De l’ingénierie à la psychologie en passant par la neurobiologie, l’écologie, la sociologie, ainsi que dans les domaines de la santé publique et de la gestion des catastrophes, la résilience est un concept mobilisé dans diverses disciplines (Alexander, 2016). L’évolution du terme et ses usages mettent en évidence sa capacité d’adaptation et sa large applicabilité. La résilience est devenue une notion polyvalente qui fait référence à la capacité des systèmes, des individus et des communautés à réagir à divers types de perturbations, de facteurs de stress et de changements, et à s’en remettre. Toutefois, en raison de ses incohérences définitionnelles, la résilience a aussi été critiquée comme étant un « concept parapluie » (Klein, Nicholls, Thomalla, 2003), un « concept frontière » (Brand, Jax, 2007) et un terme « fourre-tout » (Sundt, 2010). En effet, les problématiques liées à la résilience peuvent considérablement varier en fonction du contexte social, culturel, économique et environnemental dans lequel des individus et des publics différents émergent et évoluent.
Couverture du livret La Boussole de la résilience. Repères pour la résilience territoriale (2020). Source : Cerema. Climat & territoire/République française (licence Etalab).
La littérature sur la résilience est foisonnante et il est certainement impossible de la couvrir dans cette brève présentation. Le point de départ sera l’approche psychologique au sein des travaux francophones et anglophones, la résilience ayant beaucoup été analysée dans le cadre du bien-être individuel et de la santé mentale. Cependant, on montrera que les questions liées aux périmètres sémantique et épistémologique de la notion et aux récits qui les accompagnent, vont au-delà des préoccupations en psychologie et psychiatre, et interrogent de manière plus générale le sens de l’expérience humaine et de l’organisation de la vie sociale. Interroger la résilience conduit à réfléchir les inégalités structurelles, les injustices sociales et les politiques discriminatoires qui peuvent perpétuer les cycles de vulnérabilité et de marginalisation de certains publics. Dans un contexte marqué par une prise de conscience croissante des insécurités induites du réchauffement climatique, des catastrophes naturelles, des pandémies, des crises économiques et sociales, etc., la résilience s’est ainsi érigée en « nouvel horizon de société » (Dupont, 2020), et, par conséquent, en affaire publique de premier plan.
Une montée en puissance
Au-delà du contexte évoqué supra, le psychiatre Serge Tisseron (2007) identifie deux évolutions à prendre en considération pour comprendre l’expansion significative de l’utilisation du terme, notamment au cours des trois dernières décennies. La première serait la montée de la précarité dans les années 1990, qui a entraîné dans son sillage la valorisation de la résilience – en particulier dans le contexte américain – en tant que capacité à surmonter des situations particulièrement problématiques. Selon l’auteur, alors que la société française appréhende la résilience comme une source d’insécurité et d’inquiétude – voire de malaise –, la société américaine la considère comme le besoin d’un dépassement permanent et en fait une condition du progrès, tant personnel que social. Pour que la précarité continue d’être acceptable, il est alors nécessaire de promouvoir la résilience. La seconde évolution qui a contribué à valoriser la résilience concernerait la nouvelle définition du traumatisme, qui a aussi émergé dans les années 1990 (Fassin, 2014) : le traumatisme psychologique ne serait plus une réaction anormale à une situation difficile (réaction qui pourrait être liée à une fragilité personnelle préexistante), mais une réaction normale à une situation anormale. Cette nouvelle théorie du traumatisme fait passer le sujet traumatisé du statut de patient à celui de victime. Promouvoir la résilience est alors une manière de concilier cette nouvelle conception du traumatisme avec la prévention de ses effets éventuellement pathogènes. Il ne s’agit plus de soigner les malades, les sujets réputés fragiles, mais de promouvoir la résilience « pour tous » (e.g. résilience des migrants climatiques ou fuyant la guerre face au stress induit des mobilités forcées, résilience des publics sinistrés face aux catastrophes, etc.).
Une recherche à plusieurs vagues
La résilience est généralement analysée à partir de la description subjective que les individus font de ce qu’ils vivent, ou à travers les comportements ou attitudes qui suggèrent sa présence. Glenn Richardson (2002), chercheur en santé mentale, soutient que la recherche sur la résilience est marquée par trois « vagues », bien que ces dernières ne soient pas chronologiquement totalement distinctes. Le psychiatre Serban Ionescu (1938-2022 ; 2016) évoque aussi une évolution similaire en quatre vagues. Bernard Michallet (2009-2010), dans le domaine de la résilience humaine, distingue, quant à lui, trois approches qui coexistent dans la littérature scientifique : la résilience en tant que capacité, processus ou résultat.
Selon G. Richardson (2002), la première vague de la recherche sur la résilience (principalement entre 1960 et 1980) aurait porté sur l’identification des qualités et variables internes et externes qui aident les personnes à gérer les situations à haut risque et à « rebondir » après des échecs. Suivant cette approche, la psychologue Emmy E. Werner (1929-2017), dans un article emblématique signé avec Ruth Smith (1928-2013 ; 1982), a défini la résilience comme la capacité des individus à faire face efficacement aux stress internes liés à leurs propres vulnérabilités (déséquilibres développementaux, sensibilités inhabituelles, etc.) et aux pressions externes (maladie, décès, etc.).
La deuxième vague d’études sur la résilience (principalement entre 1980 et 2000) aurait visé à spécifier le(s) processus permettant d’atteindre les qualités de résilience identifiées, principalement en identifiant les stratégies d’adaptation et les mécanismes de défense associés. La résilience en tant que processus implique de s’intéresser aux mécanismes de défense – principalement psychiques – auxquels les individus ou les communautés ont recours, mais aussi aux facteurs environnementaux (niveaux de risque, contextes de protection et paramètres compensatoires) auxquels ils sont exposés. Dans le sillage de cette pensée, le pédopsychiatre Michael L. Rutter (1933-2021 ; 2012) a souligné que la résilience ne peut pas être uniquement un trait individuel. S. Ionescu (2016 : 47) a aussi souligné que, bien qu’il soit important de prendre en considération les caractéristiques individuelles, les chercheurs devraient veiller à ne pas stigmatiser ceux qui ne parviennent pas à faire face à l’adversité.
La troisième vague (2000-2010) serait l’illustration d’une vision postmoderne et multidisciplinaire de la résilience se concentrant sur l’état inné de celle-ci ; elle serait la force qui pousse une personne à se développer à travers l’adversité et les perturbations. Bien que probablement moins facile à quantifier, cette idée part du principe (ibid. : 313) qu’il existe en chacun un élan qui conduit à rechercher l’accomplissement de soi, l’altruisme, la sagesse et l’harmonie avec une source spirituelle : c’est la résilience.
Pour la langue anglaise, Suniya S. Luthar, Dante Cicchetti et Bronwyn B. Becker (2000 : 554) suggèrent que le terme resilience devrait toujours être utilisé pour désigner un processus ou un phénomène de compétence générale, tandis que le terme resiliency devrait être employé pour signifier un trait de personnalité spécifique. En France, S. Tisseron (2007) a proposé de marquer les trois nuances proposées par G. Richardson (qualité, processus, force) en utilisant respectivement trois orthographes distinctes : « résilience », « résiliance », « Résilience » (sic).
De l’individuel au collectif
S. Tisseron (2007) attire aussi l’attention sur l’existence d’une quatrième approche de la résilience qui prend pour objet des entités collectives (villes, sociétés, etc.) renvoyant aux dynamiques multiformes – sociales, économiques, psychologiques, politiques, etc. – des systèmes. Il est important de souligner que cette dimension collective engendre une nouvelle temporalité dans le cycle de la résilience, celle de l’anticipation, qui fait référence à la capacité du système à prévoir et à se préparer à d’éventuelles perturbations avant d’avoir à y faire face.
Exemple emblématique : la résilience écologique (Holling, 1973) désigne la capacité d’un écosystème à résister aux perturbations, à s’adapter aux changements et à maintenir ses fonctions et structures essentielles face aux altérations environnementales – tels que des incendies de forêt, aux changements climatiques ou aux espèces invasives. Dans ce même esprit, la résilience communautaire (Norris et al., 2008) est un processus reliant un ensemble de capacités d’adaptation (ressources dotées d’attributs dynamiques) à la suite d’une perturbation ou d’une adversité. L’adaptation de la communauté se manifeste par le bien-être de la population, défini par des niveaux élevés et non différenciés de santé mentale et comportementale, de fonctionnement et de qualité de vie. La résilience de la communauté émerge de quatre catégories primaires de capacités d’adaptation (développement économique, capital social, information et communication, compétence communautaire) qui, ensemble, fournissent une stratégie de préparation aux catastrophes. Pour renforcer la résilience collective, les communautés s’efforcent de réduire les inégalités en matière de risques et de ressources, d’impliquer la population locale dans les mesures d’atténuation, de créer des liens organisationnels, de renforcer et de protéger les soutiens sociaux, la flexibilité, les compétences en matière de prise de décision et les sources d’information fiables qui fonctionnent face à l’inconnu.
D’éminents spécialistes de la résilience (Ungar, 2012 ; Masten et Wright, 2010 ; Rutter, 2012) soulignent que l’étude de celle-ci reste, cependant, incomplète. En effet, les définitions multiformes susmentionnées soulèvent encore des questions majeures quant à la portée du concept, cristallisant des défis épistémologiques qui divisent les chercheurs. Ce sont ces questions que nous explorerons par la suite.
La résilience face à quoi ? Évaluer les défis passés, présents et/ou futurs de la vie ?
La résilience est-elle uniquement liée aux traumatismes (du passé) ou peut-elle être associée plus largement à toutes sortes de difficultés rencontrées par les individus (même dans le présent) ? En effet, les chercheurs ne semblent pas s’accorder sur la réponse à cette question. Par exemple, selon Boris Cyrulnik (1999), psychologue connu pour avoir vulgarisé la notion en France, la résilience ne s’applique qu’aux traumatismes survenant de manière brutale et inattendue. Jean-Pierre Pourtois, Bruno Humbeeck, et Huguette Desmet (2012 : 8) soulignent également que la première étape de la construction de la résilience est la capacité de l’individu d’affirmer son statut de victime. Pour Joan M. Patterson (1995) et G. Richardson (2002), en revanche, la résilience peut également se rapporter à des situations quotidiennes stressantes à long terme. Cette approche implique que la résilience peut être appréhendée comme un concept plus inclusif faisant référence à la capacité de surmonter les épreuves du quotidien. Dépassant le contexte des événements traumatisants du passé, elle se rapporte à la capacité de s’adapter positivement à toutes sortes de facteurs de stress, d’adversité ou de changements importants dans la vie, et de rebondir après divers défis et difficultés rencontrées dans la vie quotidienne : problèmes de santé, problèmes liés au travail, difficultés financières, relationnelles, etc.
Cette acceptation élargie du terme est d’autant plus défendable que la signification du traumatisme semble comporter inévitablement une dimension subjective : c’est la perception de l’événement qui le rend traumatique, au sens qu’un même événement peut être vécu différemment en fonction des caractéristiques personnelles des individus et des facteurs de protection dont ils disposent dans leur environnement (Richardson, 2002 ; Delage, 2008). Certaines personnes peuvent se rétablir avec le temps et le soutien, tandis que d’autres peuvent subir des effets à long terme sur leur santé mentale et souffrir d’un syndrome de stress post-traumatique (Weinberg, Gil, 2016).
Pour cette raison, la résilience contrairement peut-être à la notion de traumatisme (Fassin, 2014) n’implique pas nécessairement une représentation de victime. Il s’agit de développer des mécanismes d’adaptation, de maintenir une perspective positive et de s’adapter face aux difficultés, qu’elles soient enracinées dans le passé, qu’elles surviennent dans le présent ou qu’elles soient anticipées dans l’avenir. Pour développer la résilience, il faut acquérir une force émotionnelle, un soutien social, des compétences en matière de résolution de problèmes et un état d’esprit qui facilite la croissance et l’adaptation. En ce sens, de nombreuses personnes confrontées à l’adversité ou à un traumatisme peuvent faire preuve de résilience sans pour autant adopter une identité de victime et un récit de victimisation.
S. Ionescu (2016 : 49) signale que l’importance accordée à la notion de traumatisme dans l’étude de la résilience est particulièrement répandue parmi les chercheurs français et peut être liée à l’influence de la psychanalyse dans ce pays. Cependant, historiquement, la résilience a d’abord été discutée dans le cadre de l’adversité chronique, avant d’être liée aux traumatismes psychiques. George A. Bonanno, psychologue, et Erica D. Diminich, psychiatre, examinent certaines des principales différences dans la conceptualisation de la résilience à la suite d’une adversité chronique par rapport à la résilience à la suite d’un traumatisme unique (Bonanno, Diminich, 2013).
Vers l’équilibre ou le (néo)développement ? Résister ou reconstruire ?
En ingénierie, la résilience désigne la capacité d’un matériau ou d’une structure à absorber l’énergie et à se déformer sans se rompre. Les matériaux résilients peuvent revenir à leur état initial après avoir subi une déformation ou une pression. Cette qualité est particulièrement importante dans des domaines tels que le génie civil, où la résilience des bâtiments et des infrastructures est essentielle pour la sécurité et la préparation aux catastrophes.
En élargissant cette définition, la résilience individuelle ou collective ferait référence à la capacité de se remettre d’un échec, de s’adapter aux altérations et de maintenir ou de retrouver un état d’équilibre. Rappelons que, pour l’écologiste Crawford S. Holling (1930-2019 ; 1973) la résilience désigne la capacité d’un écosystème à absorber les changements, à se remettre de chocs inattendus et à continuer d’exister, en évitant une modification qualitative de sa structure. En ce sens, la résilience est liée à l’homéostasie et est considérée comme un équilibre dynamique. Elle peut être mesurée sur la base du temps nécessaire à un système pour retrouver son équilibre (résilience technique) ou de l’intensité de la force qu’un système peut absorber avant de modifier son régime de comportement (résilience écologique).
« La résilience permet à un individu affecté par un traumatisme de se reconstruire (comme cet arbre qui a absorbé le panneau). ». Source : « Résilience psychologie », Pmk58, Wikimedia (CC BY-SA 4.0).
En psychologie, Taylor L. Elam et Kanako Taku (2022), dans le sillage de Richard G. Tedeschi et Lawrence G. Calhoun (1995), en discutant de la croissance post-traumatique, soulignent que cette dernière ne doit pas être confondue avec la résilience : la résilience se concentre sur l’adaptation et l’ajustement à l’adversité avec ou sans lutte, tandis que la croissance post-traumatique se concentre sur les changements transformatifs résultant de la lutte psychologique causée par des croyances ou une vision du monde ébranlées. Selon cette approche, on pourrait avancer l’idée que la résilience est liée à la « mêmeté » de Paul Ricœur (1913-2005 ; 1990), à la continuité qui demeure inchangée au fil du temps.
Toutefois, selon J.-P. Pourtois, B. Humbeeck, et H. Desmet (2012 : 10), la résilience ne consiste pas simplement à faire face à l’adversité et/ou à la surmonter pour retrouver un état antérieur (bounce back = se remettre, se rétablir), mais pour devenir une meilleure version de soi-même face à l’adversité (bounce forward = rebondir, sauter vers l’avant). En ce sens, elle matérialiserait plutôt l’« ipséité » de P. Ricœur (1990) en tant que moyen de construire de manière réflexive l’identité par le biais du changement. Elle nécessite l’émergence d’un développement nouveau, original et émancipateur, un « néo-développement » qui engendre une orientation nouvelle et plus fine de la croissance individuelle ou collective. En psychologie, Virginia E. O’Leary et Jeannette R. Ickovics (1995) abordent la notion de « prospérer » (thriving) comme une construction à valeur ajoutée, où le défi offre une opportunité de changement et de croissance. Dans ses derniers travaux, Ann S. Masten (2014) met l’accent sur l’idée de transformation, soutenant que les individus ne résistent pas au risque, mais changent pour s’y adapter. David Alexander (2016 : 10) souligne aussi que la résilience va de pair avec le développement et « ne peut être atteinte sans réduire la vulnérabilité et augmenter la durabilité ».
J.-P. Pourtois, B. Humbeeck, et H. Desmet (2012 : 16 sq.) et, plus tard, J.-P. Pourtois et H. Desmet (2019) proposent ainsi un schéma distinguant quatre nuances qui ne devraient vraisemblablement pas être confondues, à savoir :
Dans la résistance, les sujets parviennent à poursuivre leur parcours tel qu’il était prévu avant le traumatisme, réduisant ainsi l’impact de ce dernier sur leur bien-être. La résilience, en revanche, a une extension dynamique positive portant l’idée d’un départ pour une nouvelle vie, d’une renaissance. Dans la désistance, le sujet désinvestit une partie de son développement potentiel et abandonne, volontairement ou non, une ou plusieurs sphères de son développement. Enfin, la « désilience » constitue la face sombre de ce processus qui se traduit par des évolutions négatives et socialement non acceptées (suicide, délinquance, toxicomanie, etc.).
Même si ces distinctions sont loin de refléter un consensus plus large dans la recherche, elles ont le mérite de souligner le fait que les néo-développements ne sont pas nécessairement émancipateurs ou constructifs. Elles soulèvent indirectement la question d’un jugement de valeur sous-jacent qui semble être inhérent à la résilience : des comportements négatifs peuvent-ils être qualifiés de résilients lorsqu’ils permettent aux individus de faire face aux défis ? Si la résilience implique une adaptation positive aux difficultés et aux épreuves, les comportements négatifs ne pourraient être considérés que comme des mécanismes d’adaptation inadaptés. Ils apportent un soulagement ou un ajustement à court terme, mais impliquent des conséquences néfastes à long terme pour l’individu ou la communauté.
Toutefois, cette approche ne fait pas l’unanimité. Hamideh Mahdiani et Michael Ungar (2021) remettent en question la perspective positive dominante de la résilience et affirment que ses aspects négatifs – ou du moins fonctionnels (ibid. : 149) – sont courants. P. A. Atkinson, Camilia R. Martin et Jean Rankin (2009) ont également évoqué la possibilité d’envisager la résilience d’une manière qui n’est pas toujours positive (2008 : 144). Quant au géographe Christian Kuhlicke (2013 : 61), il a exploré le côté obscur de la résilience en relation avec les abus de pouvoir, soulevant la question du privilège de définir ce qui est bien et ce qui est mal. S. Ionescu (2016 : 39) a aussi abordé les mécanismes de résilience de niveau bas tels que le déni. Enfin, M. Ungar (2011) a souligné le principe de relativité culturelle pour mettre en perspective la notion de croissance positive.
Biophysique ou culturel ? Biophysique et culturel ?
À la lumière des éléments susmentionnés, il semble que la résilience ne puisse pas être considérée uniquement comme une simple capacité innée, mais qu’elle implique également des facteurs environnementaux ainsi que des capacités d’adaptation développées, qui mobilisent à la fois des stratégies de prise de distance, mais aussi de recherche de proximité. Par exemple, il a été démontré que la résilience peut être cultivée et renforcée par les expériences, l’éducation et les relations de soutien (Masten, 2001), qui fonctionnent comme des agents protecteurs et des ressources. Des liens solides avec la famille, les amis et la communauté apportent une aide émotionnelle et pratique dans les moments difficiles (Uchino, 2009). L’accès à l’éducation et aux expériences d’apprentissage favorise la résilience en fournissant des compétences cognitives (flexibilité, sentiment de maîtrise, etc.) et des stratégies d’adaptation (résolution de problèmes, recadrage positif, etc.) (Masten, 2014). La santé physique et les soins personnels contribuent à la résilience, car ils constituent une base pour faire face aux facteurs de stress (Southwick et al., 2014). La technologie facilite la connectivité, permettant aux individus d’accéder à des réseaux de soutien, de partager des expériences et de recevoir une assistance émotionnelle, ce qui renforce la résilience sociale (Kaniasty, Norris, 2008). Les ressources en ligne et les technologies éducatives contribuent à la résilience individuelle et communautaire en donnant accès à l’information, à la formation et au développement des compétences (Pfefferbaum et al., 2012).
Le langage joue un rôle essentiel dans la formation de la résilience et a attiré l’attention des chercheurs. La construction de récits sur l’adversité aide les individus à donner un sens à leurs expériences, contribuant à une histoire de vie cohérente et renforçant la résilience (McAdams, 2001). Une communication efficace facilite le traitement des émotions et l’adaptation (Pennebaker, Seagal, 1999). Le langage est également un moyen de rechercher et de fournir un soutien social, un élément clé de la résilience (Uchino, 2009). Selon Patrice M. Buzzanell (2010), la résilience se développe, se maintient et s’accroît grâce au discours, à l’interaction et aux considérations matérielles. Plusieurs processus de communication y sont impliqués. Il s’agit notamment :
Les récits publics et le cadrage des médias peuvent influencer de manière significative la résilience. Ils peuvent promouvoir des représentations inspirantes – souvent romanesques – d’individus ou de communautés surmontant l’adversité (Gillespie, 2007), cultiver la mémoire collective afin que les catastrophes précédentes ne soient pas oubliées, diffuser des informations opportunes et précises pour permettre aux individus et aux communautés de comprendre les défis et d’y répondre efficacement (Pfefferbaum et al., 2012). Les récits publics qui mettent en avant la solidarité et le soutien communautaire après des événements traumatisants peuvent renforcer le tissu social et fournir un réseau de soutien crucial pour ceux et celles en difficulté. Bien évidemment, les contenus et les pratiques médiatiques qui vont à l’encontre des principes susmentionnés (désinformation, discours de haine, commentaires et environnements toxiques, etc.) peuvent avoir l’effet inverse, nuisant à la résilience individuelle ou collective. Les récits publics et les cadrages médiatiques qui véhiculent des stéréotypes négatifs ou qui renforcent les préjugés peuvent contribuer à marginaliser les individus et les publics déjà vulnérables, à amplifier les peurs et les angoisses, à invalider les réactions légitimes des survivants et à compromettre leur capacité à se remettre des événements traumatisants.
Les valeurs, les normes et les pratiques culturelles déterminent aussi la manière dont les individus et les communautés affrontent et surmontent les difficultés (Ungar, 2008). Les cultures qui mettent l’accent sur le collectivisme peuvent favoriser la résilience grâce à des réseaux de soutien social solides, tandis que les cultures individualistes peuvent mettre l’accent sur des stratégies d’adaptation personnelles (Matsumoto, Juang, 2013). La préservation de l’identité culturelle a été identifiée comme une source de résilience, en particulier chez les populations minoritaires confrontées à la discrimination ou au stress de l’acculturation (Ungar, Liebenberg, 2011). Les croyances et les récits culturels sur l’adversité peuvent influencer la manière dont les individus perçoivent les défis et y répondent. Par exemple, la résilience culturelle dans les communautés autochtones est souvent liée aux connaissances traditionnelles et aux pratiques spirituelles (Wexler, 2014). Les variations culturelles dans les styles parentaux ont aussi un impact sur le développement de la résilience chez les enfants. Par exemple, dans certaines cultures, l’autorité parentale est associée à la gestion de l’adversité (Chao, 2001).
Afin de comprendre l’influence positive des environnements, S. Luthar, D. Cicchetti et Bronwyn Becker (2000) ont proposé une classification en trois types de facteurs de protection : ceux qui stabilisent les compétences malgré l’augmentation du risque ; ceux qui augmentent les compétences ; et ceux qui cultivent la réactivité. Ils ont également souligné que les facteurs de risque et les facteurs de protection ne constituent pas simplement des pôles opposés (Luthar, Sawyer, Brown, 2006). Des caractéristiques individuelles, telles qu’une intelligence élevée généralement considérée comme un facteur de protection, peuvent également fonctionner comme des éléments potentiels de risque dans certains environnements, augmentant ainsi la vulnérabilité (Luthar, 2003).
Si l’importance de l’environnement (temporalité, nombre et intensité des risques, mais aussi facteurs de protection) n’est plus à démontrer, le facteur génétique n’est pas non plus à exclure totalement : des stimuli externes de longue durée peuvent affecter les structures neurologiques individuelles. M. L. Rutter (2012) a souligné le rôle des risques environnementaux dans l’altération des gènes et du fonctionnement biologique. Dans ses études sur les orphelins roumains issus d’institutions défavorisées, il a observé la persistance d’attitudes négatives même à la suite d’adoptions saines et d’une bonne prise en charge. En ce sens, la résilience peut être limitée par la programmation biologique, et le stress/l’adversité peuvent avoir un effet néfaste sur les structures neuronales (Shean, 2015 : 7). En d’autres termes, pour mieux comprendre la résilience, il faut prendre en compte la dynamique de l’interaction gène-environnement. Cette position fait écho à la théorie de John Dewey (1859-1952 ; 1922 : 14-15), selon laquelle les phénomènes dits psychologiques sont des faits biologiques-culturels, c’est-à-dire des faits formés par l’interaction du fonctionnement et des capacités biologiques avec les environnements sociaux et culturels. Les mécanismes de communication sont au cœur de ce processus.
La résilience critiquée
La notion de résilience est indubitablement réconfortante et rassurante, car elle accrédite l’idée qu’un avenir meilleur est possible, même face à des défis et des changements pénibles. En ce sens, le concept implique généralement un optimisme idéologique, même si ce dernier ne cristallise pas nécessairement un consensus public. En effet, même si la résilience semble être une noble cause à poursuivre, elle a également été appréhendée avec des réserves en raison de la posture positiviste sous-jacente qu’elle promeut. Par exemple, dans les cas de crimes de guerre, de génocides, etc., les mécanismes de résilience peuvent-ils être en conflit avec le « devoir de mémoire » ? La répétition continue de commémorations ou de rappels des événements traumatiques peut-elle réactiver le traumatisme chez les survivants, entravant ainsi leur processus de résilience ? À l’inverse, une approche excessive axée sur la résilience peut-elle conduire à minimiser ou à nier les souffrances passées, manquant de respect aux victimes ? Par ailleurs, une certaine focalisation sur la résilience peut aussi conduire à la stigmatisation des personnes ou entités non résilientes, mais aussi à la mise en avant excessive de la responsabilité individuelle face aux défis sociaux et économiques, en dissimulant les facteurs structuraux et le rôle des gouvernements, des institutions et de la société dans son ensemble pour créer des conditions de vie justes et équitables.
En tout cas, les usages contemporains du terme renvoient à une certaine prise de conscience des besoins de différents publics face à des défis et des contextes spécifiques : populations touchées par les catastrophes naturelles ou des conflits, personnes atteintes de problèmes de santé mentale ou de maladies chroniques, communautés marginalisées ou discriminées, communautés LGBTQIA+, enfants et jeunes (générations Z, Y, etc.), populations urbaines et/ou rurales, migrants, etc. Les évolutions des contours sémantiques du terme, notamment avec l’ouverture de sa temporalité vers le futur (anticipation, préparation, etc.), ouvrent peut-être de nouvelles perspectives pour un travail sur des publics, anciens et nouveaux. Cette question de la temporalité, observée notamment dans des cas de résilience collective avec la mise en avant de stratégies, d’outils et de mesures dédiés, émerge en tant que problématique majeure pour les sociétés d’aujourd’hui et de demain, vue notamment au prisme d’une certaine difficulté des nouvelles générations d’envisager leur avenir (futuring), tant sur le plan personnel que professionnel (Sools, Mooren, 2012).
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