Politisation


 

Il semble loin le temps où le politiste français Bernard Lacroix (1985 : 517) regrettait que « les études politiques françaises soient restées, pour l’essentiel, étonnamment silencieuses quant aux circonstances, aux conditions et aux mécanismes de la politisation ». Cependant, à mesure que les recherches sur la politisation se sont multipliées, les définitions du terme ont acquis une « forte élasticité » (Déloye, 1997) au point qu’il peut désormais apparaître comme un « concept-éponge » (Aït-Aoudia, Bennani-Chraïbi, Contamin, 2011). Pour simplifier, on peut distinguer deux grandes acceptions de la politisation selon qu’elle se rapporte à des phénomènes (ou à des problèmes), d’une part, ou bien à des publics (ou à des individus), d’autre part (Balzacq et al., 2014).

À un niveau plutôt macro, la politisation désigne d’abord le processus par lequel certains phénomènes sont dotés d’une signification politique et sont donc susceptibles d’être pris en charge par les acteurs politiques et/ou les pouvoirs publics. Si aucun fait n’est nécessairement politique en soi, tout peut le devenir, en étant « politisé » par le travail d’« entrepreneurs de morale » (Becker, 1963) ou en raison d’un contexte ou d’une crise spécifique. Par exemple, la question environnementale est devenue progressivement un enjeu politique depuis les années 1970 (en France, c’est en 1971 qu’est créé, pour la première fois, un ministère « chargé de la Protection de la nature et de l’Environnement »). De même, les violences, conjugales et sexuelles contre les femmes, comme les agressions sur mineurs, ont longtemps été ignorées, occultées car reléguées dans la sphère privée ou considérées comme de simples « faits divers ». Il a fallu un travail de publicisation et de politisation, à travers notamment les mouvements féministes (Boussaguet, 2009), pour que ces violences soient reconnues et sanctionnées par le droit. La politisation est donc relative ici aux « pratiques et aux croyances des acteurs qui, consciemment ou non, de bon ou de mauvais gré, épisodiquement ou de façon continue, contribuent à “produire de la politique” » (Lagroye, 2003 : 4). En ce sens, la politisation, entendue comme « la production sociale de la politique, de ses enjeux, de ses règles, de ses représentations » (ibid.), renvoie à la problématique du « repérage du politique » (Leca, 1973) et à celle de la construction des problèmes politiques et, partant, des politiques publiques (« policies »).

Dans une autre acceptation, celle à laquelle sera consacrée cette notice, le terme politisation désigne, à un niveau micro, le niveau d’intérêt politique des individus, ou de publics spécifiques, leur investissement dans des activités politiques (« politics »). Ainsi définie, la notion rejoint le thème de la socialisation et de la participation politiques des citoyens. Cette question de la politisation des individus ou des publics a été abordée par des études d’historiens ou de socio-historiens qui ont « donné naissance à l’usage scientifique du terme » (Aït-Aoudia, Bennani-Chraïbi, Contamin, 2010 : 210) en examinant, de manière diachronique, les processus par lesquels les citoyens – et les citoyennes (Della Sudda, 2013) – se sont progressivement intégré·e·s au jeu politique et acculturé·e·s à la chose publique (pour une synthèse : Déloye, 1997, chapitre 4). Mais elle a été aussi progressivement abordée de manière plus synchronique par des travaux de sociologie politique qui ont mis en évidence les fortes inégalités d’attention et de compétence politiques des citoyens (Gaxie, 1978). Si ces deux approches ont développé des champs de recherche largement autonomes l’un par rapport à l’autre, elles soulèvent toutefois des interrogations communes concernant les manières d’aborder la politisation, ses indicateurs, ses mécanismes, ses supports et vecteurs, ses chronologies et ses conditions.

 

Définir, mesurer, observer la politisation : une appréhension progressivement élargie

La notion de politisation suppose de savoir à partir de quels critères on peut considérer qu’un individu ou un public est « politisé » ; ce qui renvoie à la question plus générale de savoir ce qui est politique dans une société. Dans une optique minimaliste, on entendra par « politique » l’activité spécialisée liée à l’exercice du pouvoir politique et à la compétition en vue de conquérir ce pouvoir (en particulier l’élection). C’est ainsi que les historiens ont étudié la politisation comme « diffusion réussie des normes d’une citoyenneté républicaine nationale » (Offerlé, 2007b : 156) et se sont notamment intéressés à l’appropriation de l’acte électoral, de ses techniques et de sa discipline (Garrigou, 1992). L’intérêt d’une telle définition est de circonscrire avec une certaine précision le domaine politique et de permettre d’examiner les rapports que les individus entretiennent avec ce qui est jugé comme spécifiquement ou officiellement politique dans une société. À partir de cette conception (au fond assez légitimiste) de la politisation comme « attention accordée au fonctionnement du champ politique » (Gaxie, 1978 : 240), les sociologues ont pu montrer que cette politisation supposait un certain niveau de compétence politique et, plus encore, un sentiment de compétence politique, qui sont, de fait, très inégalement répartis dans la population. Les enquêtes ont ainsi révélé que la part des citoyens intéressés par la politique et ayant la capacité à se repérer dans le champ politique restait limitée et que la politisation de ces derniers dépendait étroitement, entre autres facteurs, de leur position sociale et de leur niveau d’instruction. Proche des analyses critiques de Pierre Bourdieu, Daniel Gaxie (1978) a parlé, en ce sens, d’un « cens caché » pour dénoncer cette exclusion politique de certains citoyens qui se manifeste notamment dans l’abstention des classes populaires. Cela bafouerait l’idéal démocratique car cette « ségrégation politique » aurait, selon lui, « des effets comparables à ceux des restrictions du droit de vote qui écartaient les femmes et les “classes dangereuses” (classes d’âge ou classes sociales) des consultations électorales. Les inégalités scolaires fonctionnent comme un cens électoral, comme un cens culturel, d’autant plus efficace qu’il est caché » (ibid. : 222).

Ces approches de la politisation restreinte aux « rapports des individus à la sphère institutionnelle ont cependant l’inconvénient de « diverger sur le “seuil” d’apprentissage des savoirs et savoir-faire politiques à partir duquel on peut parler de politisation » (Aït-Aoudia, Bennani-Chraïbi, Contamin, 2011 : 13). Ainsi n’est-il pas évident que le fait de voter soit en lui-même un indicateur de politisation alors qu’il peut ne correspondre, pour certains électeurs, qu’à une norme sociale, à un rituel peu ou pas investi politiquement (Bréchon, Cautrès, 1987 ; Gaxie, 1993 ; Duchesne, 1997). Inversement, il existe des formes d’abstentionnisme très politisées qui témoignent d’une politisation critique ou « négative » au sens où l’intérêt pour la politique s’accompagne d’une défiance à l’égard de la politique électorale et partisane (Missika, 1992). Certains comportements ou pratiques qui ne correspondent pas aux normes de la citoyenneté républicaine ou qui ne relèvent pas d’un intérêt pour l’univers de la politique professionnelle risquent alors de ne pas être appréhendés comme des signes de politisation. Enfin, selon les lieux et les contextes où on étudie les individus, le rapport de ceux-ci au politique peut considérablement varier. Nina Eliasoph (1998) a ainsi montré une « évaporation du politique » à mesure que l’arène devenait davantage publique. Paradoxalement, les citoyens peuvent se révéler plus politisés lorsqu’ils s’entretiennent en privé plus qu’en public.

Pour éviter les difficultés auxquelles se heurte une conception restrictive et objectiviste de la politisation, d’autres recherches proposent d’envisager la politisation « par-delà la sphère institutionnelle » (Aït-Aoudia, Bennani-Chraïbi, Contamin, 2011). Dans le sillage ouvert – notamment – par les travaux de Jean-François Bayart (Bayart, 1981 ; Bayart, Mbembe, Toulabor, 1992), qui ont montré, à propos de l’Afrique, des formes de politique « par le bas » (dérision, rumeurs, bouche à oreille), passant par des canaux très différents de ceux qui sont « officiels », de nombreuses études ont renouvelé, sur d’autres terrains, l’analyse des processus de politisation (et de dépolitisation) en interrogeant la construction sociale des frontières du politique (Arnaud, Guionnet, 2005), en explorant des manières de dire ou de faire de la politique autrement, de façon non conventionnelle voire déviante (Darras, 1998), ou de façon « informelle », c’est-à-dire sans bénéficier de reconnaissance et de la légitimité de la part des tenants de l’ordre politique (Le Gall, Offerlé, Ploux, 2012), ou encore en s’intéressant aux « rapports ordinaires à la politique » (Lefébure, 2009 ; Buton et al., 2016). De ce fait, le regard s’est déplacé à la périphérie du champ politique et dans « l’infra-politique » (Scott, 1990). S’affranchissant d’une définition jugée trop « légitimiste » de la politisation, certains chercheurs ont été amenés à faire reposer la politisation sur d’autres critères que la proximité à la politique officielle comme la mobilisation d’un sentiment d’injustice (Gamson, 1992 ; Eliasoph, 1998 ; Hamidi, 2006) ou bien le recours à une logique de conflictualisation (Mouffe, 1999 ; Duchesne, Haegel, 2004). Ces approches, qui reposent sur des méthodes généralement qualitatives (entretiens), voire ethnographiques, ont souvent conduit à nuancer le constat de la dépolitisation des citoyens, même lorsque la distance au champ politique est forte (Chevallier, 2018). Au-delà des dispositions et des déterminations individuelles, elles soulignent l’importance des interactions, des situations, des contextes dans les processus de politisation. Elles montrent qu’il n’est pas forcément nécessaire d’être compétent (au sens de P. Bourdieu ou de D. Gaxie) pour porter une parole politique et avoir accès à certains espaces publics, d’autant que l’on observe, avec l’essor de dispositifs de démocratie participative mais aussi avec le développement de l’internet et des réseaux numériques, la multiplication des forums où aucune compétence n’est demandée (Carrel, 2006 ; Badouard, Mabi, Monnoyer-Smith, 2016).

 

Les multiples « cheminements de la politique »

Les formes de politisation sont ainsi variées, comme l’ont montré, depuis les années 1960, les travaux des historiens (et socio-historiens). Les discussions autour du mouvement historique de politisation de la société et, en particulier, des campagnes françaises au XIXe siècle et des milieux populaires (pour un bilan, voir Pécout, 1994 ; Hincker, 1997 ; Le Gall, 2005 ; Vigreux, 2006) sont aussi emblématiques de cet élargissement des perspectives qui a progressivement permis de repenser les modalités, les canaux et les temporalités des « cheminements de la politique » (Vovelle, 1992). L’apprentissage de la politique a d’abord été surtout envisagé sur le modèle de la « descente politique vers les masses » développé par Maurice Agulhon dans La République au village (1979). Suivant ce modèle, la diffusion des idées politiques modernes (nationalisation des problèmes, clivage gauche-droite…) serait entrée dans les villages par l’introduction d’élections génératrices d’une compétition entre différentes tendances politiques (d’où l’importance de la révolution de 1848 et de l’affirmation du suffrage universel) et par le biais de quelques acteurs éclairés issus de la bourgeoisie, jouant le rôle de « classe-relai » entre les masses et les élites. La politisation des masses villageoises se serait ainsi réalisée « par imprégnation », sous l’influence et par imitation de tels « intermédiaires culturels ». Ce modèle, amendé par M. Agulhon lui-même (1996), a fait l’objet de nombreux débats et critiques (d’autant plus qu’il a souvent été caricaturé). On lui a notamment reproché de réduire la politisation à la républicanisation, de généraliser le cas varois qu’il étudie à l’échelle nationale, d’opposer trop schématiquement archaïsme rural et modernité urbaine et parisienne ou encore d’envisager la politisation (ainsi entendue comme modernisation politique) des terroirs comme un processus inéluctable (Corbin, 1975). Remettant en cause l’idée que le politique s’est implanté contre des communautés locales marquées par l’apolitisme, l’unanimisme et la soumission (Weber, 1976), l’historiographie plus récente (McPhee, 1992 ; Lehning, 1995 ; Guionnet, 1997 ; Le Gall, 2009 ; Offerlé, 2007 a et b) a contesté le modèle diffusionniste et montré que le fait communautaire avait pu être un facteur de politisation, le lieu d’une « politisation par le bas ». La politisation est alors davantage pensée en termes de « réciprocité des influences », et non comme « substitution d’un modèle à un autre ou éradication de pratiques archaïques » (Le Gall, 2005). Yves Déloye a proposé de synthétiser dans un tableau les principales lignes de clivage autour de cette question de la politisation démocratique des masses rurales.

 

Tableau 1. Le « miroir brisé » (Maurice Agulhon) de la politisation de la démocratie : le cas français (les dates des auteurs décédés ont été ajoutées). Source : Déloye, 2017.

 

Type de politisation Nature des processus/conception de l’espace politique Chronologie privilégiée Vecteurs et facteurs Traditions historiographiques (principaux auteurs)
Par implication Modernisation républicaine (nationalisation de la société)

Hétéronomie

Années 1880 et suivantes Interférences économiques, sociales et politiques ; domination du centre politique sur la périphérie ; prévalence de la ville sur la campagne Eugen Weber (1925-2007)

Theodore Zeldin

Suzanne Berger

Michel Offerlé

Par imprégnation Démocratisation

Autonomie

1848 (en germe dès la Révolution de 1830) Intermédiaires culturels (bourgeoisie rurale, clergé…) ; sociabilité ; éducation civique Maurice Agulhon (1926-2014)

Christine Guionnet

Pierre Goujon

Jean-Luc Mayaud

Peter McPhee

Par communication

Par conflictualisation (traumatisme mémoriel)

Modernisation révolutionnaire

Autonomie

1789 Moyens de communication (presse, rumeur…).

Conflits associés à la Révolution

Malcolm Crook

Melvin A. Edelstein

Michel Vovelle (1933-2018)

Charles Tilly (1929-2008)

Paul Bois (1906-1990)

Par hybridation Acculturation (contact culturel)

Hétéronomie

IIIe République Échanges culturels, rationalités locales, identités négociées James R. Lehning

Peter Sahlins

Caroline Ford

Christian Thibon

Jean-François Soulet

 

Le tableau distingue ainsi les différents schémas explicatifs du processus de politisation démocratique. Les uns insistent plutôt sur des logiques internes à la sphère politique liées à des mécanismes de communication politique nés au moment de la Révolution française (politisation par communication et conflictualisation) ou à des pratiques de sociabilité concomitantes de la mise en place du suffrage universel (politisation par imprégnation). Les autres mettent davantage l’accent sur des dynamiques externes, soit induits par le développement économique et une action publique volontariste de nationalisation de la société (politisation par implication), soit liées à des formes plus anciennes d’acculturation politique (politisation par hybridation). Comme le montre le tableau, la façon d’envisager le processus de politisation démocratique et la pluralité des rapports au politique alimente donc aussi de vives controverses sur les temporalités de ce processus, certains historiens le faisant même remonter au moment révolutionnaire. En définitive, comme on l’observe à l’occasion de débats portant sur les notions d’espace public ou d’opinion publique, il semble possible, selon la définition retenue du concept, d’envisager des formes de politisation à toutes les époques (Bourquin, Hamon, 2010). Si les discussions sur le degré d’autonomie et la chronologie du processus de politisation démocratique ne sont pas tranchées (Fureix, Jarrige, 2015 : chapitre 5), ces recherches ont permis de dépasser le débat archaïsme/modernité. Elles ont aussi mis en évidence la complexité des processus d’acculturation politique selon les moments, les lieux, les groupes sociaux. Elles ont enfin montré que « la politisation n’[était] pas réductible à la diffusion ou à l’ingestion de catégories universelles venues d’en haut, mais [devait] être référée à une série de malentendus par lesquels des individus dotés de représentations différentes et contradictoires s’approprient par des usages multiples (subversion, dérision, contournement, enrôlement) les cadres dans lesquels ils “doivent” opérer » (Offerlé, 2007b : 157).

Une telle appréhension des processus de politisation, pensés donc au pluriel, a conduit à réhabiliter le rôle d’autres intercesseurs que les seuls acteurs politiques consacrés (élus, partis politiques…) ou que les médiateurs républicains diffusant les normes d’une citoyenneté nationale. De nombreuses études ont ainsi montré ce que l’apprentissage du politique devait à des acteurs et à des vecteurs marginaux ou hétérodoxes (par rapport à la conception individualiste et républicaine de la citoyenneté devenue dominante) : sermons des prêtres (Déloye, 2006), discours des camelots (Mollier, 2004), rumeurs et fausses nouvelles (Ploux, 2003), pamphlets politiques (Passard, 2015), espaces de loisirs et de sociabilité (Cossart, Talpin, 2012), etc. Ces enquêtes soulignent souvent l’importance des « opérations de “traduction” qui permettent à un citoyen ne disposant pas des compétences nécessaires pour opiner “politiquement” de le faire quand même en mobilisant des analogies et des correspondances empruntées à d’autres matrices culturelles issues de sa socialisation ou fournies par tel ou tel intermédiaire culturel qui entend faciliter l’opération de “conversion” pour mieux souvent en contrôler le résultat » (Déloye, 2007 : 792). Ces perspectives historiques ou socio-historiques convergent ainsi avec les travaux sociologiques ou ethnologiques qui cherchent à analyser la « grammaire complexe des façons ordinaires de faire de la politique » :

« Si elle rend bien sûr moins probable la possibilité de mesurer simplement (notamment à partir d’une échelle ordinale) les écarts de compétence que l’on constate empiriquement aujourd’hui comme hier, elle contribue en échange à s’interroger de manière neuve sur les mécanismes concrets d’appropriation différenciée du “politique” et fait de cette hétérogénéité sociale mais aussi culturelle le point de départ d’un raisonnement sociologique compréhensif qui prend acte des limites d’une certaine définition béhavioriste de la compétence politique » (ibid. : 798).

En définitive, au lieu de présupposer l’existence d’une définition évidente de ce qui est politique ou non, ces multiples travaux sur la politisation révèlent que des individus, ou des publics, parlent (et font) de la politique sans forcément le savoir. Ils montrent, en outre, que la politique peut surgir là où on ne l’attend pas forcément (par exemple, sur Internet, les discussions politiques surviennent fréquemment sur des sites et des forums non politiques) et nuancent donc les constats de la dépolitisation des citoyens parfois hâtivement assimilée, dans le débat public et médiatique du moins, à un indicateur tel que le taux d’abstention, ou à la distance à la politique officielle, et en particulier la défiance par rapport aux élus et aux partis politiques. Ils invitent surtout à prendre acte de la diversité des rapports à la chose publique qui ne se sauraient se réduire à un schéma simple car la politisation n’est pas seulement un état mais doit être aussi comprise en termes de processus qui n’est pas irréversible : politisation(s) et dépolitisation(s) doivent être ainsi pensées de pair, comme des réalités parfois mêlées ou concomitantes, plutôt que comme des pôles complètement opposés.


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Auteur·e·s

Passard Cédric

Centre d’études et de recherches administratives, politiques et sociales Centre national de la recherche scientifique Université Lille 2 Institut d’études politiques de Lille

Citer la notice

Passard Cédric, « Politisation » Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics. Mis en ligne le 18 septembre 2019. Dernière modification le 20 mars 2024. Accès : https://publictionnaire.huma-num.fr/notice/politisation.

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