Sport et spiritualité


 

Dans un article paru en 2013 (Araki et al., 2013 : 44‑47), quatre chercheuses présentent les perceptions du sport chez des adolescentes japonaises et singapouriennes en soulignant l’impact de leurs « croyances religieuses/culturelles » : les « bouddhistes japonaises » rejettent les sports où le jeu est « agressif ». Les Singapouriennes « hindoues et indiennes » savent que « l’hindouisme reste conservateur à propos des filles physiquement actives » et que leurs familles les encouragent à passer plus de temps à étudier qu’à faire du sport ; elles déplorent que lors d’activités de plein air, on leur serve une nourriture végétarienne « dégoûtante » et contraire à leurs principes : « On ne nous a servi que des choses aux fruits de mer ; je voyais la créature devant moi et mes larmes coulaient ». Appartenant à la culture dominante, les Singapouriennes « chrétiennes et chinoises » « n’identifient pas d’expériences particulières quant à leur religion ou leur race/ethnicité », mais l’une d’entre elles relève les règles vestimentaires qu’impose sa propre religion : « Je viens d’une école chrétienne, et la longueur de nos shorts pour l’éducation physique… Entre nous, nous ne les appelons pas “shorts”. Nous les nommons “longs” ».

Pratique du Tai Chi Chuan au Temple du Parc du Paradis à Beijing en 2007. Source : © BrokenSphere, Wikimedia (CC BY-SA 3.0).

 

Ces entretiens montrent des religions ou des spiritualités qui favorisent, limitent ou empêchent la pratique du sport et, en miroir, un sport qui tient peu compte des religions, voire pas du tout ; ils indiquent aussi cette évidence qu’il n’est pas simple d’identifier ce qui est religieux ou spirituel et ce qui est culturel. On va développer cette réflexion en recensant les influences de la religion et des religions, de la spiritualité et des spiritualités sur les publics engagés dans le sport ou l’exercice physique. Pour ce faire, on devrait commencer par définir des concepts équivoques, ceux de « sport » et de « religion », mais on se contente de postuler deux continuums, l’un entre spiritualité – plutôt immanente – et religion – plutôt transcendante –, l’autre entre exercice physique – plutôt hygiénique – et sport – plutôt compétitif. On indique encore que les publics du sport et de la religion/spiritualité partagent des traits communs : ils se répartissent en « consommateurs », « pratiquants » et « militants » (Hervieu-Léger, 2001 : 154‑170) et le public consommateur de sport/exercice ou de religion/spiritualité peut le faire comme « simple spectateur, supporter, ultra, hooligan » (Bonnet, 2023).

Deux lieux rendent manifestes les relations entre sport/exercice et religion/spiritualité : les médias sportifs qui affectionnent les références religieuses – les rencontres déséquilibrées sont « des combats David contre Goliath », les athlètes deviennent des « idoles », Montréal représente « la Mecque du hockey » – et les manifestations publiques de la foi des athlètes – un signe de croix ou un genou à terre en christianisme, le sujud en islam, le Hebrew Hammer en judaïsme, un index pointé vers le ciel dans diverses spiritualités. Mais les liens sont plus étroits et plus profonds.

 

Encourager le sport/exercice

De manière générale, les spiritualités asiatiques font une large place au corps ; la vertu est matière de ti, c’est-à-dire « incorporation dans la vie et la pratique » pour former « la personnalité et l’esprit » et « la connaissance ne peut être authentique qu’en termes de pratiques corporelles réelles » (Chung-ying, 2003 : 717). Cela explique que bouddhisme, taoïsme et confucianisme intègrent des arts martiaux ou le yoga dans leurs pratiques spirituelles. Dès le VIIe siècle, le monastère chinois de Shaolin développe le combat avec un bâton et le temple du Mont Hiei au Japon organise des « milices monastiques » pour « défendre son domaine et attaquer ses voisins », mais les arts martiaux appartiennent aux « expédients jugés nécessaires étant donné les circonstances » plutôt qu’aux « pratiques menant à l’éveil ou à la libération » (Powell, 2003 : 514‑516).

« Les exercices quotidiens des moines du temple Shaolin ». Source : CGTN Français sur YouTube.

 

L’islam veut des fidèles « forts plutôt que faibles » (Bencheikh, 2024 : 113). Un verset du Coran (VIIe siècle) encourage l’exercice physique (riyādah) : « Préparez, pour lutter contre eux, tout ce que vous trouverez, de force et de cavaleries, afin d’effrayer l’ennemi de Dieu et le vôtre » (sourate Le Butin, 8,60, traduction de Denise Masson – 1901-1994). Les hadîths relatent que le prophète Muḥammad (vers 570-632) a « fait la course avec sa femme “A’ishah », qu’il montait à cheval, qu’il assistait à des combats de lance, qu’il a « gagné la lutte contre un infidèle » (Aldeeb Abu-Sahlieh, 2004 : 95) et qu’il a ordonné : « Apprenez à vos enfants, garçons et filles, ces trois disciplines : la natation, l’équitation et le tir à l’arc » (Bencheikh, 2024 : 110).

Dans la culture hindoue, on pratique de longue date des sports/exercices devenus « traditionnels », en premier lieu, le yoga évidemment, mais aussi la lutte (pahalvānī, mallayuddha), deux pratiques « où le corps est manipulé en relation avec une symbolique cosmologique », pour produire « une transformation métaphysique » (Alter, 2012 : 23).

Rati, épouse de Kama. Son « véhicule » est un oiseau formé de cinq figures féminines entrelacées. Rati se tient prête à tirer des flèches de feu (pañcaśara) depuis un arc en canne à sucre (ikṣukodaṇḍa) dont la corde est faite d’abeilles (madhukara). Attachées à son côté, khaḍga et kheṭaka sont représentées. Source : © The Trustees of the British Museum (CC BY-NC-SA 4.0).

 

Dans la Bible juive, le livre de la Genèse (dès le VIIIe siècle avant l’ère commune [AEC]) évoque la lutte entre Jacob et « un homme » qui pourrait être un ange ou même Dieu et qui lui dit après l’avoir vaincu : « Tu as jouté contre des puissances célestes et humaines et tu es resté fort » (Genèse 32,29, traduction du Rabbinat français sous la direction de Zadoc Kahn [1839-1905]) ; ce qui n’empêche pas le judaïsme de se montrer peu favorable à la pratique athlétique, longtemps associée aux coutumes grecques jugées idolâtres. Si les livres des Maccabées (IIe siècle AEC) mentionnent la construction d’un gymnase à Jérusalem (1 Maccabées 1,14) et des prêtres qui « se [hâtent] de participer dans la palestre aux distributions d’huile, prohibées par la Loi, dès que l’appel du gong [a] sonné » (2 Maccabées 4,14), c’est pour les condamner. Mais la pensée juive évolue. Au Moyen Âge, le médecin Moshe ben Maïmon (Maïmonide, 1138-1204) recommande l’exercice physique, car, l’âme peut être « réjouie et charmée » par la chasse ou le jeu de ballon (Maimonides, 2015 : 39‑41).

Même si l’apôtre Paul (vers 5/10 – vers 64/68) utilise plusieurs fois le sport comme métaphore de la foi chrétienne (vers 55), il écrit qu’il court sans aller à l’aveuglette, qu’il boxe sans frapper dans le vide, qu’il « traite durement [s]on corps et le tien[t] assujetti, de peur d’être éliminé » (1 Corinthiens 9, 24-27, Traduction œcuménique de la Bible), le christianisme se méfie du sport. Au début du IIIe siècle, Tertullien (vers 150/160- 220) juge « les activités du stade » indignent de la vue : « coups de poing, coups de pied […] défigurent le visage de l’homme », courses, lancers et sauts sont vains, la force est employée « pour le mal » et « le geste même du lutteur a le caractère du serpent » (Tertullien, 1986 : 249‑253). Et pourtant, christianisme et exercice physique pourraient être étroitement liés. Jean Scott Érigène (vers 800-vers 877) fait dériver le nom grec de Dieu, « theos », de deux verbes : theorô, « je vois », et theô, je cours. Dieu serait alors à la fois « celui qui voit » et « celui qui court », qui court « après moi », mais qui court « avec moi (dans un accompagnement où il ne me quitte jamais) » (Falque, 2024 : 75). Plus pratiquement, dans la France médiévale, les chanoines, « des évêques et même des archevêques » jouent « à la pelote » dans les cathédrales les jours de Noël et de Pâques, lançant une balle pour rappeler le geste de Dieu créant la terre (Knäble, 2014 : 74).

 

Encourager un sport/exercice ou une manière de jouer

Certaines spiritualités privilégient certains sports/exercices en les inscrivant dans leurs récits des origines. Jusqu’à la conquête espagnole, les Mayas jouaient au pok-a-tok, où les joueurs tentaient de faire passer « une balle de latex dure de 10 à 15 cm » dans deux « gros anneaux de pierre » en la frappant « avec les hanches, les épaules et les avant-bras » (DesRuisseaux, Amaya, trads, 2002 : 232). Le Popol Vuh, le récit maya de la création du monde (mis par écrit vers 1550), raconte l’origine divine du jeu, quand Hun Came (Une Mort) et Vucub Came (Sept Morts), les dieux de l’inframonde défient Xbalanke (Jaguar) au « jeu de balle ». Même si celui-ci est momentanément décapité et que sa tête sert un instant de ballon, il finit par remporter la victoire et tuer les dieux de l’inframonde (ibid. : 84‑123).

Joueurs de pok-a-tok. Dans l’ouvrage Trachtenbuch (Recueil de costumes) de Christoph Weiditz. Source : Germanisches nationalmuseum digital bibliothek (domaine public).

 

Les nations iroquoises pratiquent le lacrosse, un sport qu’elles affirment venu du Monde du Ciel où il est joué, « pour régler pacifiquement les conflits ». Elles y jouent sportivement, clan contre clan, mais aussi spirituellement pour le plaisir du Créateur que le jeu divertit (Downey, 2018 : 11‑21). Le Japon fait descendre le sumo d’un combat. Le Nihon shoki, chronique impériale du Japon (720), relate « un combat à mort entre deux hommes forts » : « chacun leva son pied et frappa l’autre ; d’un coup de pied, Nomi no Sukune brisa les côtes de Kehaya, ensuite, il frappa et cassa ses lombes, enfin, il le tua » (DeWitt, 2021 : 10‑11).

L’hindouisme aborde le sport/exercice dans le registre du jeu. Le Brahmasūtra (probablement entre 500 et 200 AEC) décrit l’activité créatrice de Brahma en ces termes : elle « est simple līlā, comme on le voit dans la vie ordinaire » (II,1,33). Le terme sanscrit « līlā » évoque un jeu ou un sport libre, spontané, facile, gratuit, réfléchi, responsable, participatif, sans aucun effort ni aucun but (Lipner, 2022 : 305‑308). La « nature innée » de la réalité ultime, de l’absolu ou de la divinité est donc de « jouer, d’aimer jouer et de pouvoir jouer » (ibid. : 300).

 

Adopter le sport moderne

Au XIXe siècle, l’émergence en Europe et en Amérique d’une conception moderne du sport affecte judaïsme et christianisme, les deux religions les moins enclines au sport. Elles reprennent le sport/exercice à leur compte, en développant une version « musclée » de leurs croyances. Traversant les religions, elle valorise la vigueur, la robustesse et la virilité ; elle fait du muscle le signe de la régénération, ce que Dieu veut que les hommes soient. De manière plus ou moins avouée, elle postule que la force physique, morale et spirituelle rend le croyant capable de défendre sa foi et de la propager. La religion musclée peut même muscler son ou ses dieux, à l’image des divinités musclées et vengeresses dans l’iconographie bouddhiste (DeWitt, 2021 : 12).

En 1801, Jean-Joseph Allemand (1772-1836), un prêtre de Marseille fonde L’Œuvre de la Jeunesse dont le programme est « on joue et on prie » (Cholvy, 1982 : 237). Sur ce modèle, l’Église catholique crée des patronages dans toute la France pour proposer « des loisirs “sains et honnêtes” associés à des exercices de piété » pour inciter « à la sobriété comme à la chasteté » (Tranvouez, 2006 : 172‑176). Avec un peu de retard, le protestantisme développe un christianisme « musclé » qui doit « dissiper l’image d’un Jésus faible et timide qui ne pourrait attirer que les femmes et les hommes efféminés » (Baker, 2007 : 46). La Young Men’s Christian Association est fondée à Londres en 1844 et 11 ans plus tard, la Young Women’s Christian Association qui, toutes deux, œuvrent pour le développement intellectuel, religieux, moral, mais aussi physique des jeunes gens qui viennent travailler dans les villes.

Parce que « les Juifs seraient des intellectuels […] insensibles à la religion du muscle qui émerge à la fin du XIXe siècle » (Pénard, 2020 : 65), Max Nordau (1849-1923) évoque lors du second Congrès sioniste tenu à Bâle en 1898 un « judaïsme du muscle » qui met l’accent « sur la régénérescence des Juifs par la pratique du sport et de la gymnastique » (Pénard, 2020 : 100). Il s’inscrit dans une dynamique qui voit par exemple la création d’une Jüdische Turnverein (Société israélite de gymnastique) à Strasbourg dans les années 1860, de la Young Men’s Hebrew Association à New York en 1874 – son but est « l’amélioration mentale, morale, sociale et physique » des jeunes Juifs (Jacobs, Menken, 1906 : 621) –, de la Young Women’s Hebrew Association en 1902, d’un premier club Maccabi à Tel-Aviv en 1912 (Hancock, 2018 : 170) et de l’organisation de Maccabiades, des rencontres sportives conçues sur le modèle des Jeux olympiques, dont la première édition a lieu en 1932 à Tel-Aviv.

Affiche du huitième rassemblement des clubs Maccabi à Tel Aviv en 1946. Source : Wikimedia (domaine public).

 

Hiérarchiser sport/exercice et religion/spiritualité

Mais les religions/spiritualités fixent certaines limites à la pratique du sport/exercice qui ne doit pas empêcher de respecter des principes qu’elles jugent fondamentaux.

Le judaïsme demande de respecter le Shabbat, ce qui ne laisse que cinq jours par semaine pour l’entraînement et la compétition, mais il peut exister des accommodements. Après concertation avec un rabbin, Aaron Liberman, un basketteur juif orthodoxe recruté en 2013 par la Northwestern University, estimait que « jouer au basket-ball ne contrevient à aucune des 39 lois du Shabbat » (Gurock, 2014 : 85). Il pouvait donc pratiquer son sport le vendredi soir et le samedi, à deux conditions : qu’il marche pour se rendre aux entraînements ou aux rencontres et qu’il se contente de « douches froides parce que l’on ne peut pas utiliser d’eau chaude » (Gurock, 2014 : 85‑86). Restrictions calendaires toujours, le protestantisme a longtemps consacré le dimanche exclusivement au culte. Conséquence directe, « en 1900, les athlètes américains qui participent aux Jeux olympiques de Paris refusent de prendre part à des compétitions » disputées ce jour-là (Guay, 1990 : 82) et en Angleterre, il faut attendre 1974 pour que le football professionnel se joue aussi le dimanche.

L’islam demande de se montrer pudique et d’éviter la promiscuité. Ainsi, même pour pratiquer l’exercice physique, il faut cacher ses awrah (parties honteuses ou défectueuses), ce qui peut impliquer pour les hommes de se vêtir du nombril au genou et pour les femmes de cacher tout leur corps (Aldeeb Abu-Sahlieh, 2004 : 96). L’islam peut aussi décourager le sport/exercice mixte, voire interdire aux femmes de regarder le sport/exercice masculin. Le jeûne du ramadan est difficile à concilier avec la pratique d’un sport de haut niveau. Beaucoup d’athlètes composent avec la faim, d’autres se voient accorder le droit de « ne pas jeûner le temps de la compétition, quitte à compenser cette dérogation par une aumône ou par un jeûne reporté » (Bencheikh, 2024 : 116).

L’hindouisme soumet le sport/exercice féminin à des règles de pudeur que des tenues trop moulantes ne permettent pas de respecter. Ainsi le port du ghoonghat, un foulard qui couvre la tête et voile parfois le visage, représente-t-il « une entrave à la pratique publique du sport » (Lobo, 2019 : 85). Le sport/exercice est aussi impacté par le système des castes. À Fidji, on « constate un partage ethnique singulier et très affirmé au niveau des pratiques sportives ». Contrairement à la population mélanésienne, la population indo-fidjienne ne joue pas au rugby, lui préférant le cricket, le hockey sur gazon ou le football. La pratique d’un sport qui implique « le contact étroit des corps » dans les mêlées, les touches ou les plaquages devient problématique dans une religion et des « attitudes culturelles profondément enracinées » qui interdisent « notamment le contact corporel […] entre membres de castes différentes » (Darbon, 2003 : 114).

 

Faire du sport/exercice pour s’intégrer

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le sport/exercice a permis aux familles juives de s’intégrer dans les sociétés européennes et nord-américaines. En France, dans les classes aisées, cela s’est fait par les « sports nobles » comme l’escrime, les sports hippiques, la course automobile et même l’aviation sportive (Pénard, 2020 : 130‑132) ; aux États-Unis, ce sont surtout le basket-ball – entre les deux guerres mondiales, il est considéré comme le « Jewish Game » (Sclar, 2014 : 95) – et la boxe qui ont permis au public juif d’« acquérir un statut social, [d’]obtenir des bourses d’études universitaires ou [d’]entrer dans le monde des affaires » (Eisen, 1999 : 235). Mais cette intégration est restée partielle comme en témoigne l’existence aux États-Unis des clubs de golf et des ligues de basket-ball « exclusivement juives » dès les années 1930 (ibid. : 236) ou le fait qu’en Inde, dans les années 1940, les basketteuses des équipes juives devaient se contenter de « compétitions internes aux clubs juifs, entre clubs juifs, écoles juives ou synagogues » (Bhattacharya, 2005 : 179).

Dans des cultures musulmanes qui dénigrent le sport/exercice féminin, l’injonction coranique d’être en bonne santé et de pratiquer l’exercice physique « fournit le cadre » pour que de jeunes musulmanes fassent du sport/exercice, mais elles doivent pouvoir le faire « en accord avec l’islam » (Walseth, 2006 : 90‑91), notamment en respectant les prescriptions vestimentaires et en évitant la mixité. À Sydney, de jeunes musulmanes jouent à l’Australian Rules Football. Adoptant une « attitude nonchalante quant à la combinaison de la religion et du sport », elles réduisent l’influence de la religion sur la pratique sportive à « l’habillement et au Ramadan », ce qui ne leur pose pas de problème particulier, le vêtement en raison d’un facteur externe – la Fédération leur permettant de porter des manches longues sous leurs maillots et un leggins ou un « cycliste » sous leur short ainsi qu’un « hijab ajusté » – et le ramadan pour des raisons personnelles – les joueuses « payant le prix de participer au ramadan et de jouer au football en même temps » (Cheng, 2019 : 64‑66).

Rencontre de volleyball entre l’Afghanistan et l’Azerbaijan au 5e Jeux de la solidarité islamique à Konya (Turquie) en 2021. Source : Astro medya Org. Ltd. ŞTİ, Wikimedia (CC BY 2.0).

 

Promouvoir le sport/exercice ou la religion/spiritualité

Le sport/exercice permet de promouvoir la religion/spiritualité. On connaît l’engouement occidental pour le yoga, les arts martiaux, le taiji quan ou le Qigong. Même si ces disciplines ont des effets physiques, elles ont aussi des effets spirituels dans la mesure où on les perçoit parfois « comme des outils de transformation et d’accession à une transcendance corporelle individualiste » (Arivaux, 2023 : 390‑391).

Le christianisme utilise le sport/exercice dans ses démarches d’évangélisation. En 1932, l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers fonde au Cap une équipe de base-ball pour « créer une image positive et se faire des amis » (Alston, 2014 : 98). Après la Seconde Guerre mondiale, « les “pêcheurs d’hommes” évangéliques appâtent leur hameçon avec des stars du sport » (Baker, 2007 : 194). Depuis les années 1970, les Églises catholiques et protestantes allemandes proposent des Sportexerzitien, des retraites « bénéfiques pour le corps, l’esprit et l’âme » qui alternent « prière et méditation » et « sports récréatifs » sans le stress de la compétition et « sans glorification indue du corps jeune et en forme » (Radermacher, 2018 : 7‑8). Au Brésil, l’association entre football et pentecôtisme se révèle bénéfique pour les deux parties, car les équipes de football enrôlent des joueurs dont la vie est mise en ordre par une foi qui leur « prescrit ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire », « qui les tient à l’écart des tentations d’un style de vie perçu comme risqué pour leur carrière professionnelle » et qui « les aide à rester serein dans un lieu de grande tension et de compétition » (Real, 2012 : 153). Quant aux Églises, le football leur « offre rien de moins que la plus grande et la plus importante scène pour leur prédication, la rendant capable d’atteindre en même temps des milliards de foyers partout sur la planète » (ibid. : 155). L’orthodoxie russe a mis en place un « double mouvement de sportivisation de la religion et de théocratisation du sport ». Le 6 juin 2018, le patriarche orthodoxe Kirill de Moscou a proclamé « sa volonté d’évangéliser le sport russe, dont il fait un élément du prêche orthodoxe ». S’il s’agit d’offrir un « service missionnaire » et une « éducation spirituelle et patriotique », il en va aussi « de lutter contre le paganisme chez les athlètes de haut niveau afin d’éviter qu’ils ne se “transforment en bête” » (Aubin, 2021 : 42). Cette déclaration s’accompagne de gestes concrets dont la mise en chantier en 2020 de l’église de la Victoire, « dédiée à l’équipe nationale olympique russe ». Il s’agit d’un complexe religieux et sportif qui « comprendra une piscine, un centre de pèlerinage, un dispensaire médical ou encore une école de ballet » (ibid. : 42‑50).

De manière moins attendue, la religion/spiritualité peut permettre de promouvoir le sport/exercice. Le gouvernement du Myanmar a choisi d’exprimer le rôle de ses athlètes d’élite dans les « cadres du bouddhisme ». Il en a fait des « bodhisattvsa modernes » (LoSavio, 2020 : 1102), c’est-à-dire des personnes qui possèdent « la connaissance pour mettre fin à [leur] samsara personnel (cycle de réincarnation) », mais qui ont choisi « de repousser cet événement avec l’intention de partager leur vidya (connaissance) avec le reste de l’humanité » (ibid. : 1112). Comme les bodhisattvas sont traditionnellement dotés d’un physique attractif, les athlètes deviennent les symboles de la « santé physique optimale » (LoSavio, 2020 : 1112‑1113).

 

Proposer ou imposer un sport/exercice laïque

Le sport/exercice peut être le lieu d’affrontement entre religion et laïcité. On en donne deux exemples.

Un exemple ancien d’abord, celui de la rivalité qui a opposé « sport/exercice catholique » et « sport/exercice laïque ». Quand, à la fin du XIXe siècle, la France rend l’enseignement primaire gratuit et obligatoire dans des écoles publiques et laïques, elle « stimule, a contrario, la création de multiples patronages par les catholiques, affligés par la perspective d’une école sans Dieu » (Dessertine, Maradan, 2002, § 1). L’entreprise est couronnée de succès : les patronages passent de 66 en 1886 à 5000 en 1913 ; ils comptent 350 000 membres en 1937 (Tranvouez, 2006 : 17). Pendant un temps, « les laïques rechignent à encourager le culte du muscle, qui ne peut se faire selon eux, qu’au détriment de celui de l’esprit » mais, dès la fin de la Première Guerre mondiale, « les dirigeants des patronages laïques prennent conscience de l’avance […] des œuvres catholiques » et « le sport devient une activité licite au sein des œuvres laïques » (Dessertine, Maradan, 2002 : § 13‑14). 1928 voit la création de l’Union française des œuvres laïques d’éducation physique. Deux enjeux suscitent et nourrissent la rivalité entre les sports/exercices catholique et laïque : il en va « d’apprendre aux enfants les codes de la bonne conduite en société » (ibid. : § 6), la « bonne conduite » étant régie d’un côté par des valeurs catholiques – dont « l’héroïsme militaire » – et républicaines de l’autre – dont un pacifisme « solidement ancré » (ibid. : § 21). Mais il en va aussi de montrer sa force ; ainsi, dans des défilés, des concours et des fêtes, les « deux groupes » mettent en scène « l’enfance et la jeunesse qu’ils promeuvent » pour « démontrer dans la rue – et pacifiquement – l’ampleur de leur succès » (ibid. : § 22).

Un exemple contemporain ensuite, celui du droit de pratiquer un sport/exercice tout en respectant les valeurs de sa religion/spiritualité. Dans un sport mondialisé, on peut formuler la question ainsi : comment un sport, surtout construit dans et par des sociétés occidentales et chrétiennes (et donc plutôt bien adapté aux valeurs de ces cultures et de cette religion), accueille-t-il l’émergence d’athlètes d’autres cultures et d’autres religions ? Le Comité International Olympique, dans les Principes fondamentaux de l’Olympisme, apporte une réponse nuancée ; certes, il protège les convictions religieuses des athlètes – la « religion » fait partie des discriminations qu’ils interdisent (Comité International Olympique, 2023 : 6) – mais, en même temps, il leur interdit de les manifester – « aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique » (Comité International Olympique, 2023, art. 50.2). Les réponses peuvent varier suivant les régions et suivant les sports. On a déjà écrit que les codes vestimentaires imposés aux athlètes cristallisent des tensions, principalement la possibilité pour les hommes juifs et sikhs et pour les femmes musulmanes de se couvrir la tête. Évidemment, les sports qui se pratiquent avec un casque, un masque, un bonnet, etc., ne posent guère de problème, mais dans les sports qui peuvent se pratiquer tête nue, il faut prendre position et des instances différentes peuvent faire des choix différents. Le football en offre un parfait exemple. Au niveau mondial, la Fédération International Football Association affirme dans les Lois du jeu que, « lorsqu’un couvre-chef est porté », il doit répondre à quelques critères : « être de couleur noire ou de la couleur dominante du maillot », avoir une « apparence professionnelle » et ne pas présenter de danger « ni pour le joueur qui le porte ni pour autrui » (The International Football Association Board, 2020, art. 4.4). Mais en Europe, le Règlement de l’UEFA concernant l’équipement bannit tout ce qui pourrait « transmettre [un] message politique, religieux ou racial » (Union Européenne de Football Associations, 2021, art. 5.1). En France, les Statuts de la Fédération française de football interdisent « tout discours ou affichage à caractère politique, idéologique, religieux ou syndical » et « tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale » (Fédération française de football, 2023, art. 1.1). Mais en Angleterre, en matière de couvre-chef, le Handbook de la Football Association renvoie simplement aux Lois du jeu. Il se montre respectueux des particularismes religieux, quand il stipule qu’« un participant ne peut pas être obligé de jouer au football dans des occasions légitimes où l’observance religieuse empêche une telle activité » (The Football Association, 2023, art. B29).

George Wilson, joueur des Buffalo Bills (NFL) prie avant d’affronter les New York Jets en 2009. Source : Wikimedia (CC BY-SA 2.0).

 

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La religion/spiritualité peut être incluse dans le sport/exercice par l’usage de métaphores religieuses ou par l’aumônerie dans les milieux sportifs. À l’inverse, le sport/exercice peut être inclus dans la religion/spiritualité parce qu’il est rassembleur, ou bien être utilisé comme moyen d’évangélisation. Les deux peuvent être strictement distingués puisqu’à certains moments, certaines religions/spiritualités ont méprisé la pratique sportive ou s’en sont méfiées. Le sport/exercice peut encore fonctionner comme une religion, quand il donne un sens à l’existence, ou procurer une expérience spirituelle quand il met l’individu face à lui-même, à ses propres forces et à ses propres faiblesses (Bauer, 2009 ; 2011 ; 2019). Sport/exercice et religion/spiritualité partagent des traits communs : la religion/spiritualité « puise dans des comportements et des valeurs propres à la nature humaine et qui s’expriment entre autres dans le sport » (Baril, 2012) et le sport/exercice dans des comportements et des valeurs qui s’expriment entre autres dans la religion/spiritualité.


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Auteur·e·s

Bauer Olivier

Institut lémanique de théologie pratique Université de Lausanne (Suisse)

Citer la notice

Bauer Olivier, « Sport et spiritualité » Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics. Mis en ligne le 11 juillet 2024. Dernière modification le 03 octobre 2024. Accès : https://publictionnaire.huma-num.fr/notice/sport-et-spiritualite.

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