démocratie (Arendt, 1958). Et à défaut de l’efficacité immédiate de l’action directe, les radios entretiennent « l’expressivité » des « demandes sociales » (Fillieule, 1997) de la « démocratie continue » (Rousseau, 1995).
En s’appuyant sur plusieurs critères, il est possible d’obtenir une typologie des radios de mobilisation. En ajoutant le processus d’internationalisation des radios – grâce aux ondes courtes, satellites et internet – à la distinction entre les radios étatiques et civiles, on obtient la matrice ci-dessous :
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Tableau matriciel des catégories de radios de mobilisation. Source : Lefebvre, Poulain, 2022b.
En ce qui concerne leur gestion du temps, elle peut varier en durée – des radios temporaires (« radios-tract ») ou permanentes (« radios de siège ») – et intensité – des radios qui mobilisent à temps partiel (« radios intermittentes ») ou à temps complet (« radios intégrales ») –, en fonction de l’importance de la cause ou des causes et des moyens économiques et humains à disposition.
En ce qui concerne leur gestion de l’espace, leur zone de diffusion (ultralocale, locale, régionale, nationale, internationale) et leur proximité avec leur audience peuvent beaucoup varier. Mais l’arrivée d’internet n’a pas fait perdre l’utilité de la distinction entre « radios de proximité », où les mobilisé·es se situent dans la même zone géographique que les mobilisateur·rices, et « radios à distance », où les mobilisé·es se situent dans des zones géographiques éloignées des mobilisateur·rices (Lefebvre, Poulain, 2022a, 2023). Pour peser géographiquement, politiquement et socioéconomiquement, elles peuvent se coaliser à différentes échelles en fédérations : régionales, nationales, continentales, mondiales. Elles peuvent être aussi thématiques : musicales, confessionnelles…
En ce qui concerne les objectifs de mobilisation, ils peuvent être très divers (Tudesq, 1989). Tout comme ce qui concerne les relations des radios avec leurs publics, leurs interventions auprès de ceux-ci, leur travail de production d’information ou leur rôle dans leurs interventions dans les espaces publics à l’étranger :
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Tableau présentant les types d’actions et les objectifs des radios de mobilisation. Source : S. Poulain.
Ces distinctions/oppositions conceptuelles non exhaustives sont simplificatrices à l’égard de réalités complexes et mouvantes. Ainsi une même radio peut-elle diffuser des programmes « doux » et d’autres « durs », d’accélération et de décélération, lors d’une même journée.
Les radios étatiques de mobilisation (REM)
Les premières REM des années 1920-1930 prennent part aux politiques publiques hygiénistes, éducatives, culturelles… même si la faible audience n’incitait pas le gouvernement à y développer une stratégie et à les financer dans un premier temps. Par la suite, les institutions publiques ont investi dans « la voix de la France » – expression du président Georges Pompidou (1911-1974) lors d’une conférence de presse du 2 juillet 1970 (Regourd, 2013) – à différents échelons géographiques et elles continuent de le faire aujourd’hui. On trouve des radios ultralocales, financées par des établissements publics et l’État, via le Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER), telles que Radio Pinpon de l’hôpital de Niort, des radios locales, financées par des municipalités et l’État, telles que Radio Bresse à Branges, ou des radios régionales (les France Bleu), nationales (France Inter), internationales comme Radio France internationale (RFI), financées par l’État. Les autorités publiques continuent de considérer que ces radios font partie des politiques publiques pour mobiliser les citoyen·nes : diffuser des représentations, idéologies, idées, informations autres et autrement que dans le secteur privé. D’où leur intervention qui reste forte : organisation (lois), régulation (Arcom), objectifs (cahiers des charges, contrats d’objectifs et de moyens), budget (moins de 4 milliards d’euros en France contre moins de 8 milliards d’euros en Allemagne), nomination des principaux dirigeants, évaluation (auditions, avis, rapports ; Poulain, 2022a).
Au niveau international, la guerre des ondes commence très tôt puisque chaque pays souhaite avoir sa fréquence internationale (Wuillème, 2007). Le roi des Belges Albert 1er (1875-1934) souhaite mettre en place une station à destination des colonies dès 1923. La France débute son histoire des REMI en mettant en place Le Poste colonial en 1931 à destination des 100 millions d’auditeur·rices de son empire colonial. Cette radio sera renommée/remplacée à plusieurs reprises : Paris-Mondial en 1938, Émissions vers l’étranger (EVE) en 1945, Direction des affaires extérieures et de la coopération (DAEC) en 1969, Monte Carlo Doualiya (MCD) en 1972 puis RFI en 1975, jusqu’à l’ajout des télévisions (TV5 Monde en 1984, Arte en 1992 et France 24 en 2006). Mais la place sur les bandes hertziennes est limitée, par conséquent des traités internationaux sont signés et des organismes créés pour structurer et gérer les fréquences (Union internationale de radiodiffusion, créée en 1924).
Les REMI sont particulièrement utilisées pendant les guerres, notamment la Seconde Guerre mondiale (Eck, 1985 ; Luneau, 2005 ; Favre, 2014). La « drôle de guerre » est aussi la guerre entre, d’une part, les radios « blanches » (origine ouvertement identifiée) – Radio Stuttgart vs. Radio Strasbourg – et d’autre part les radios « noires » (origine autre que celle présentée comme officielle) – La Voix de la Paix, Radio Humanité vs. Deutsche Freiheitssender 904 (Fagot, 2014). Pendant l’Occupation, les gouvernements des Français·es se multiplient radiophoniquement grâce aux ondes par essence transnationales : Paris/Berlin/Stuttgart, Vichy et Londres. Après le discours 18 juin 1940, la BBC met en place l’émission quotidienne Les Français parlent aux Français sur le programme de Radio Londres, diffusée entre 1940 et 1944, en parallèle à l’émission Honneur et Patrie de Maurice Schumann (1911-1998) et du général Charles de Gaulle (1890-1970 ; 67 interventions en cinq ans). Elle mêle commentaires de nouvelles, sketches, saynètes, slogans, chansons contre l’occupation et la collaboration et donne des instructions codées à la Résistance : le premier message – « Gabrielle vous envoie ses amitiés » – est envoyé le 20 octobre 1941 à propos d’un parachutage.
Pendant la Guerre froide (Sémelin, 1997), les vainqueurs s’installent sur les ondes pour continuer leur travail de mobilisation sur tous les continents. Le gouvernement américain est particulièrement actif sur ses terrains militaires et d’influence grâce à des fonds de la CIA, puis du Congrès (Puddington, 2000) : Voice of America (VOA) d’abord en Europe puis dans le monde, Rundfunk im amerikanischen Sektor (RIAS) à Berlin, Radio Free Europe/Radio Liberty d’abord en Pologne, Hongrie, Tchécoslovaquie, Roumanie, Bulgarie… Qualifiées de propagandes impérialistes ou colonialistes par leurs opposants (Fanon, 1959), ces REMI ont notamment des objectifs de libéralisation voire libération des peuples par une « politique d’érosion graduelle » alliant « le réalisme, par l’affaiblissement de l’adversaire, et l’idéalisme, par le droit à l’information » grâce à de l’information alternative à celle produite localement. Elles jouent le rôle d’« un catalyseur, qui ne génère pas la réaction mais qui en accélère le déroulement » (Lepeuple, 1995).
À l’image de la concurrence entre la Deutsche Welle (DW) et RFI en Afrique de l’Ouest (Fiedler, Frère, 2016), elles sont créées par tous les États qui veulent influencer la scène internationale avec des rédactions plus ou moins autonomes (selon le degré de démocratisation des pays, les autorités au pouvoir, leur mode de contrôle) : TRT (Turquie), CBC et Radio-Canada (Canada), CGTN et RCI (Chine ; Mihoubi, 2019)… Les audiovisuels publics les mieux dotés disposent aussi de télévisions (en plus de tous les outils numériques contemporains), obtiennent des fréquences hertziennes dans les territoires visés, diffusent en plusieurs langues (27 pour Radio Free Europe/Radio Liberty, 34 pour VOA, 30 pour DW…) pour atteindre, intéresser, convaincre la plus grosse audience possible (les élites économiques et politiques étant la priorité) en fonction des objectifs géopolitiques du moment. Leurs moyens et leur professionnalisme leur donnent une plus grande crédibilité que beaucoup de REM jugées trop proches des autorités politiques et publiques nationales. Ces dernières veulent donc y être invitées ou au contraire les interdire (au Mali, au Burkina Faso, au Niger à partir de 2022 et des prises de pouvoir des juntes) et les remplacer. D’autres REMI peuvent dès lors prendre la place, à l’image de la holding d’État Rossia Segodnia – qui regroupe notamment les différentes déclinaisons de Russia Today et l’agence de presse Spoutnik et qui a pris le contrôle de la radio indépendante L’Écho de Moscou à l’été 2023 – dont les objectifs sont tout autant de valoriser les autorités et politiques russes que de dévaloriser les démocraties et les Occidentaux (Audinet, 2021).
La mise en place des REMI reste conditionnée par l’obtention d’un certain retour sur investissement en termes de rétributions symboliques directes (influence, prestige, image positive) dans un espace médiatique de plus en plus volumineux (densité en données et informations) et complexe (intérêts cachés, fausses informations et représentations) pour l’économie de l’attention, mais aussi, plus indirectement, de rétributions économiques (signatures de contrats, abaissement des taxations), sociales (facilitations des mobilités), géopolitiques (alliances dans les institutions internationales), voire militaires (maintien de troupes sur le territoire). Grâce à ces biens symboliques (journaux d’information, émissions interactives et magazines traitant de ce qui se passe à l’étranger, surtout dans les zones d’intervention militaire, économique et géopolitique), les autorités politiques qui les financent attendent une forme de rentabilité des REMI et mécaniquement de leurs publics, même s’il s’agit officiellement de défendre la presse : Radio Free Europe/Radio Liberty – supervisée par la United States Agency for Global Media (USAGM) – diffuse dans 23 pays « où la liberté des médias est restreinte, ou où une presse professionnelle ne s’est pas pleinement développée » selon son site internet.
En France, l’article 44 de la loi no 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication dispose que « La société en charge de l’audiovisuel extérieur de la France, société nationale de programme [actuellement France Médias Monde qui comprend RFI, France 24 et MCD], a pour mission de contribuer à la diffusion et à la promotion de la langue française, des cultures française et francophone, ainsi qu’au rayonnement de la France dans le monde, notamment par la programmation et la diffusion d’émissions de télévision et de radio ou de services de communication au public en ligne relatifs à l’actualité française, francophone, européenne et internationale ». Ces médias font partie d’un ensemble de dispositifs visant à maintenir et développer la francophonie (Noirault, 2014), même si RFI est diffusée dans 17 langues via 151 relais FM, en ondes courtes, sur une trentaine de satellites et sur 1870 radios partenaires en 2024, selon son site internet. Mais cette mission va au-delà puisqu’il s’agit de travailler au « rayonnement de la France dans le monde ». Le champ lexical est bien celui de la communication (le mot est d’ailleurs utilisé ; « diffusion », « rayonnement », « promotion », « programmation ») et non celui du journalisme (même s’il y a le mot « actualité »). Et alors que ce sont des médias internationaux, la priorité de la hiérarchie éditoriale est, comme pour les REM (Donzelle, 2007), francocentrée : l’agenda de l’exécutif français, puis l’agenda de la francophonie, puis de l’Europe et enfin des autres pays (à l’exception de l’actualité internationale incontournable : les politiques américaines, la guerre en Ukraine, à Gaza…).
Ainsi, quel que soit le degré d’autonomie de leurs rédactions, les REMI peuvent servir des objectifs multiples : socioéconomiques (promotion des entreprises, associations, partenariats, innovations), culturelles (langue, prestige, image, notoriété), politiques (démocratisation, déstabilisation, renversement de régime), géopolitiques (concurrence médiatique internationale, renforcement ou rupture d’alliance) et d’agenda et cadrage médiatique (rédaction avec un habitus national, actualité de l’État, de l’exécutif, de la diplomatie). Avec internet, elles doivent mettre en application la philosophie ATAWAD (anytime, anywhere, any device ; Dessinges, Perticoz, 2019) : interopérabilité et multimodalité pour accéder « à la carte » à des contenus linéaires et délinéaires (rattrapage ou original) gratuitement ou en payant. En plus de leurs rédactions multilingues/multisupports/multilocalisées et compte tenu de la concurrence de leurs homologues et des GAFAM, elles doivent maîtriser les technologies numériques : plateformes, moteurs de recherche, réseaux sociaux, radiodiffusions numériques, OTT (podcasts, applications), data, intelligences articielles (ChatGPT, bots, assistant vocal), résolution 8K, 5G, réalité virtuelle, son 3D… Pour cela, les REMI ont des moyens financiers incommensurables par rapport aux RCM/RCMI : 254,7 millions d’euros pour France Médias Monde, 396 pour la DW, 355 pour BBC World Service (sans compter BBC World News), 792 pour USAGM (Arcom, 2022).
Les radios civiles de mobilisation (RCM)
Les RCM font leur apparition en Europe pour combattre les monopoles d’État sur les ondes (Dalle, 2002 ; Lefebvre, 2008 ; Lefebvre, Poulain, 2016 ; Poulain, 2021a) et se développent après la légalisation de la radio privée considérée comme une avancée démocratique : Royaume-Uni (Lewis, 2016 ; Starkey, 2016), Italie (Lorrai, 2016 ; Doro, 2017), France, Belgique (Caufriez, 2015, 2017 ; Antoine, 2016), Espagne (Peñafiel, 2016). Elles ont la spécificité d’être locales (Poulain, 2018 ; Lefebvre, Poulain, 2021) parce que les États ne les autorisent pas à émettre à grande échelle : les radios autorisées à émettre après 1981 en France – appelées « radios locales privées » – ne doivent pas avoir des émetteurs supérieurs à 500 watts et ne doivent pas émettre à plus de 30 kilomètres (Lefebvre, 2021). Elles se distinguent aussi par leurs petits moyens économiques. En effet, le FSER a un budget de 32 millions d’euros en 2021 (FSER, 2022) pour plus de 700 radios associatives (environ 40 % de leur budget).
Elles ont pour atout leur grande diversité : territoire et rayon de diffusion, nombre de salarié·es et bénévoles, objectifs, programmes, partenaires, budget… Cela motive l’investissement des bénévoles, mais la profusion des termes utilisés pour les décrire ne facilite pas leur catégorisation (Lefebvre, Poulain, 2022b). Elles sont majoritairement appelées « radios communautaires » dans les pays hispanophones (« radios comunitarias »), anglophones (« community radios » ; Doliwa, Purkarthofer, 2017) et à l’échelon européen (Conseil de l’Europe, 2019). En France, les termes administratifs de radio associative ou locale (Cheval, 1986 ; Poulain, 2018 ; Lefebvre, Poulain, 2021) dominent, même si le mot communautaire peut aussi être utilisé quand elles ont une forte identité territoriale, linguistique, culturelle (Ricaud, 2015, 2016, 2021).
La distinction entre RCM « autonomes » et « hétéronomes » montre une diversité dans cette « radiophonie de proximité » en France. Les RCM « hétéronomes » sont des radios où les mobilisateur·rices souhaitent imposer leurs normes (lois, idées, idéologies, cultures, informations, valeurs, croyances…) à d’autres communautés, y compris depuis l’étranger (Lefebvre, Poulain, 2021) : les radios militantes, syndicales, politiques. Elles peuvent prendre d’autres dénominations : rebelles, d’intervention, mouvementistes, alternatives, subversives, contestataires, insurrectionnelles, radicales, populaires, de lutte, clandestines, libres, pirates, offshore, indépendantistes, révolutionnaires, génocidaires…
Les RCM « autonomes » sont des radios où les mobilisateur·rices veulent se donner des normes, les approfondir, les solidifier au sein de leur communauté, sans être dépolitisées pour autant (Guevara, 2008 ; Brisset-Foucault, 2019 ; Leyris, Pinet-Le Bras, 2024) : les radios confessionnelles ou religieuses, régionales, migrantes, socioculturelles, scolaires, étudiantes, universitaires. Elles peuvent prendre d’autres dénominations : autonomiques, participatives, citoyennes, de quartier, linguistiques, indigènes ou indigénistes, de proximité, locales, rurales, pacifistes onusiennes ou non…
De telles catégorisations de recensement sont simplificatrices parce que beaucoup des radios pourraient être classées dans plusieurs catégories : il n’est pas toujours évident de faire la distinction entre les radios régionales, régionalistes et socioculturelles, les radios migrantes, confessionnelles, prosélytes et communautaires, ou entre les radios généralistes, militantes et socioculturelles. D’autant plus que leurs programmes peuvent varier largement d’une heure à l’autre : une émission sur l’accordéon puis une émission écoféministe dans une radio associative généraliste.
En France, ces radios sont contraintes économiquement de produire certains programmes compte tenu des critères des collectivités qui conditionnent les financements ou des critères de la « subvention sélective à l’action radiophonique » du FSER : actions culturelles et éducatives, actions en faveur de l’intégration et de la lutte contre les discriminations… Elles sont donc utilisées comme des outils de politique publique culturelle (Dapzol, 2021). Mais cela pose moins des problèmes de perte de liberté de programmation et d’expression qu’une perte de temps pour remplir des dossiers administratifs qui éloigne du cœur de métier.
La plupart des RCM/RCMI peuvent être considérées comme engagées voire militantes et ce, au moins à deux niveaux. D’une part, dans la mesure où elles ont un mode de production alternatif du fait du rôle fondamental de la vie associative et de l’engagement des bénévoles (Ferrand-Bechmann, Poulain, 2023) : ces « constellations d’acteurs » (Urbaniak, 2018) fonctionnent avec beaucoup de bénévoles et éventuellement quelques salarié·es. Selon les représentant·es des RCM/RCMI françaises, la Confédération nationale des radios associatives (CNRA) et le Syndicat national des radios libres (SNRL), il y aurait environ un équivalent temps plein (ETP) en moyenne par radio associative en 2024 ; c’est 2,7 ETP en moyenne dans les 34 radios associatives bretonnes en 2017 (Milliner, 2019), alors que les REM/REMI radios commerciales n’ont pas de bénévole. D’autre part, elles ont souvent un agenda alternatif et des objectifs de diffuser des contenus alternatifs par rapport aux médias traditionnels mainstream. Les REM/REMI et les radios commerciales, dont l’objectif est avant tout d’être rentables (libérales sociétalement et économiquement), suivent en grande partie l’agenda des autorités politiques. Toutefois les « radios périphériques » commerciales ont été accusées par le pouvoir gaulliste de soutenir Mai 68 (Cheval, 2009a), tandis qu’Europe 1 fait aujourd’hui partie de la stratégie néoconservatrice globale du milliardaire Vincent Bolloré (Maréchal, 2023) et que certaines radios commerciales québécoises sont qualifiées de « poubelles » car elles attaquent les groupes vulnérables (itinérant·es, personnes bénéficiant d’assistance sociale, LGBT+, femmes ; Turbide et al., 2010 ; Gagnon, 2021).
Le tableau ci-dessous donne une idée de la spécificité des propriétés des RCM/RCMI (leurs formes de communication, les espaces publics qu’elles créent, leur organisation, leur rôle social…) :
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Tableau des caractéristiques spécifiques des RCM/RCMI par rapport aux propriétés des médias en général. Source : S. Poulain.
Les RCM hétéronomes font beaucoup parler d’elles (c’est d’ailleurs leur objectif), mais sont confrontées à des difficultés pour perdurer du fait de leur interventionnisme qui aboutit à leur répression : elles peuvent être concurrencées, brouillées, « interférées », sanctionnées, saisies, détruites, tandis que leur personnel peut être inculpé, emprisonné, assassiné (Lefebvre, 2008 ; Frère, Fiedler, 2016 ; N’Sana Bitentu, 2021 ; Roux, 2024 ; Reporters sans frontières, 2024). Les RCM autonomes – qui ont des objectifs à plus long terme – font davantage face à la complexité du milieu associatif/militant, à la « normalisation » politique et à la marchandisation de la FM, aux erreurs stratégiques, au manque d’attractivité, à des difficultés économiques ou au manque de ressources humaines bénévoles (Ferron, 2016 ; Poulain, 2017 ; Leblond, Héniquez, 2019 ; Vaills, 2023).
Une nouvelle étape historique des RCM prend forme avec l’arrivée de « postradiomorphoses » que sont les radiomorphoses (Gago, 2008) de la « postradio » (Cheval, 2008 ; Ricaud, Smati, 2016 ; Chauvin Vileno, Equoy Hutin, 2016 ; Equoy Hutin, 2022), c’est-à-dire de la radio « enrichie » voire « augmentée » (Guglielmone, 2013) ou « expansée » (Lopez, 2017) d’internet, des podcasts, des applications, des images, des textes… mais aussi « gafamisée » (Poulain, à paraître). En effet, cette évolution permet aux RCM – qui diffusaient à l’échelle d’une ville – de devenir plus facilement des RCMI que par le passé (Patiès, 2022) et ainsi, de concurrencer les REMI à travers une information moins institutionnelle et diplomatique et plus oppositionnelle et « grassroots » (Gillmor, 2004), même si les moyens sont incomparables (Ricaud, 2008 ; Dapzol, 2022). La « webification » a multiplié le nombre de radios internationales, car chaque radio – les RCM comme les REM – en devient automatiquement une, dès lors qu’elle est diffusée sur le web : elles se déterritorialisent (Smati, 2013) et peuvent trouver d’autres publics (le groupe Radio France bénéficie de 97 millions d’« écoutes actives » dans le monde, dont 82 millions en France, au mois d’octobre 2024 selon le classement de l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias [ACPM] des radios digitales). Mais elles peuvent être internationales à maints égards : leur diffusion (webradio, podcast), leurs financements (via des états étrangers, des fondations, des agences onusiennes), leurs personnels (des journalistes et animateurs en exil), leurs audiences (les diasporas), ou leurs invité·es.
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Les radios de mobilisation sont confrontées à de nombreux enjeux. D’un point de vue technologique, les RCM doivent éviter de décrocher par rapport aux REM quand les REM doivent éviter de décrocher par rapport aux GAFAM. D’un point de vue économique, les RCM comme les REM doivent faire face aux diminutions de budget. D’un point de vue humain, les RCM doivent renouveler leurs équipes parfois vieillissantes, tandis que les REM doivent faire plus et mieux avec moins de moyens (notamment pour le traitement de l’actualité à l’étranger). D’un point de vue sécuritaire, les RCM sont en butte aux censures, fermetures, destructions, assassinats dans certains pays, tandis que les REM peuvent faire face à des interdictions de diffusion et des cyberattaques. D’un point de vue politique, les RCM peuvent faire l’objet d’entrisme local et chantage à la subvention, tandis que les REM peuvent faire face aux ingérences et aux injonctions parfois contradictoires (faire plus et mieux avec moins). Ces radios font l’objet de critiques récurrentes. Les RCM sont jugées trop nombreuses, peu écoutées, peu utiles. Les REM peuvent être jugées trop gauchistes et progressistes, élitistes et vieillissantes, étatiques et colonialistes, chères et dépassées (Poulain, 2021b).
Dans un contexte où les supports et les objectifs de mobilisation se multiplient et se diversifient dans une guerre informationnelle hybridant toujours plus le soft et le hard power, il semble que ces radios vont continuer à jouer un rôle important dans la société compte tenu des spécificités de ce média : ses contenus (information, divertissement, culture) et ses qualités (souplesse, direct, interactivité, instantanéité, mobilité, simplicité, diversité, crédibilité, proximité, accessibilité, immédiateté, résilience).
Elles font partie du répertoire d’action collective des activistes, militant·es, bénévoles, dirigeant·es compte tenu de ses avantages organisationnels et communicationnels. D’un point de vue organisationnel, les RCM sont plus territorialisées, collaboratives, incarnées, concrètes, démocratiques, localisées (le média du « dernier km »), ouvertes, tandis que les REM plus professionnalisées et dotées. D’un point de vue communicationnel, les RCM peuvent soutenir un mouvement social, valoriser un travail, démocratiser les médias, approfondir une réflexion, promouvoir des contenus alternatifs, défendre des cultures minoritaires, animer un territoire, tandis que les REM peuvent servir à améliorer l’image d’un pays et sa relation avec des partenaires, promouvoir une langue, faire entendre sa voix à un niveau international, dévaloriser un·e adversaire/concurrent·e, déstabiliser un État, seconder la diplomatie.
Ainsi, tant que les pays visés par les REMI et RCMI n’auront pas acquis une autonomie informationnelle grâce à une plus grande démocratisation et une plus grande liberté d’expression de leurs REM et RCM et tant que d’autres pays tenteront de diminuer cette autonomie par des ingérences, il apparait peu imaginable de voir disparaitre les REMI. D’une part, peu de partis politiques démocratiques le programment – les partis de droite libérale et conservatrice et d’extrême droite souhaitent privatiser les REM, mais pas les REMI (Poulain, 2022b) – compte tenu des ambitions internationales des pays, de l’image parfois dégradée de ceux-ci (ainsi de la France depuis la colonisation, de la perpétuation de formes de « Françafrique », du rôle de la France lors du génocide du Rwanda en 1994…). D’autre part, la concurrence géopolitique et médiatique est exacerbée, notamment en Afrique où des médias internationaux apparaissent ou se développent (turcs, chinois, russes) face à ceux des Occidentaux.
Mais c’est bien l’existence – et le développement – des RCM/RCMI qu’il s’agit d’aider et de potentiellement considérer comme un droit culturel parce qu’elle permet, parmi d’autres critères (une certaine indépendance des REM/REMI aussi par exemple), de mesurer le degré de démocratisation et de solidité des droits humains d’un pays. C’est ce que font les principales institutions internationales (ONU, UNESCO, Conseil de l’Europe), dont l’Union européenne (UE), via notamment le règlement européen sur la liberté des médias (EMFA) en vigueur depuis le 7 mai 2024, qui traite de financement, concentration, sécurité, espionnage pour le « bon fonctionnement du marché intérieur des services de médias » (article 6). En révisant la directive « Services de médias audiovisuels » (SMA), focalisée sur les télévisions, et à cause des bouleversements liés à internet, l’UE est contrainte d’élargir le spectre en prenant en compte, d’une part des médias « établis » traditionnels qui étaient jusqu’à peu les gatekeepers de l’information (journaux, radios, télévision, dont les REM, appelés « médias de service public », voire des RCM autonomes qui peuvent avoir intérêt symboliquement, politiquement et économiquement à faire reconnaître un « rôle démocratique » et de « service public »), d’autre part des autres acteurs médias qui « créent et diffusent des contenus » et « jouent un rôle significatif dans le paysage médiatique » (blogueurs, ONG, lanceurs d’alerte, podcasteurs, journalistes, citoyens, influenceurs, qui sont les homologues en ligne des RCM), et enfin des intermédiaires d’internet et assimilés qu’il faut prendre en compte dans la « définition des politiques visant à soutenir la liberté et le pluralisme des médias » (les moteurs de recherches, plateformes, producteurs d’intelligence artificielle des big tech ; Brogi et al., 2023 : 14-15).
En effet, les RCM/RCMI mettent en valeur d’autres projets, acteurs, lieux, fonctionnements et principes, proposent des pratiques économiques démocratiques alternatives à l’économie capitaliste ainsi que des utopies offrant de nouveaux horizons symboliques, c’est-à-dire d’autres manières de faire, dire, penser. Ainsi, elles créent, identifient, animent, valorisent, modifient, encouragent, représentent, vitalisent, pluralisent les publics grâce à ses salarié·es, ses bénévoles, ses invité·es d’une société civile plurielle qui a besoin de médias pluriels pour la mettre en action, pour la mobiliser.
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