La voix de la République démocratique et sociale
Si la grande majorité des figures révolutionnaires est aujourd’hui oubliée, le nom de Maximilien Robespierre (1758-1794) a encore une résonance dans le grand public. Robespierre est souvent présenté comme une figure négative, l’incarnation de la période qualifiée de « Terreur ». Né en 1758 à Arras dans une famille de juristes, il fait des études brillantes au collège Louis-le-Grand, avant d’obtenir une licence en droit à la Sorbonne puis de s’établir comme avocat à Arras, en 1781. Il fait partie des représentants du tiers état aux États généraux en 1789 et siège à la Constituante avec les députés les plus progressistes. Ses combats en faveur de l’égalité politique portent notamment sur l’instauration du suffrage universel, le droit de pétition des citoyens passifs et l’ouverture de la garde nationale à tous les citoyens. Il défend également l’abolition de la peine de mort. Robespierre devient un membre important du club des Jacobins, où il poursuit son activité politique après la séparation de la Constituante, en 1791. Il soutient l’insurrection du 10 août 1792, qui conduit à la chute de la monarchie. En septembre 1792, il est élu député de Paris à la Convention (qui est chargée d’élaborer une constitution républicaine pour la France). Il siège alors avec la Montagne, qui s’oppose à la Gironde sur une série de sujets cruciaux comme le jugement du roi ou le rôle de la violence révolutionnaire. Lors des débats constitutionnels, il défend (sans succès) la nécessité d’inscrire le droit à l’existence dans la nouvelle Déclaration des droits de l’homme. Après les journées insurrectionnelles des 31 mai et 2 juin 1793, qui voient la chute de la Gironde, la Convention montagnarde achève la Constitution et élabore une nouvelle Déclaration des droits de l’homme, qui intègre certaines de ses idées. Dans un contexte marqué par la guerre extérieure et les insurrections intérieures (contre-révolutionnaire et fédéraliste), l’application de cette Constitution est suspendue et un gouvernement révolutionnaire est mis en place. Robespierre entre au Comité de salut public à l’été 1793. Il joue un rôle important dans le renforcement de la politique répressive du gouvernement révolutionnaire. En particulier, il contribue à faire adopter la loi du 22 prairial an II (10 juin 1794), qui renforce la répression, mais il ne participe pas réellement à sa mise en œuvre car il prend ses distances avec le Comité de salut public. Alors qu’il cesse d’y siéger, le nombre des conventionnels qui lui sont hostiles augmente. Crainte que suscite son importante popularité, peur qu’il s’érige en dictateur, effroi face aux accusations voilées qu’il profère dans son discours à la Convention du 8 thermidor an II (26 juillet 1794)… les causes du 9 thermidor sont diverses. Ce jour-là, il est décrété d’arrestation par la Convention et il est exécuté le lendemain, avec certains de ses proches. Cette journée est présentée a posteriori comme la chute du « tyran » qui a instauré la « Terreur » – ce qui dédouane le reste de la Convention de ses responsabilités. Les mois qui suivent voient un essor de la légende noire de Robespierre, qui permet de justifier le 9 thermidor, et dont une partie des thèmes persiste jusqu’à nos jours dans l’imaginaire collectif. Cette légende noire a fait l’objet de nombreux travaux, tels que Robespierre, la fabrication d’un mythe (Belissa, Bosc, 2013).
Pierre-Jean David d’Angers, Portrait de Maximilien Robespierre, médaillon, 1835. Source : Paris Musées/Musée Carnavalet – Histoire de Paris (CC0 1.0).
Toutefois, les combats que Robespierre a menés au cours de sa carrière politique en faveur de l’égalité politique et sociale font qu’il reste une figure positive pour certains publics. Par exemple, dans le contexte du bicentenaire de la Révolution française, Arras a vu la création de l’association des amis de Robespierre pour le bicentenaire de la Révolution, une des rares associations consacrées à une figure de la Révolution française. Robespierre est aujourd’hui encore évoqué comme une figure de référence dans les débats politiques, alors que la plupart des autres figures de révolutionnaires se sont largement effacées de l’imaginaire collectif. Le maintien d’un intérêt pour Robespierre s’explique non seulement par l’efficacité avec laquelle la transmission de sa mémoire a été assurée à travers les siècles, mais aussi par la manière dont sa propre action a facilité le passage de ses idées à la postérité. Ainsi, dès les débuts de la monarchie de Juillet, Robespierre a été réhabilité par les républicains radicaux qui ont donné naissance à une historiographie robespierriste perdurant jusqu’à nos jours. Si le contenu de son message contribue à expliquer son audience, tant de son vivant qu’auprès de la postérité, d’autres paramètres jouent aussi, comme la forme du message, la position de son énonciateur et les médias utilisés pour sa diffusion. L’étude de la réception en montre l’efficacité, mais aussi les limites.
Un message qui répond à un besoin politique
Les républicains, qui ont participé aux Trois Glorieuses, sont rapidement déçus par l’évolution conservatrice du régime de Juillet qui entend seulement faire fructifier de manière prudente l’héritage de 1789 sans élargir le cens ni chercher une solution à la question sociale, qui se pose alors avec acuité. Les hommes du régime de Juillet s’appuient sur l’histoire pour asseoir la légitimité d’un pouvoir ayant violemment rompu avec la continuité dynastique et mobilisent fréquemment des références aux figures de 1789. Dans ces conditions, Robespierre permet aux républicains les plus radicaux de se doter d’une figure tutélaire qui incarne leurs combats et leur fournit un corpus théorique pour faire pièce aux défenseurs du nouveau pouvoir. Robespierre représente la part de l’héritage révolutionnaire qui a été écartée par les gouvernants. Par sa défense de l’égalité politique sous la Constituante et les propositions pour réduire les inégalités sociales qu’il formule à la Convention, il incarne la république qu’ils souhaitent faire advenir (qualifiée à partir de 1848 de « république démocratique et sociale »). Il est aussi l’un des théoriciens du « droit à l’insurrection », qui doit permettre de faire advenir cette république. Les républicains radicaux portent un grand intérêt à la déclaration des droits de l’homme qu’il a présentée à la Convention le 24 avril 1793 (et qui a inspiré la déclaration adoptée par la Convention montagnarde en juin 1793). Cette déclaration définit le droit à l’insurrection et fait de la liberté et du droit à l’existence les deux principaux droits naturels de l’homme, tandis que le droit de propriété est réduit au rang de droit positif (Pouffary, 2023 : 27-64).
Si les républicains radicaux se réfèrent aussi à des figures comme Louis-Antoine-Léon de Saint-Just (1767-1794) ou Jean-Paul Marat (1743-1793), ils accordent la prééminence à Robespierre, dont les écrits sont davantage diffusés. C’est sa déclaration des droits de l’homme que la Société des droits de l’homme, société la plus radicale, choisit comme exposé de principes en 1833. Les discours de Robespierre fournissent un corpus théorique permettant de penser les problèmes du temps, dans la mesure où ils se caractérisent par une argumentation logique très construite et un rappel permanent aux principes posés par la Déclaration des droits de l’homme. Sous la Constituante, Robespierre prend fréquemment la parole pour défendre ces principes, ce qui lui vaut d’être qualifié par Camille Desmoulins (1760-1794) de « commentaire vivant de la déclaration des droits » (Leuwers, 2014 : 151). De plus, il dédaigne les plans minutieux et utopiques que l’on peut trouver chez d’autres révolutionnaires. Par exemple, en janvier 1793, il ironise sur le fait que le projet girondin d’instruction publique comporte « des détails minutieux, […] quelques institutions antiques, proposées avec faste » et écrit : « je pourrais aussi vous tracer des plans détaillés d’éducation ; […] produire peut-être un moment d’illusion, en vous présentant le fantôme de quelques institutions lacédémoniennes, étrangères à notre situation actuelle : mais, avant de s’occuper des détails il faut combiner le plan, et surtout établir les principes. » (Robespierre, 1910-1967, t. 5 : 211). Le caractère général des discours de Robespierre permet de les dégager des cas particuliers qu’il traite pour en faire la matière d’une réflexion plus globale sur des sujets qui sont encore en débat dans la première moitié du XIXe siècle, comme le suffrage universel ou la progressivité de l’impôt (Pouffary, 2023 : 82-90). Ainsi, le fouriériste Arthur Guillot (c. 1800-c. 1871) souligne que « ses efforts tendaient […] à ramener les esprits agités aux principes qu’il croyait les meilleurs » (Guillot, 1845 : 523) et juge « qu’en lisant la plupart de ses discours ou de ses écrits, on les croirait conçus en vue des événements d’aujourd’hui ou des éventualités de demain » (Guillot, 1849 : 5).
La réhabilitation de Robespierre, qui débute dans le discours politique, est rapidement relayée par des travaux historiques, que les républicains radicaux entreprennent afin de réfuter la légende noire. Si les notices biographiques qui lui sont consacrées dans les années 1830-1840 semblent destinées à un public militant, certains ouvrages deviennent des références importantes et touchent un public plus large. Ainsi, l’Histoire parlementaire de la Révolution française de Philippe Buchez (1796-1865) et Pierre Roux (1802-1874) connaît un grand succès lors de sa publication entre 1834 et 1838 et reste par la suite très utilisée (Duroselle, 1966 : 92). L’Histoire des Girondins d’Alphonse de Lamartine (1790-1869), histoire de la Révolution française la plus populaire et la plus lue autour de 1848 (Ducange, 2014), véhicule aussi une image positive de Robespierre (même si son titre laisse penser que l’auteur préfère les Girondins). Ces ouvrages fondent une historiographie robespierriste de la Révolution française. Loin de disparaître avec la révolution de 1848, elle donne naissance, avec l’interprétation marxiste développée au début du XXe siècle par Jean Jaurès (1859-1914) dans son Histoire socialiste de la Révolution française, à ce qu’Albert Soboul (1914-1982) a appelé l’« historiographie classique de la Révolution française » (Mazauric, 2009 : 431). L’historiographie robespierriste entre en résonance avec l’attachement d’une partie de la gauche française à un héritage révolutionnaire conçu comme un « bloc », pour reprendre la formule prononcée par Georges Clemenceau (1841-1929) en 1891 lors du débat qui a lieu à la Chambre des députés sur la suspension du Thermidor de Victorien Sardou (1831-1908), une pièce anti-robespierriste dont le gouvernement craint qu’elle ne suscite des troubles à l’ordre public. L’attachement à une mémoire de la Révolution française, qui inclut 1789 comme 1793, se retrouve chez des radicaux de la Troisième République au Centre d’études, de recherches et d’éducation socialiste (Cérés) de Jean-Pierre Chevènement, en passant par le Parti socialiste et le Parti communiste (Vovelle, 1999 : 120-149). Cet attachement peut se mesurer à l’occasion des commémorations de la Révolution française. Alors que les pouvoirs publics s’investissent peu dans le cent-cinquantenaire (qui a lieu en 1939) et qu’ils concentrent l’effort commémoratif sur 1789 lors du bicentenaire, le Parti communiste s’investit fortement pour commémorer la mémoire de Robespierre et insiste sur ses combats en faveur du peuple (Belissa, Bosc, 2013 : 221, 241-246).
Une maîtrise de la rhétorique qui renforce l’efficacité du message sur le public
La Révolution est une période de renaissance de l’éloquence délibérative, apparue dans l’Antiquité, où les règles de la rhétorique ont été élaborées. Robespierre, comme la plupart des orateurs révolutionnaires issus de la bourgeoisie, a retenu les leçons des auteurs latins relayées par l’enseignement des collèges, et plus particulièrement celles de Cicéron (106-43 av. J.-C. ; Parent, 2022 : 47-64, 83-91, 160). Celui-ci a contribué de manière décisive à diffuser – en les faisant évoluer – les conceptions d’Aristote (384-322 av. J.-C.), telles qu’il les a théorisées dans la Rhétorique. Robespierre a compris que la force d’un discours repose notamment sur l’image vertueuse que l’orateur donne de lui-même et sur l’expression des émotions (Leuwers, 2014 : 27). Si l’on peut voir dans ces deux éléments un écho de la définition des preuves rhétoriques d’Aristote que sont l’ethos et le pathos, ceux-ci font surtout écho au docere et au movere, devoirs de l’orateur définis par Cicéron, qui a fortement influencé les orateurs révolutionnaires (Parent, 2022 : 257-269, 309-312). La légende noire présente Robespierre comme un orateur médiocre. Pourtant, dès la Constituante, son éloquence est relevée par certains journaux et certains de ses discours sont applaudis par l’assemblée (Mathiez, 1927 : 307, 309-311). La maîtrise oratoire de Robespierre favorise la création d’une légende dorée qui en fait un saint laïque, martyr de la Révolution, à l’époque romantique. Cette période voit une renaissance du genre littéraire de la légende, qui confère à l’histoire une dimension sacrée et politique, vise à constituer le peuple en communauté en lui racontant son histoire et fait du progrès l’objet d’une foi (Millet, 1997 : 9, 136). Le romantisme social réemploie des éléments de la poétique hagiographique comme le récit de martyre tout en procédant à une laïcisation de la notion de sainteté. Celle-ci lui permet de diffuser des discours républicains égalitaristes et progressistes auprès du peuple, en s’appuyant sur des références culturelles qui lui sont familières, dans un contexte marqué par une réémergence de l’hagiographie catholique (Myoupo, 2023 : 7-110).
L’ethos correspond à l’image que l’orateur construit de lui-même dans – et par – son discours. Cette image lui permet d’établir sa crédibilité et sa légitimité et de capter l’intérêt de son auditoire (Seoane, 2015). Au XVIIIe siècle, les collèges transmettent des techniques rhétoriques et une définition de l’orateur comme vir bonus dicendi peritus (« l’homme de bien, habile à parler » ; Parent, 2022 : 55). Dans le sillage de la tradition cicéronienne, Robespierre pense que l’ethos ne s’impose pas qu’au seul moment du discours et que la personnalité de l’orateur, son parcours, son caractère y participent (Leuwers, 2015). En janvier 1793, il écrit : « L’éloquence suppose de l’âme. Je me souviens encore de la définition que Cicéron donne de l’orateur : vir probus, dicendi peritus » (« l’homme honnête, habile à parler » ; Robespierre, 1910-1967, t. 5 : 191). Cette conception, déjà présente chez l’avocat arrageois qui se construit une image de « défenseur des malheureux », se retrouve chez le député. Elle lui permet de convaincre son auditoire révolutionnaire de l’authenticité de son engagement et de ses convictions politiques, ce qui est d’autant plus nécessaire qu’à partir de la Révolution, les hommes politiques ont des comptes à rendre à la population et que leurs discours et actions sont attentivement scrutés par la presse révolutionnaire (Linton, 2013 : 156-157). Robespierre écrit d’ailleurs en décembre 1792 : « Si vous voulez être heureux et libres, il faut que le peuple […] dise : “Mes représentans sont justes et intègres” » (Robespierre, 1910-1967, t. 5 : 118). Argumentation juridique et posture morale se mêlent chez lui, comme l’illustre l’exclamation qui débute la rigoureuse démonstration juridique de son discours du 9 mai 1791 sur le droit de pétition : « Si quelqu’un voulait m’accuser, je consentirais volontiers à mettre mes principes et ma conduite en parallèle avec les siens, et peut-être ne craindrais-je point ce parallèle. […] Je tiens encore à ces principes que j’ai soutenus sans cesse dans cette tribune ; j’y tiens jusqu’à la mort » (Robespierre, 1910-1967, t. 7 : 312-313). Dès le début de sa carrière politique, Robespierre est perçu comme un individu dont la constance des prises de position et l’honnêteté constituent la marque d’une authenticité qui lui confère un crédit moral supérieur à bon nombre de ses collègues. Si le constituant Edmond-Louis-Alexis Dubois-Crancé (1747-1814) écrit en 1792 que « toujours ferme dans les principes les plus austères, jamais il n’a dévié », ce jugement est également partagé par un plus large public. C’est ce qu’illustre le qualificatif d’« Incorruptible » qui lui est attribué par certains journaux à partir de 1790 ou l’ovation populaire qui lui est réservée – ainsi qu’à Jérôme Pétion (1756-1794) – à la clôture de la Constituante : « vivent Pétion et Robespierre ! Vivent les députés sans tache ! » (Leuwers, 2014 : 171, 191). Ces discours ne sont pas uniquement la traduction d’une « stratégie de communication » efficace, mais aussi de traits de caractère propres à Robespierre, que la possession d’une grande fortune ne semble jamais avoir intéressé (Linton, 2013 : 158). L’ethos de Robespierre explique pourquoi il est qualifié d’« homme-principe » par son premier biographe, Albert Laponneraye (1808-1849), qui le présente comme un homme « imperturbable dans ses sentimens et dans ses idées » (Laponneraye, 1840 : 13), qui a « sem[é] avec profusion des principes d’ordre, de morale et de haute politique sociale » (Laponneraye, 1835 : 8). La crédibilité que Robespierre a acquise comme homme politique sous la Révolution sert de support aux principes défendus par les républicains radicaux qui en font leur figure tutélaire. Son image, qui se diffuse dans le grand public grâce à leurs écrits biographiques, s’articule autour d’une série de thématiques telles que la sincérité, la constance, la persévérance, l’honnêteté, l’austérité et la défense des principes démocratiques et se retrouve dans les passages qui lui sont consacrés dans des histoires de la Révolution qui ont davantage d’audience, comme celle de Lamartine (Pouffary, 2023 : 114-120).
Robespierre a aussi fréquemment recours au pathos, qu’Aristote définit comme ce qui permet de persuader le public en mobilisant des passions ou des émotions qui le rendent favorable à la thèse exposée par l’orateur. Cette conception se retrouve chez Cicéron, qui insiste en outre sur l’idée que l’orateur doit lui-même être ému par les passions qu’il veut insuffler au public (Bonhomme, 2015). Ce recours au pathos se retrouve tant dans les mémoires que l’avocat publie sur les causes qu’il plaide (Leuwers, 2014 : 64) que dans les discours du député qui parvient notamment à susciter l’enthousiasme de l’auditoire, comme l’illustrent les réactions à son discours du 21 juin 1791 (Andress, 2015). Au club des Jacobins, il dénonce la duplicité de ses collègues constituants qui refusent de prendre des mesures après la fuite du roi à Varennes et s’écrie : « Peut-être en vous parlant avec cette franchise, vais-je attirer sur moi les haines de tous les partis. Ils sentiront bien que jamais ils ne viendront à bout de leurs desseins tant qu’il restera parmi eux un seul homme juste et courageux, qui […] ne redoute ni le fer ni le poison, et serait trop heureux si sa mort pouvait être utile à la liberté de la patrie » (Robespierre, 1910-1967, t. 7 : 527). La rhétorique sacrificielle de ce discours émeut l’auditoire au point qu’il fait le serment de défendre Robespierre « au péril même de sa vie » selon le procès-verbal de la séance (Robespierre, 1910-1967, t. 7 : 523-527). Les émotions exprimées par Robespierre et la manière dont il les exprime contribuent à susciter l’intérêt des romantiques à partir de la monarchie de Juillet. Certains écrivains romantiques jugent qu’une nouvelle rhétorique, qui rompt avec la rhétorique classique, apparait sous la Convention. C’est le cas de Charles Nodier (1780-1844), qui publie en 1831 l’article « Convention nationale – éloquence de la tribune » (Principato, 1999 : 1029). Il définit l’éloquence révolutionnaire comme une éloquence libérée des carcans académiques, capable de saisir l’esprit du temps et considère Robespierre comme l’orateur qui a su le mieux retranscrire les sentiments des hommes de l’époque. Il affirme qu’il a laissé « les pages les plus empreintes de spiritualisme et de sensibilité qui soient sorties des presses de la Convention » et accorde une attention particulière aux « beautés de style » et aux « beautés de sentiment » du discours du 8 thermidor an II (Nodier, 1831 : 158, 186). Cet éloge est dû au fait que le style de Robespierre, influencé par celui de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), présente certaines caractéristiques dans lesquelles se reconnaissent les romantiques, notamment en ce qui concerne l’expression du moi et de la sensibilité (Pouffary, 2023 : 91-110).
Une utilisation habile des médias imprimés qui favorise la diffusion du message
Si la Révolution française est une période de renaissance de la communication politique qui a vu le jour dans les cités grecques antiques, la situation est bien différente de l’Antiquité, où les relations entre mandataires et mandants étaient marquées par un face-à-face imposant au titulaire du pouvoir de faire usage de ses talents oratoires pour convaincre son auditoire (Riutort, 2007 : 15-16). Désormais, l’homme politique s’adresse à une opinion publique plus large. La France du XVIIIe siècle a été marquée par la structuration d’un espace public et la prise de conscience de l’importance de l’opinion publique (Aldrin, Hubé, 2017). Celle-ci ne se résume pas à l’expression des élites lettrées dans des lieux de sociabilité tels que les salons (dont l’étude a constitué le fondement des théories habermassiennes de l’espace public) et inclut les catégories populaires (Ballarini, 2015). Robespierre a conscience que l’orateur parlementaire ne s’adresse pas qu’à ses collègues et aux tribunes. Il mobilise trois des quatre grands moyens de communication existants (Breton, Proulx, 1989 : 19-24). Orateur parlementaire, son expression passe dans un premier temps par l’oral, appuyé sur le geste. Puis elle est relayée par l’écrit, et en particulier par l’imprimé. Par contre, il n’a pas recours à l’image, à la différence d’un dirigeant comme Napoléon Bonaparte (1769-1821). Son image est peu présente dans l’espace public, car il n’a que rarement accepté de poser pour des peintres (Belissa, Bosc, 2013 : 93). En revanche, sa réhabilitation dans les années 1830 s’accompagne de la diffusion de portraits, notamment de gravures.
Lesueur, Robespierre plaidant à la tribune. Source : Paris Musées/Musée Carnavalet – Histoire de Paris (CC0 1.0).
En ce qui concerne les talents d’orateur de Robespierre, les avis divergent et certains témoignages de contemporains sont aussi des véhicules de la légende noire (Belissa, Bosc, 2013 : 103, 107, 329-330), ce qui rend difficile leur interprétation. Le journaliste Jean Joseph Dussault (1769-1824) écrit ainsi après Thermidor : « Il savait adoucir avec art sa voix naturellement aigre et criarde, et donner de la grâce à son accent artésien. Il avait calculé le prestige de sa déclamation et, jusqu’à un certain point, il en possédait le talent ; il se dessinait assez bien à la tribune » (Dussault, s. d. : 3). Nous sommes davantage renseignés sur l’utilisation de l’imprimé par Robespierre, qui a conscience du rôle qu’il joue pour influencer l’opinion publique, dont il comprend l’importance. Dès les années 1780, l’avocat publie certains mémoires judiciaires et les envoie à des confrères ou à des amis. En 1789 et 1790, le député compte sur la presse et entretient des relations étroites avec des journalistes comme C. Desmoulins, à qui il transmet pour publication ses brouillons de discours. Si la Constituante vote l’impression de certains discours qui ont été particulièrement salués, Robespierre publie également lui-même des discours en brochures, notamment en 1791. Il les envoie à la presse et à des clubs (Leuwers, 2014 : 155-160). Le réseau des clubs se montre très efficace pour faire connaître son discours sur le marc d’argent d’avril 1791, dans lequel il s’oppose au suffrage censitaire. Ce discours est une des pièces maîtresses de sa campagne contre la distinction entre citoyens actifs et citoyens passifs, qui contribue à sa notoriété (Belissa, Bosc, 2013 : 99). À partir de 1792, il publie son propre journal intitulé Le Défenseur de la Constitution, puis Lettres de Maximilien Robespierre, membre de la Convention nationale, à ses commettans. Si, destinés à un public averti, ces journaux n’ont, sur le moment, qu’une diffusion modeste, ils permettent aux discours de Robespierre de passer à la postérité, comme en témoigne leur reproduction dans la première anthologie de Robespierre publiée par A. Laponneraye entre 1832 et 1834. Enfin, l’entrée de Robespierre au Comité de salut public en juillet 1793 lui fournit le moyen d’assurer une large diffusion de ses rapports, comme l’illustre son arrêté du 19 floréal an II (8 mai 1794) qui charge la Commission de l’Instruction publique d’assurer la publicité du discours du 18 floréal (Walter, 1936 : 579), un des discours les plus connus et appréciés à l’époque romantique.
L’accessibilité des discours de Robespierre est aussi due au fait que Le Moniteur universel en reproduit une partie. Elle favorise leur redécouverte et leur diffusion dans le public à partir de la monarchie de Juillet et explique pourquoi Robespierre dispose, dès cette période, d’une anthologie, alors que le catalogue de la Bibliothèque nationale de France ne recense aucune anthologie de Marat ou de Saint-Just, autres figures de référence des républicains radicaux. La réédition de 1840 de l’anthologie de A. Laponneraye fait environ 1 200 pages et reproduit de nombreux discours faits dans les assemblées et au club des Jacobins ainsi que des articles publiés par Robespierre dans ses journaux. A. Laponneraye publie aussi les Mémoires de la sœur de Robespierre, Charlotte (1760-1834), dont il a fait la connaissance. Ces ouvrages contribuent à attirer l’attention du grand public sur Robespierre qui peut désormais être jugé d’après ses propres écrits et non plus d’après des ouvrages relayant la légende noire (Walter, 1936 : 650). Les républicains radicaux mettent en place une stratégie efficace pour faire connaître les écrits de Robespierre et toucher un public populaire. A. Laponneraye publie son anthologie en brochures, ce qui réduit le prix d’achat. Des discours emblématiques sont aussi réédités en brochures qui font l’objet de publicités dans des écrits de propagande. Enfin, la Société des droits de l’homme diffuse la déclaration des droits de l’homme de Robespierre de 1793, accompagnée de commentaires de Laponneraye. Cette déclaration est un véritable succès car elle est tirée au moins à 21 000 exemplaires, alors que les brochures de la Société, imprimées chez Louis-Étienne Herhan (1768-1854), sont habituellement tirées à 4 000 exemplaires (Darriulat, 2019 : 168). La diffusion des idées qu’elle contient est favorisée par leur réemploi dans des catéchismes républicains comme Le Catéchisme des droits de l’homme et du citoyen publié par l’imprimeur Ernest Richard. La Société des droits de l’homme l’inclut dans le manifeste qu’elle publie dans La Tribune des Départements en 1833 et ses membres en font l’éloge lors de procès qui leur sont intentés. En 1833, Maître Jacques-François Dupont de Bussac (1803-1873), un avocat républicain et socialiste, la commente en détail dans sa plaidoirie en faveur de l’accusé Joachim-René-Théophile Guillard de Kersausie (1795-1874), qui est imprimée (Pouffary, 2023 : 39-41, 78-81).
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, présentée à la convention nationale en 1793 par Robespierre. Source : gallica.bnf.fr/BnF.
La réception du message par la postérité : efficacité et limites
L’étude de la réception montre que la mise en scène de son ethos par Robespierre est à l’origine de la figure de l’homme-principe, qui nourrit une croyance dans la transparence de sa pensée et de ses paroles et qui contribue à consolider la construction d’une figure de saint laïque. Ainsi, dans son ouvrage de 1834 sur les grandes figures de la Montagne, Barthélémy Hauréau (1812-1896), journaliste influencé par les idées saint-simoniennes, affirme que « la réponse de Robespierre […] suffirait » pour réfuter l’accusation de Jean-Baptiste Louvet (1760-1797) selon laquelle Robespierre s’est montré lâche au 10 août (Hauréau, 1834 : 238). Dans ces conditions, Robespierre peut être son propre biographe, ce qui explique la grande place que ses discours tiennent dans les notices biographiques des années 1830-1840, où le nombre de discours cités peut être impressionnant si on le rapporte à la longueur des documents (vingt à trente pages). Les ouvrages consacrés à l’histoire de la Révolution française comme l’Histoire des Montagnards d’Alphonse Esquiros (1812-1876) ou l’Histoire des Girondins de Lamartine, comprennent aussi de nombreuses citations. Certains auteurs vont jusqu’à paraphraser Robespierre (Pouffary, 2023 : 120-112, 320-321). C’est le cas d’A. Guillot en 1845, comme de Gérard Walter (1890-1974), plus de deux siècles plus tard. Sa biographie de 1961, longtemps ouvrage de référence, montre que G. Walter adhère à l’ethos renvoyé par les discours de Robespierre au point d’en faire une sorte de martyr républicain et d’accorder une confiance totale à ses propos. Dans les paragraphes qu’il consacre à sa personnalité, il écrit : « “Que suis-je ?” se demande avec amertume Robespierre le 8 thermidor. […] On essaiera, à l’aide de ses propres déclarations, de compléter cette image ». Puis il juxtapose sur plusieurs pages des éléments issus d’une série de discours de Robespierre pour former une description reprenant les différentes composantes de l’homme-principe forgées par la légende dorée : « Plus le zèle à soutenir la cause du peuple deviendra dangereux, plus il défendra les principes de la liberté, de l’égalité, de l’humanité. […] Sa conscience est l’inépuisable réservoir qui alimente les forces de sa volonté » (Walter, 1936 : 610-613). Cette image est tellement prégnante qu’elle a même influencé l’historiographie furetiste, qui, pourtant, véhicule de nombreux topoi de la légende noire. Par exemple, dans la notice sur Robespierre du Dictionnaire critique de la Révolution française publié en 1988, Patrice Gueniffey écrit que Robespierre est « ancré dans l’univers des principes » et que « la force de son discours tient à l’appui que lui apporte une expérience personnelle de la vertu » (Gueniffey, 1988 : 319-321).
Toutefois, l’étude de la réception des discours de Robespierre montre que sa « stratégie de communication » ne permet pas de garantir une transmission exacte de son message. Comme l’a montré Hans Robert Jauss (1921-1997), l’effet de l’œuvre et sa réception « s’articulent en un dialogue entre un sujet présent et un discours passé », ce qui suppose que « le sujet présent découvre la réponse implicite contenue dans le discours passé et la perçoit comme une réponse à une question, qu’il lui appartient, à lui, de poser maintenant » (Jauss, 1972 : 247). C’est le cas de l’article VI de la Déclaration des droits de l’homme de Robespierre, qui fait du droit de propriété un droit positif que la loi peut limiter. Son laconisme autorise ses commentateurs à en donner des interprétations bien éloignées de l’intention de Robespierre, qui a indiqué le 24 avril 1793 qu’il visait notamment le trafic d’esclaves et l’exploitation des paysans par les grands propriétaires fonciers (Robespierre, 1910-1967, t. 9 : 460). A. Laponneraye, lui, y voit un moyen de modifier le régime des hypothèques ou encore de faciliter l’expropriation des biens immeubles (Société des droits de l’homme et du citoyen, 1833 : 3). Son interprétation illustre le fait que les lecteurs « braconnent » et « invente[nt] dans les textes autre chose que ce qui était leur “intention” », pour reprendre les termes de Michel de Certeau (1925-1986 ; Certeau, 1990 : 245-251). Ces déformations s’expliquent par le fait que la légende dorée de Robespierre, construite pour répondre à un besoin politique à un moment donné de l’histoire, a particulièrement insisté sur la question de l’égalité politique et sociale. Si la question de l’égalité est importante dans la pensée de Robespierre, elle est pourtant loin d’épuiser tout le potentiel de celle-ci. La légende dorée a ainsi conduit l’historiographie robespierriste à laisser de côté de larges pans de sa pensée juridique, notamment en matière de procédure pénale – sujet auquel Robespierre a attaché une importante particulière tout au long de sa carrière politique et sur lequel il est intervenu à de très nombreuses reprises dès les débuts de la Constituante (Pouffary, 2023 : 266-278, 322).
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Pour conclure, il convient de souligner que l’apparition de nouveaux supports de communication au XXe siècle a diversifié les canaux de transmission de la légende dorée de Robespierre dans le public. C’est notamment le cas de la télévision, devenue un média de masse dans les années 1960. Dans le cadre de la série La Caméra explore le temps, elle diffuse en 1964, le téléfilm en deux épisodes La Terreur et la Vertu, qui constitue une réhabilitation de Robespierre (Crivello-Bocca, 1998 : 73). Le scénario a été corédigé par Alain Decaux (1925-2016) et le réalisateur de la série, Stellio Lorenzi (1921-1990), membre du Parti communiste français. Les scénaristes s’inscrivent dans la tradition de l’historiographie robespierriste et mettent en valeur l’ethos de Robespierre, présenté comme un homme politique intègre et convaincu qui se sacrifie pour la Révolution. Le succès du téléfilm est tel que le nombre de téléspectateurs s’accroît d’une semaine sur l’autre et qu’il reçoit le prix du public en 1965. Les sondages réalisés alors montrent que Jean Négroni (1920-2005), qui incarne le personnage de Robespierre, parvient à inspirer de la sympathie à 63 % des spectateurs (Crivello-Bocca, 1998 : 67, 79-86). Au XXIe siècle, plus de deux siècles après sa mort, bien qu’il serve souvent à des comparaisons visant à disqualifier l’adversaire, Robespierre est aussi convoqué comme une figure d’autorité dans les débats politiques, preuve qu’il reste une référence incontournable pour penser les problèmes politiques d’un système fondé sur l’héritage révolutionnaire, qui perdurera tant que la Révolution aura besoin de héros, tant que la République réclamera des pères fondateurs et tant qu’on voudra que des hommes incarnent des « principes » pour pouvoir y croire.
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